Du 11 au 28 avril 2008
Introduction …
TAHITI, s’il est au monde un archipel célèbre pour ses lagons aux eaux turquoises, sa douceur de vivre et l’hospitalité de sa population, c’est bien celui de la Polynésie française.
Situées en plein Pacifique Sud, l’archipel est pleinement exposé aux houles de quelque direction qu’elles viennent. Mais c’est, sans aucun doute, la période des swells de Sud, l’hiver austral, qui est la plus favorable. D’avril à octobre, les dépressions générées dans le Pacifique Sud, ne cessent d’arroser de houles régulières tout ce chapelet d’îles.
Taapuna, le spot le plus connu de l’île de Tahiti est aussi la plus fréquentée des vagues de récifs, à cause de sa proximité de Papeete.
Mais depuis 1998, une vague terrifiante c’est révélée au monde et a détrônée Taapuna. A l’extrême sud de Tahiti, sur la presqu’île de Taiarapu à une soixantaine de kilomètres de la capitale, sur ce bout de terre encore sauvage, au niveau de la passe de Havae déroule la fameuse gauche, plus connue sous le nom de Teahupoo. Sa puissance la réserve au plus confirmés mais chaque surfeur en voyage en Polynésie rêve de voir la bête de prêt.
Mais le rêve Polynésien ne s’arrête pas à Tahiti. Les îles proches que sont Moorea, Huahine, Raiatea et Bora Bora représente les images du paradis que nous avons tous à l’esprit : cocotiers, plages de sable blanc et lagons aux eaux turquoises.
Pour ma part, je rêve de surfer Taapuna depuis la fin des années 80 et les célèbres « Nuits de la glisse » et les vidéos « Tahitan Dream » avec Poto Vetea David.
Tout est réuni lors d’un trip en Polynésie :vagues puissantes sur le reef, odeur de tiaré des vahinés, langueur des îles dont on ne veut jamais revenir. Le clapotis de la pirogue qui vous amène dans la passe, une session sur la gauche de Haapiti à Moorea ou encore un fameux score sur les droites de Fitii sur l'île d'Huahine. Les îles de la société reste toujours la première étape des trips surf dans le Pacifique…
En route vers un voyage de rêve …
Les spots de surf sur notre itinéraire :
TAHITI
Taapuna : Une gauche creuse, rapide et tubulaire – Vague technique de classe mondiale.
Sapinus : Face au Musée de Tahiti – plus facile à surfer que Taapuna – Peu se surfer très gros (spot de tow-in).
Il ya aussi des Beachbreak de gauche et de droite dans la baie de Sapinus
Maraa : Une gauche délicate qui tient bien la houle et le vent fort.
Paparaa : Le beachbreak est facile à surfer – Si vous choisissez le récif du large, le challenge est beaucoup plus sportif !!
Vairao : Sur la péninsule d’Iti. Une gauche qui déroule, large et généreuse avec des sections tubulaires.
Teahupoo : La caverne béante et croqueuse d’hommes et de planches. A vous de voir… Entre bravoure et inconscience…. Vous pouvez toujours approcher la plus solide gauche du Monde, d’une portée de bateau, pour contempler la bête de près …
MOOREA
Hauru Taotai : Spots de récifs de qualité – Au choix droite et gauche sympa, creux et rapide.
Cook Bay - Irihonu : Spots de récifs accessible depuis l’hôtel Bali Hai- Du choix : droite et gauche qui déroulent superbement par houle de N/W.
Temae : Une droite longue et manoeuvrable, sur la côte Est de l’Ile. Attention à respecter les locaux qui démarrent au pic. Il n’y a pas de passe à cet endroit.
Haapiti : La plus célèbre gauche de Moorea qui marche par petite houle – Au S/W de l’île.
Atiha : Une gauche de qualité au Sud Est de Haapiti.
HUAHINE
Fare : Droite et gauche en face de l’hôtel Bali Haï – La droite possède de longues sections tubulaires – Mise à l’eau par la jetée au Sud de l’hôtel. La gauche est plus au large à 20 minutes de rame. Une vague brillante, superbe et tubulaire, mais gare aux locaux peu aimables et agressifs.
Fitii : Des droites super rapides. Prendre un bateau pour gagner le récif éloigné.
Parea : Au Sud de Huahine Iti. Excellent par vent nul ou de Nord.
