par pipeau » Lun Jan 28, 2008 21:57
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Retour rapide avec une petite biographie du shaper basque.
Il y a 50 ans, les shorts boards existaient à peine, on voyait ici et là passer des grands troncs lourds et difficiles à manier. Et puis un petit bonhomme expatrié dans une à®le du Pacifique a commencé à rêver d'une autre forme de glisse. Voici l'histoire de la célèbre planche Stark, celle qui est devenue le fleuron du surf français. Et ça fait 25 ans que ça dure ! Retour aux sources-
"Quand on cassait nos longboards, ça nous arrivait fréquemment avec mes potes, on les récupérait et on s'amusait à les " re-shaper ". On retaillait le nose (le nez de la planche) plus pointu. On s'est retrouvé avec des petites boards plus maniables, plus rapide et surtout beaucoup plus légère ". Les mots de Jean-Pierre Stark sont remplis d'émotions.
Assis dans son bureau au fond d'une immense salle remplie d'une centaine de planches, l'homme part plus de quarante ans en arrière. Un père tchèque travaillant dans une compagnie d'aviation, une mère antillaise ayant vécu longtemps au Vietnam, Jean-Pierre est déjà un homme aux multiples facettes. Partons à la découverte de ce sacré monsieur.
En 1961, il a 6 ans et décolle pour Tahiti. Il y restera 10 ans. Il découvre la beauté d'une nature luxuriante, exubérante et surtout la mer et son infinie richesse. Il pratique alors tous les sports nautiques : la voile, le ski nautique, le surf bien sà»r dès l'age de 12 ans, la plongée sous-marine. Obligé de suivre son père il laisse derrière lui lagon et planches pour retrouver la capitale. De retour à Paris il entreprend une première année d'ingénieur. Mais " l'attaché-case " et la course à la réussite ne sont pas pour lui, ce n'est pas sa vision de la vie. Il passe alors un BTS éléctronique-informatique, ensuite le service militaire, puis un an chez Alcatel. Un plan de carrière tout tracé. Mais notre shaper ne voit pas sa vie sous cet angle-là . Son grand-père vivant sur Biarritz Jean-Pierre décide de migrer vers la Côte Basque. Son père et sa mère viennent de s'acheter une maison à Saint-Pierre d'Irrube, il décide alors, à 24 ans de laisser tomber la grisaille parisienne, une nouvelle vie l'attendait ici.
De petits boulots en petit boulots, il se lance dans la fabrication de planches de surf, sa réelle passion. On est en 1981. Il trouve un local entre les moutons les cerisiers et les figuiers et commence à monter sa petite entreprise. Trois, quatre ans plus tard, il trouve un local avenue de l'Adour à ANGLET entre la barre et le port, o๠il avait l'habitude de passer pour aller surfer sur la plage des Cavaliers. En une semaine, le local est acquit et l'aventure Stark démarre officiellement.
Le marché était encore à ses débuts, le démarrage est rapide.
"Je ne me suis jamais comporté comme un business-man, je ne pense pas avoir la fibre commerciale, je suis resté un artisan, je n'ai jamais pensé à envahir le marché, pour nous l'essentiel était de faire une bonne planche qui fonctionne. La qualité de l'objet n'est malheureusement pas toujours reconnue, le client ne sait pas vraiment voir le travail qu'il y a derrière une board. On a la même manière de procéder pour un surfeur pro que pour un client lambda. ".
Jean-Pierre est effectivement un artisan. Ces mains travaillent la mousse, elles dessinent des courbes, elles touchent la matière. 25 ans de carrière plus tard, dans son petit atelier, loin des strass et des paillettes de la surf-industries qu'il ne rejette pas loin de là , le shaper solitaire continue de rêver et de se projeter dans l'avenir. Son travail de shaper n'est pas encore fini et des projets fleurissent tous les jours. La création d'un surf shop, l'association avec des grandes marques de glisse, son périple n'est pas encore terminé, l'extra-terrestre du shape n'a pas fini de nous étonner.
Les voyages, la famille et surtout la musique sont devenus d'autres sources de bonheur. Ses mains de shaper sont devenus des mains de musiciens. Au sein du groupe Salsa Verde composé d'une douzaine de musiciens, Jean-Pierre Stark et ses amis nous font danser-
il me parait bien vivant le mec en tout cas !