No problemo, Tonneau, kyu et yolu33.
Je force le trait et toussa, mais je suis pas là pour me fâcher. Des ami(e)s et de la famille m'ont demander à plusieurs reprises d'initier des gamins et ma "méthode" des fois elle marche, des fois pas. Et je suis plus (+) là pour essayer de voir ce que vous pensez de ce que je pense, de progresser dans mes réflexions, mon attitude, que pour prêcher une bonne parole.
Ca va sans dire, mais ça va mieux en le disant. Donc déjà: merci de vos réactions ci-dessus
Mais au départ, je suis sincèrement persuadé que donner, transmettre le goût du surf, c'est surtout transmettre un rapport baigneur/vague qu'un rapport baigneur/planche. Or je ne vois pas trop quel autre rapport qu'un rapport baigneur/planche peut s'instaurer quand on demande à un gamin qui pèse 25 kilos tout mouillé, combi comprise, de prendre des mousses de 20 cm sur une 7'2".
Tu donnes à un gamin un morrey et un tee-shirt, tu l'emmènes à Hendaye, et il n'a besoin de personne. Prendre une mousse ou même une vague c'est tellement intuitif, et en plus il y a toujours d'autres mômes pour montrer l'exemple, qu'il n'a pas besoin d'un chaperon pour lui gâcher son plaisir et son autonomie.
Par contre, il flippe à mort quand c'est plus gros, quand la vague est super loin de la plage, qu'il n'a pas pied, que y'a des rochers, etc... Il flippe, mais il aimerait quand même bien voir à quoi ça ressemble des "vraies vagues". Et c'est là que j'interviens.
Par ma présence, déjà rassurante. Je l'emmène là où il ne serait jamais aller seul. Et le fait de ne pas concentrer son attention sur la planche, je lui laisse le choix futur de choisir sa glisse: bodysurf, bodyboard, surf, voire même kayak s'il veut. Parce-qu'on voit beaucoup d'école de surf, mais pas d'école de biscottes, ni d'école de dauphins...
Du coup, le gamin, je le prends pour aller dans des conditions qu'il n'irait pas cotoyer s'il était seul. Sinon, encore une fois, je lui file n'importe quoi comme planche, un tee-shirt contre les coup de soleil et je le laisse faire son apprentissage dans un Hendaye-like, pendant que je fais des mots croisés avec sa môman.
Donc pour un canard, je le coule, lui et sa planche. Ben... c'est violent quelque-part, mais en même temps je l'ai bien sous mon bras, je le sors rapidement du bouillon, et je suis vraiment là pour lui. Et je le lance sur une vague énorme de crevette
Et c'est là qu'il accroche ou pas. Bobby en redemandait par exemple, tandis que ça poussait trop pour sa petite soeur Kiah. Clarisse, ma nièce, je la prends plutôt sur mon dos... En même temps, faut savoir s'adapter au gamin...
A grand-village (IO), j'ai vu un padre avec sa fille de 9-10 ans casquée dans un bon 1.30 m. Lui en palmes ou en biscotte, je me souviens pas, et elle sur son shortboard. Incapable de prendre la moindre vague de cette taille seule, c'est lui qui la lançait et choisissait les vagues: elle se levait sur sa planche avec une dextérité qu'on était pas mal à lui envier, et de toute évidence, elle prenait un pied terrible.
Alors, j'ai pas de BE, et y'a des chances que je raconte pas mal de caca. Mais j'ai quand même le sentiment que pour prendre des mousses, il n'y a pas trop besoin d'un Educ', ni d'un malibu Bic 7'2".
Je suis d'accord dans un sens: prendre une mousse et être debout sur une péniche, ça fait toujours une jolie photo de vacances, et vu les sourires des gamins, y'a certainement beaucoup de bon là-dedans.
Après, je suis certainement prisonnier de mon piètre niveau, et de mon expérience, nécessairement propre et singulière comme tout un chacun. J'ai jamais péter des rollers de oufzor, voire les beaux virages en haut de vagues se comptent sur les doigts d'une seule main. Mais j'ai gravement et dramatiquement de meilleurs souvenirs de late-late take-off tendus, des plus grosses et plus crueuses vagues, que de mon premier cut-back.
J'ai même un meilleur souvenir de ma plus longue vague en body-surf, que de toutes les vagues propettes et "parfaites" en surf où j'ai progressé techniquement. 'fin au lieu de dire progresser, je ferais mieux de dire là où je n'ai pas stagné
Outre l'aspect pécuniaire et commercial, je suis en plus certain que c'est plus valorisant et plus intéressant pour un prof de surf de faire de l'individuel et d'être plus un "guide" comme les guides de montagne, qu'un bête coach de natation.
- gaine tes abdos, serre les fesses et conduit ta planche avec les genoux quand tu rames, pousse plus fort sur tes bras, on va faire des althères...
- oui, c'est magnifique ici, c'est une réserve. Fais gaffe quand même à tomber à plat, y'a peu de fond ici. T'inquiète je suis là. On va prendre par là, le chenal va nous aider à remonter au peak. On va se garder du jus pour revenir. Rame tranquille, on est pas pressé, mais rame profond et dessine une serrure, c'est plus efficace. Mdr, t'es une grosse merde, faudrait peut-être que t'y crois quand tu te lèves, parce-que là, t'avais même pas encore poussé sur tes bras que dans ta tête t'étais déjà tombé...
Le but du jeu, ce n'est pas de faire peur au gamin, mais de l'emmener là où il ne serait jamais allé seul. Rien que de l'accompagner lui fait repousser des barrières qu'il aurait cru infranchissables. Alors je dis peut-être du caca, et certainement que j'en dit beaucoup, mais même en forçant le trait et en en rajoutant un max, seul, il progresse déjà très bien, dans de petites conditions faciles. L'accompagnement, ce n'est pas pour le booster techniquement, mais pour lui donner à voir une nouvelle expérience.
Là où je veux en venir, c'est que les planches de débutants sont pour moi sur-dimensionnées. Comme les conditions dans lesquelles on les emmène pour débuter sont sous-dimensionnées.
En général.
C'est sadique, maso ou juste très fun, mais se prendre une bonne grosse boîte, c'est un plaisir en soi. Enfourner le nose au take-off, en étant trop front-feet, et s'éclater la tête en pleine vitesse, c'est en soi un plaisir. Tout comme le bouillon qu'on se prend à refuser une trop grosse vague sur laquelle on est trop en retard.
En chier comme pas possible pour passer une barre clapoteuse, me fait presque autant plaisir que de prendre une vague parfaite: parce-que je suis là pour la trempette et l'énergie des vagues. Et que j'arrive à me faire adopter par une vague, ou que je me la prenne sur la tronche, c'est presque du pareil au même: je suis entouré d'énergie et je fais le plein de bonnes vib's.
Bon, c'est toujours plus sympa d'être dans le même sens qu'une vague que de se la prendre sur la tronche. Mais ce n'est pas rédhibitoire. On peut en prendre plein la gueule et adorer la mer et ses vagues. Et quitte à ce qu'un gamin bouffe, autant que je sois pas trop loin.
Parce-que bon, s'il veut surfer, faut bien se dire qu'il va bouffer. Donc autant commencer dès maintenant plutôt que de le "préserver" sur une 7'2" dans l'inside d'Hendaye (sic). Et voir si ça lui plait.