Droites et gauches sur le récif. Moins de monde qu’ailleurs.
Motu Mahara : Près du Sofitel Heiva – Gauche rapide et sympa qui fonctionne durant l’été.
Etant guidé par un Tahitien et par respect pour les locaux et les vagues préservées de Raiatea, je ne ferais pas la description des spots.
Période et conditions :
La latitude des îles sous le vent est située idéalement pour recevoir les houles de SW qui martèlent le pacifique Sud d’Avril à Octobre, générant des vagues de 1.m à 5 mètres. Le reste de l’année, des vagues régulières de 0.6 à 1.6 arrosent les spots. Régularité et solides conditions sont légion dans ces îles du Pacifique.
Vents et marées :
Les vents dominants soufflent de l’E/SE parfois avec force. Durant la saison humide de Novembre à Avril, ils s’orientent au N/NE. Forts le matin, les conditions virent facilement au glassy. Attention au fond corallien truffé de corail de feu, aux courants violents dans les passes.
Peu de marées. Prévoyez une paire de chaussons et des tripes solides pour les jours de gros.
Vendredi 11 avril : « le grand départ »
C’est le grand jour, après 6 mois de préparation et d’attente, c’est enfin le moment du départ. Nous faisons une première étape à Poitiers pour déposer Maéva chez ces grands parents ; en effet, nous partons en amoureux. Papa nous emmène à la gare de Poitiers. Première petite galère dans le TGV : le contrôleur fait un excès de zèle et nous donne une amande de 20 € (il nous fait tout de même une ristourne, normalement c’est 45 €) car la housse de surf est trop volumineuse. La sœur de Laetitia est venue nous chercher à la gare Montparnasse. C’est en RER que nous allons vers la banlieue Parisienne pour passer la nuit chez Audrey.
Samedi 12 avril : « on décolle enfin »
6h00, le réveil sonne. Je fais un dernier point météo sur le net et les prévisions sont encourageantes pour la première semaine avec une grosse houle pour lundi et mardi.
Nous partons de bonne heure pour arriver les premiers pour l’enregistrement des bagages. Après une petite prise de tête pour faire entrer la housse 2 planches de 7 pieds dans la Peugeot 106, direction le périphérique et l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle.
L’enregistrement se passe très bien, pas de problèmes pour les planches et nous avons la chance d’avoir une place au hublot alors que l’avion est plein comme un œuf.
Notre vol sur Air Tahiti Nui décolle avec 1h15 de retard (c’est une habitude avec cette compagnie) en direction de Los Angeles : c’est parti pour un trajet de 22 heures. Dans l’avion, tout est parfait : écran LCD individuel avec films et jeux vidéo. La nourriture est bonne et le personnel de bord très sympa. Seul petit problème, nous sommes à la dernière place au fond de l’avion et le dossier de nos sièges ne s’incline pas complètement.
La trajectoire de l’avion est surprenante : nous survolons l’Island, le Groenland, le Canada, le Nord des USA et notamment la chaîne des montagnes rocheuses avant l’arrivée sur Los Angeles pour 2 heures d’escale technique. C’est le moment le plus galère du trip : nous sommes parqués comme des moutons dans un couloir glauque, débout pendant 2 heures avant de passer la douane. Là, nous sommes fichés : empruntes des index des deux mains et photos. Le douanier visiblement passionné par son travail martèlera nos passeport de nombreux tampons avant de nous laisser passer : bienvenue aux Etats Unis d’Amérique !
Un dernier décollage et quelques turbulences plus tard, nous atterrissons à l’aéroport de Papeete vers 23h00 (heure locale). A la descente de l’avion, le contraste est saisissant : 26°c et 100% d’humidité. Le jean colle sur les cuisses, le caméscope est tout mouillé. Nous sommes accueillis avec une fleur de tiaré au son des ukulélés.
Toute la petute famille de nos amis est venue au grand complet à l’aéroport et nous accueillent avec les colliers de fleurs et de larges sourires. Les retrouvailles sont vraiment cool.
Nous croisons Damien HOBGOOD qui était en première classe dans notre avion. Sa housse FCS est bourrée de planches : il est là pour le fameux swell du début de semaine.
En arrivant chez nos amis au fond de la servitude Attio, nous réalisons que nous sommes enfin arrivés au bout du monde lorsque Fred décapsule notre première bouteille d’HINANO.
