Jour 6 : La rivière des iles acte IILes évènements de la veille ne nous auront pas empêchés de dormir du sommeil du juste et nous nous préparons à passer une bonne journée. Notre hôte a pris un jour de congé, la petite famille au complet va nous accompagner à la plage mais avant une visite s’impose.
Comment dit on poulailler en portugais ?
Parce que c’est vers un sympathique guichet où les hôtesses portent moustaches et casquettes que nous dirige notre ami. Il faut bien déclarer les vols à la maréchaussée...
Nous voici donc à attendre notre tour sur des chaises dont l’inconfort incite à avouer de suite pour raccourcir la garde à vue, mais est ce notre statut de touristes ou notre guide lusophone, le planton s’occupe de nous rapidement, délaissant le jeune dont il avait la charge jusqu’à présent.
Il nous semble comprendre que là aussi, mieux vaut être un touriste blanc qu’un immigré noir...
La visite vaut le coup tout de même.
Face à nous , derrière son bureau, le sergent de service, aimable, affable, faisant de son mieux. Il nous présentera d’ailleurs à ses supérieurs, reconnaissable à leurs moustaches plus épaisses, leurs galons colorés et leur maitrise d’au moins 3 mots de français. Tout le monde est à décrire les objets volés, les circonstances, les procédures nécessaires à toutes prises en charge par nos assurances respectives.
Je suis là , je réponds aux questions, j’écoute les traductions de Bellota, puis peu à peu mon esprit se disperse...
Il faut dire qu’un objet insolite en ces lieux attire mon attention, juste en face de nous, un peu en hauteur, une télé est allumée, le volume suffisamment fort pour que l’on entende bien. Sommes nous dans une salle d’attente ?
En tout cas, entre deux questions/réponses je prends un malin plaisir à regarder le programme. Une sorte de Télé-matin où la présentatrice, blonde et siliconée, joue à merveille son rôle de bécasse décorative pour accompagner notre découverte de la cuisine locale et des ménagères / couturières de moins de 50 ans, qui à grand renfort de tissus à rideau confectionnent des robes improbables assorties à leurs vernis à ongle ( ou l’inverse ) . C’est alors que je croise les regards de Gil et Bellota, leurs yeux frisent et c’est avec beaucoup de difficultés que je retiens un fou rire .
Passé cet intermède savoureux nous filons vers la rivière des iles où nous attendent P.bill et Manu .
Il fait un temps superbe c'est déjà l'été ici . D'ailleurs sur cette petite plage on trouve aussi bien des adeptes de la bronzette, du pique nique familial, que des surfeurs ou des pêcheurs . C'est un joyeux foutoir....
Mais ce qui nous intéresse est à l'arrière plan, cette belle droite qui déferle propre et longue dans une eau translucide. Nous ne nous faisons pas prier pour la rejoindre, n'est ce pas P.bill ?
Faut dire que la vue est sympathique du line up ( au premier plan, les grands blancs, prédateurs bien connus sur les vagues lusitaniennes )
Alors n'y allons pas par quatre chemin, c'est l'orgie. A chaque série chacun à sa vague, la bonne taille pour se faire plaisir, la bonne longueur pour apprécier, la bonne puissance pour partir du fond et enrhumer les shortboards qui bouchonnent devant, je sais c'est mal mais c'est tellement bon...
P.Bill
Aramis
J'en suis là à naviguer en eaux tranquilles au large quand arrive la série de la journée et je suis seul, les autres un peu plus bas, portugais ou non, m'encouragent et c'est parti pour un ride seul sur cette grosse mémère accueillante et bien speed , aaaaaaaaaah le pied !!!!
Nous sortons repus de vagues pour un piquenique bien mérité et quelques photos d'ambiance
Et puis malgré la baisse de houle, ce qui s'offre à nos yeux nous donne encore envie.
et c'est encore le festin, la droite se creuse un peu plus au bord pour le téméraire qui n'a pas peur des cailloux.
Une journée de pur bonheur sur cette vague qui est à ce jour celle qui correspond le mieux à ma vision du surf et à mes possibilités.
La journée se termine par une visite des alentours où je retrouve quelques membres de la famille
Il va sans dire que le retour vers Lisbonne se fait des étoiles dans les yeux, une de mes meilleures journées de surf vient de s'achever mais la soirée commence …
Nos hôtes dirigent la fine équipe vers un resto où les végétariens ne sont pas admis . En effet des troupeaux entiers de boeufs, porcs, volailles sont passés littéralement par le fil de l'épée puis grillés et servis à volonté toujours embrochés sur ces épées, par des serveurs rendus hystériques à la seule vue d'une assiette vide. Là aussi c'est l'orgie !!!!
Sauf pour Gil qui ne reprendra que six fois de la viande …
Puis, l'air frais d'une balade nocturne sur les hauteurs lisboétes viendra nous saisir, fraicheur combattu à grandes lampées de Caipirinha assis en terrasse avec vue sur la Tage
J'aime cette vie .
En bonus , une superproduction des studios Surfrepotes à Lisbonne ( Merci à Mme Bellota pour les images )
), chacun sa croix
).
non mais!!!! 
