Plusieurs fois vue dans l'émission de Thalassa, la maison aux esclaves vous fout un énorme coup dans la gueule. Fallait voir nos têtes à la sortie de cette dernière. Ko, sonnés . Au rez de chaussé les « chambres » telles qu'elles étaient nommées à l'époque et telles qu'elles étaient véritablement. Un sol en terre battue, des murs de pierres, de minuscules ouvertures permettant l'aération. Ni plus ni moins des cachots. Le plus choquant est sans doute celui des enfants. Une sorte de couloir de 2 mètres de large pour 15 de long. Je me suis forcé à rentrer dedans, à toucher les murs... On imagine mal et à la fois trop clairement comment cela a pu exister. Moi qui ai des gamins je ne pouvais m'empêcher d'imaginer mes loulous dans ce trou sans lumière. C'est même pas de la colère qui vous chope à la gorge mais un profond sentiment de tristesse profonde et vraie. Pas de celles de circonstances, polies et graves que l'on peut afficher parfois parcequ'il le faut ou parce-qu'on attend cela de vous; Non une vrai, celle qui prend à la gorge et qui vous font sentir vide. Les autres « chambres » je les ai entre aperçues ne pouvant me détacher de celle des enfants. Je ne devais pas être le seul, les potes et les autres touristes affichaient des drôles de têtes et j'ai pu remarquer quelques yeux brillants de ci de là. Pas un bruit ne trouble la visite que vous faites seul. Pas envi de partager ce genre de truc. Vous voilà larguer dans ce que l'humain peut faire de plus crade. Les livres d'histoire ne peuvent pas rendre justice à cette saloperie, c'est juste indescriptible. Ce ne sont que des murs mais c'est comme si vous lisiez sur ces derniers. Toute la force de ce « musée » de l'horreur vient sans doute d'avoir été retapé à l'identique, à l'état brut.
L'étage du dessus, anciennement celui des « maîtres », des commerçants du genre humain, est tout propret, agréable, joli. Donnant sur la mer, il pourrait être de ces baraques qui font rêver... Mais l'horreur est toujours sous vos pieds et colle à vos semelles comme une merde nauséabonde et récalcitrante. De grands panneaux explicatifs sont disposés dans la pièce principale. Les textes sont explicites. J'en ai surement appris plus sur le sujet en les lisant que dans toute ma scolarité. Tiens Richelieu était en fait un sacré fils de pute ! Je vous passe toute la chronologie et l'histoire de l'esclavage, complexe, mais sachez que l'homme dans toute sa globalité n'en sort pas grandi. La plus grande révélation pour moi a été de faire le lien sur cette « déportation » et les conséquences sur l'activité politique, sociale et économique de l'Afrique. Logique implacable une fois lu. Les évidences sont parfois si faciles une fois expliquées.
Nous sommes sortis comme les autres, en silence rejoindre au plus vite le bateau, quitter cette ile où comme nous le savions maintenant la plupart des maisons si joliment peintes n' étaient en fait que des maisons aux esclaves attendant les bateaux.
Dans le bateau gros silence, tous à nos pensées nous quittions avec soulagement cette ile. Cette saloperie d'ile.