Je déballe les planches, tout est OK, Laetitia commence à se faire attaquer par les moustiques. La décontraction est totale. Après les discussions des retrouvailles et quelques bières plus tard, il est l’heure d’aller au lit et d’essayer de se remettre du décalage horaire et de la fatigue du voyage.
Dimanche 13 avril : « tahitan Dream »
Entre le décalage horaire, le bruit des oiseaux et de la houle, nous sommes réveillés à 5h00 du matin. Nous partons voir le conditions de surf du jour depuis la pointe à côté de chez Fred : le reef de Sapinus est out of contrôle (plus de 3 m, les première sections saturent mais la vague est surfable sur l’extérieur en tow-in) ; les beach break ne marchent pas bien ; par contre il y a déjà quelques bateaux dans la passe de Taapuna.
Nous prenons la pirogue d’un copain pêcheur de Fred. Laetitia est complètement déphasée et préfère restée avec Delphine et les enfants pour une ballade tranquille. Nous partons donc avec Fred à bord de notre frêle embarcation pour une traversée du lagon en direction de cette vague World Class. La traversée du lagon est magique : couleurs incroyables, eau turquoise, patates de corail, poissons multicolores et énormes oursins.
Après 40 minutes de pirogue, nous arrivons dans la passe de Taapuna et l’on peut observer le line up (Fred me donne plein de conseils, je suis excité et hyper tendu) : nous accrochons notre pirogue à côté des 2 bateaux amarrés à la bouée dans la passe. Les vagues d’un bon 1,50 à 2 mètres sont parfaites : le take off est radical, la vague est très creuse et tube tout de suite. A la sortie, il y a la place pour une manœuvre puis le bowl vous arrive en face.
A ce moment il faut arriver à fond pour tuber à nouveau ou sortir juste avant. A cet endroit, il n’y a pas d’eau, cette section de la vague est très compliquée et vraiment critique.
Au pic, 3 jeunes tahitiens en surf, 4 en bodyboard et un NéoZ enchaînent les vagues à coup de tubes plus profonds les uns que les autres. Alors que nous observons la vague, arrive « POTO » Vetea David en personne. Il vient nous dire bonjour : « les vagues sont belles aujourd’hui » nous dit il avec son accent si caractéristique de la Polynésie. Il nous dit aussi qu’il devrait y avoir une session de Tow-in à Teahupoo mardi. Je suis en plein rêve : c’est « Tahitian Dream, les nuits de la glisse » (c’est en voyant cette vidéo il y a 20 ans que j’ai eu envie de venir à Tahiti). Je ne rêve pas, la vague de Taapuna est bien là, ronde rapide et parfaite (mais elle est effrayante : 2 m et les locaux qui se tapent des vagues incroyables debout dans le barrel). Même si je suis un peu dépassé par mes émotions, on se jette à l’eau.
Lors que nous passons au niveau du bowl pour rejoindre le pic, la session est à deux doigts de très mal commencer : une grosse série arrive d’Ouest, je passe mon canard de justesse mais Fred un peu en retrait mange sévère et se retrouve 60 m plus loin dans la passe. Je rejoints les locaux au pic et à ma grande surprise, tout le monde se tape dans la main pour se dire bonjour !
Au pic, quand un surfeur se tourne pour s’engager sur une vague, personne ne lui bataille la priorité, il y a beaucoup de respect. Poto prend quelques vagues en paddle board (et oui, chacun sont niveau), puis vu la qualité des vagues, il prend une magnifique board jaune.
Je suis super stressé, même si la vague est parfaite le take off est super chaud et l’erreur interdite sous peine de manger le reef. J’essais de me placer pour prendre les vagues intermédiaires en ayant toujours un œil sur les séries plus grosses. Sur ma première vague, au take off, l’eau est tellement transparente qu’on à l’impression que le reef nous saute au visage. J’hésite ¼ de seconde et c’est la sanction : wipe out et bonne bouffe mais tout va bien.
Fred fait quelques vagues, il a visiblement plus l’habitude : il m’avoue que c’est le plus joli Taapuna qu’il ait surfé. Je n’ose pas m’imposer au pic, le locaux sont toujours mieux placés, plus à l’intérieur et surtout je n’ose pas m’engager comme sur nos beach break. Je me fais violence, il faut y aller et dépasser ma peur !
