Aujourd’hui ne fut pas une journée façile pour le shape français. Bénéficiant d’un créneau horaire restreint mais gagné par la soif d’apprendre et de gratter, je me rus à l’atelier pour une plage d’une heure et demie. Trop peu, je le sais déjà mais c’est cela ou rien. Je retrouve mon pôte fait de mousse blanche : mon pain ! (Comme cette phrase pourrait paraître étrange sortie de son contexte). Tiens ! Zitoune est passé par là et n’a pas pu s’empêcher de laisser une trace sur mon joli pain. Quel rigolo celui là, quand même ...
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Au fait le punk n’est pas mort, la preuve : le dernier album de « Tagada Jones ». A écouter d’extrême urgence. Bien, nous ne sommes pas là pour parler zique mais de shape, amateur soit mais de shape quand même. D’un œil reposé je peux m’apercevoir d’une jolie irrégularité sur le rail droit. Un coup de surform résout rapidement le problème et rétablit la courbe. Je vous rassure, c’était une bosse et non pas un creux. Le contraire aurait été drôlement plus problématique.
Ne voulant pas reproduire l’erreur des masques de la dernière session, j’ai pris sur moi-même et ais apporté deux masques. L’un appartient à Junior, l’autre à Princesse Junior. Avais vous déjà vu la compassion et la tristesse dans le regard de l’autre ? Et bien moi oui, aujourd’hui, lorsque, très fier de moi, j’ai brandi ces deux masques sous le nez de Kamikaze. Il m’a mis la main sur l’épaule et d’une voix grave m’a dit : « C’est pas gagné avec toi ».
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Trêve de plaisanterie, le shape est une affaire grave. Me voici donc devant l’épreuve ultime du rabot électrique. Ma mission, décroûter au moins la carène. Afin d’être sur de ne pas enlever de matière de façon irrégulière, je trace le long de mes deux rails deux lignes. Une étant parallèle au pont, l’autre à la carène. Suis-je clair ?
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Maintenant le rabot en lui-même. Drôle de bête qui me fait penser aux tanks de l’armée des commandos marines de Warhammer (on a les références qu’on peut hein !). Kim me montre l’importance du bon maniement de l’outil. Le rabot est fait pour enlever de la matière et rempli son rôle à merveille : faut pas se louper ! Le réglage pour cette première prise en main sera doux (peu de matière enlevée). J’y vais. Nom d’un chien, c’est une catastrophe ! Mon premier passage qui pour moi suivait au millimètre la courbe de la planche ressemble une fois fini à la déambulation d’un aveugle bourré un jour de grand vent ! Un vrai zigzag ! De plus, le bruit du rabot me rappelant mes belles années mobylette je ne peux pas m’empêcher de faire varier la vitesse comme à mes quinze ans sur mon 103 sp (carbu de 15) à un feu rouge. Chose à ne pas faire sous peine de voir la mousse être arrachée. La deuxième passe ne sera pas plus glorieuse. C’est seulement vers l’avant dernière passe que je commence à comprendre le truc. Les gouttes de sueur que je sens s’echapper de mon front et dues à mon intense concentration sont vite absorbées par la poussière qui me recouvre rapidement le visage. Fébrile, je tourne autour du pain. Je ne peux même pas dire si le travail effectué est bon ou pas. Je n’ai aucun recul et pas assez d’expérience pour juger. Heureusement, ce n’est que la première couche.
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6 ans au conservatoire section danse classique, ça marque ! heu, je déconnes là hein !
Quelques passages doux de surform puis une large calle à poncer dans les mains, je gomme les irrégularités et me retrouve, du moins j’ai l’impression avec de nouveau une surface plane. Bien entendu j’ai juste avant de poncer descendu ma latte à l’aide d’un rabot cette fois-ci manuel. Malheureusement ou heureusement pour l’histoire du shape, je dois déjà y’aller… Encore cette histoire d’enfants, d’école et de goûter…
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J’ai l’air de faire le malin mais c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour dédramatiser cette session courte mais intense. Mon premier contact avec le rabot n’a pas été très concluant et je redoute un peu mon prochain rendez-vous avec lui. De plus, je ne sais pas pourquoi mais j’ai morflé au niveau des yeux. Si le masque anti-poussière m’a sans doute empêcher de manger par les voix pulmonaire l’équivalent d’un emballage de téléviseur neuf, il ne m’a logiquement nullement protégé aux niveaux des yeux. La prochaine fois, masque intégrale !
Ce soir, un peu désabusé (et énervé, il faut être honnête entre nous, c’est comme ça que s’établissent les relations qui durent) j’ai décidé de me refaire les deux premiers albums de Police(Outlandos d'Amour et Reggatta de blanc). Pour mémoire, ils avaient été présentés à l’époque de leur premier album comme « le » groupe punk (ou post-Punk pour certains) américain.
Non loin de là Kim vaque à ses occupations.
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Comme le dit la pétasse au pot de rillettes : « Nous ne sommes pas du même monde ».
Maudit rabot …