Une jolie série arrive, je suis bien placé, rame comme un fou et engage ma 6’2 dans le creux. J’accélère, mais la vague est hyper rapide et technique et mon surf backside n’est pas extra. La lèvre me rattrape et je suis au fond du barrel : la lèvre claque, la vision du tube cristallin est incroyable mais je suis rattrapé par le tube et je ne verrais jamais la sortie. Je viens de gagner mon billet pour une grosse branlée et un petit tour par la passe.
Quand on regarde les locaux surfer, cela paraît tellement simple. Mais une fois dans la vague, rien à voir avec les images au ralenties des vidéos de surf : ça va très très vite, on n’a même pas le temps de se rendre compte que la vague est finie, le coeur bat à 150, c’est très intense. J’observe, observe et observe encore les locaux pour apprendre et bien comprendre cette vague.
Sur les grosses séries, je rame à fond vers le large ; eux au contraire, se placent à l’intérieur et se jettent dans ces bombes liquides et ressortent 60 m plus loin (les cris des mecs dans les barrels résonnent encore dans ma tête).
Poto est encore plus à l’intérieur et chope les plus grosses, c’est le maître du spot. Je lui dois ma plus belle vague. Une belle série arrive, il commence à ramer puis s’arrête et cris « go » à Fred. Mais Fred préfère me la laisser et cris à son tour « non elle est pour mon pote !! ». La pression monte alors que les deux m’encouragent, je rame fort, plonge dans la pente et 60 m plus loin, c’est moi que la bête recrache !! je suis le plus heureux de la terre, et c’est avec pleins d’émotions et un large sourire que je retourne vers le line up.
Nous prenons une averse tropicale sur la tête, l’off shore est plus fort et les nuages descendent de la montagne. La pluie est intense et le plan d’eau glassy, les couleurs sont irréelles.
Sur sa dernière vague, Fred sortira un beau tube (c’est bon, il peut rentrer en métropole, sont objectif est atteint). Je veux en profiter à fond et reste encore un peu : Fred m’attend dans la pirogue.
En conclusion de cette session :
J’ai pris une énorme claque part rapport à mon niveau de surf backside, mais ça fait du bien même si l’ego en prend un coup. J’ai vraiment manqué d’engagement, peut être trop d’émotions. Je suis très loin du niveau pour tuber dans sur cette vague et c’est très frustrant. Mais il y a un point positif : j’ai pris ma revanche par rapport à Padang Padang. Dans des conditions similaires, je n’étais même pas allé à l’eau. Cette fois, j’y suis allé, j’ai pris des vagues et puis j’ai pris du plaisir, c’est là l’essentiel. Un rêve de gosse c’est réalisé : surfer Taapuna avec Vetea David.
J’ai encore 13 jours pour progresser sur le reef. Avec une plus petite taille, ça devrait le faire. Fred me dit que c’est beaucoup plus facile à Sapinus, on verra la suite …
Visite d'un marae à Tahiti
Lundi 14 avril : « le spectacle de Teahupoo »
La houle est énorme ! Sapinus est encore plus gros que la veille et Taapuna injouable pour notre niveau (gros courant dans la passe et aucun bateau présent sur le site). La houle est orientée beaucoup trop au Sud pour les beachbreak de Sapinus qui ne fonctionnent pas bien.
Taapuna :
Nous décidons de partir vers Teahupoo…
Tout le long du trajet, Fred nous montre les différents spots. Nous espérons une petite session à Paparaa mais c’est pourri, en vrac avec beaucoup de courant. Les vagues sont énormes sur les reefs au large. En arrivant dans la presqu’île, le paysage change, c’est plus sauvage, la végétation est plus exubérante.
Après 1h30 de route nous arrivons au km 0 : c’est le bout du monde, la route s’arrête là avec un petit rond point, nous sommes à Teahuppo ! C’est un endroit calme et tranquille, c’est beau, les montagnes sont impressionnantes. La vague est là, au bout de la passe : c’est magique, énorme, les bateaux sont là et les pros déchirent.
La mission du jour pour Fred : nous trouver un bateau pour voir le spectacle. Il a deux plans : nous allons voir dans un snack le long de la route, mais « Bruno », le pilote du bateau n’est pas là et en plus il s’est fâché avec le propriétaire du snack. 2ème option auprès d’« Augustin » : la mer est forte et le niveau d’eau dans le lagon monte, il préfère surveiller son matériel à l’ombre avec une bonne Hinano.
C’est mort, le moral des troupes est au plus bas. Mais Fred ne veut pas s’avouer vaincu. Nous retournons sur la plage de Teahupoo ou les kids surfent le beachbreak où de jolies vagues de 1 m déferlent. Il finit par trouver un gars qui est ok mais son bateau ne peut emmener que 2 passagers : Fred décide de nous attendre tranquille à l’ombre ; Laetitia et moi partons admirer la bête (4000 FP soit 40 € environ / personnes pour 1h30).
C’est incroyable, nous y sommes ! Laetitia est un peu stressée dans le petit bateau lorsque les séries arrivent droit sur nous : elle demande au pilote « on est en sécurité ici, ça va aller ??? ». Il y a du beau monde au line up : Damien HOBGOOD, Dean MORISSON, Benjamin SANCHIS, Manoa DROLLET … et dans bateaux aussi (Tim Mc KENNA). Tout le monde a déjà vu cette vague en vidéo mais en live, c’est complètement hallucinant ; ces mecs sont fous.
Juste avant notre arrivée, un japonais c’est fait ramasser sur le reef ; son torse est en sang et est à deux doigts de tomber dans les pommes. HOBGOOD prend les bombes, SANCHIS assure. Nous ne verrons pas surfer Manoa qui se repose sur le bateau.
Les surfeurs restent toute la journée au large, prennent quelques vagues puis vont manger une banane et boire au bateau.
Juste après notre départ, D. HOBGOOD va subir un gros wipe out. Bilan : triple fracture à l’épaule et de nombreux points de suture (sa saison est compromise). Lors de cette session, il y aura eu pas moins de 2 blessés et une dizaine de planches cassées.
Quel spectacle !!!
Sur la route du retour, nous faisons une pause pour manger un bon casse-croûte (7 à 10 € le sandwich). Attention, ils mettent des doses affolantes de mayonnaise ou de ketchut.
Mardi 15 avril : « les paysages du Nord de Tahiti »
La houle est encore très consistante. Nous ne pouvons pas envisager de surfer les reefs. La vague de l’embouchure fonctionne : c’est un shorebreack sur un fond de gros galets au bord d’une plage de sable noir à l’embouchure d’une petite rivière.
Cette session est très moyenne avec des vagues qui ferment rapidement.
Nous partons l’après midi pour une visite de la côte Nord et notamment la pointe Vénus en passant par le centre de Papeete.
Mercredi 16 avril : « en route vers Huahine »
C’est le jour du départ pour HUAHINE. Après les formalités d’enregistrement des bagages (faire passer la planche par le fret 7 € environ) et 30 minutes de vol à bord des petits avions de Air Tahiti, nous voici à Huahine, « l’île sauvage ».
Le propriétaire de la pension VAIHONU a oublié de venir nous chercher à l’aéroport. C’est finalement la fille de la location de voiture qui nous emmènera jusqu’à la pension à bord de son gros pick-up Toyota.
Nous avons loué une petite cabine de plage avec un grand lit, un ventilateur, moustiquaires et bien évidement, la vue sur le lagon pour 40 € la nuit. Des vélos sont à notre dispositions gratuitement.
Nous passons un après midi cool ponctuée de balades à vélo aux abords de Faré et de baignades dans les eaux cristallines du lagon. La petite bourgade de Faré est vraiment sympa avec son quai pour accueillir les voiliers et autres bateaux de croisière.
Côté surf, la houle est orientée Est et donc ne touche pas les spots de Faré et Fitii. Je ne surferais pas sur cette île magnifique.
Comme disent les locaux « la houle ne mouche pas le spot ».
Jeudi 17 avril : « le paradis à Huahine »
Nous récupérons notre voiture de location et partons pour le tour de l’île (dans le sens des aiguille d’une montre). Nous passons par le village de MAEVA pour observer les parcs à poissons et les vestiges archéologiques,
puis nous faisons une pause snorkeling dans le jardin de corail au niveau de l’ancien hôtel Sofitel. La beauté de cette plage symbolise à elle seule la notion de paradis.
Nous nageons au milieu de milliers de poissons multicolores, nous sommes absolument seul, c’est le bonheur.
Nous passons par Faie ou le lagon est magnifique puis la montée à 15% vers le belvédère et ses points de vue remarquables avant de plonger vers la baie de Maroe.
On passe ensuite le pont vers Huahine iti (la presqu’île) en direction de Parea ou se trouve les plus belles plages de Huahine. Nous remontons ensuite vers Faré en passant par Fitii.
Vendredi 18 avril : « la ferme perlière »
Dernier jour à Huahine. Au vu de la beauté de l’île, nous décidons de garder la voiture et de faire le tour dans l’autre sens. Nous nous levons tôt le matin en espérant pouvoir surfer Tamae avant que le vent ne se lève. Mais c’est encore un échec : la houle toujours orienté Est frappe le reef mais le vent est déjà onshore de ce côté de l’île.
Nous retournons nager au milieu des poissons sur notre plage préférée au Nord-Est de l’île. Nous allons ensuite visiter la ferme perlière « Pearl Farm & Pottery » et c’est l’occasion d’offrir une belle perle noire de Tahiti à ma chérie.
Nous allons ensuite déjeuner à la pension AURII : le cadre est là encore magnifique et le patron prête gratuitement des kayaks aux clients du restaurent. Après un bon repas à base de poisson cru et lait de coco, nous faisons une ballade en kayak sur la lagon avant une nouvelle session de plongée dans le grand bleu.
De retour à la pension, nous profitons d’un dernier couché de soleil sur Raiatea et Bora Bora avant de préparer nos valises et de quitter cette île envoûtante.
Remarque : il ne faut pas marcher sur une fourmilière, les fourmis rouges, ça pique !!
Samedi 19 avril : « la journée de rêve à Raiatea »
5h30 du matin : tout le monde débout, il faut se préparer car notre avion décolle à 6h55 en direction de Raiatea. Fred et Vetea (son ami Tahitien qui nous accueille chez lui) son déjà dans l’avion en partance de Tahiti. Après 10 minutes de vol, nous atterrissons sur « l’île sacrée ».
La maison de Vetea est à 5 minutes de voiture de l’aéroport. Cette maison est hallucinante, c’est la maison de Robinson en bordure de mangrove. Il y a du monde à la maison, toute la famille est invitée car aujourd’hui, ils fêtent les 100 ans de la grand mère. La bière coule à flot dès le matin !
Vetea nous fait visiter la maison puis nous explique les rites et coutumes des ancêtres dans le marae familial juste au bord de la lagune. Nous mettons une feuille et un cailloux sur une dalle du marae : ceci doit nous apporter la bienveillance des dieux.
Nous partons à la marina pour mettre le bateau de Vetea à l’eau. Une fois les planches de surf, le matériel de pêche et de chasse sous marine à bord, nous partons à la recherche des vagues.
Juste après un petit motu, nous apercevons le spot de .............. La tension monte dans le bateau. La vague marche : 1.20 m parfaite et le line up est désert. La vague est assez facile à cette taille, elle forme un petit tube au take off puis s’enroule autour du reef avant de tuber à nouveau au niveau du bowl. Deux locaux super sympa nous rejoignent au pic.
Laetitia est idéalement placée dans la passe pour prendre les photos mais la pluie c’est invitée à la session. Elle est sous le parapluie avec la veste de pluie et le chien mouillé de Vetea sur les genoux : elle adore !
Après 3 heures d’une session incroyable à 5, Vetea observe des chasses d’oiseaux au large. Il prend une vague et fonce vers le bateau et commence à mettre les appâts aux hameçons. Il ne me laisse pas le temps de prendre une dernière vague. En quelques secondes, le voici au pic avec le bateau pour venir me chercher. Direction l’océan et les banc d’oiseaux en quête de thons, bonites et espadons.
Nous slalomons autour des nuées d’oiseaux. Le spectacle est fantastique, les oiseaux chassent de partout, les poissons sautent, il y a énormément d’agitation. Vetea, au pilotage, est très concentré. Fred s’affaire autour des cannes à pêche. Rapidement il prend une belle bonite de 40 cm. Après une bonne heure de pêche, les oiseaux disparaissent, c’est fini …
Nous partons alors vers Tahaa pour une partie de chasse sous marine sur la barrière de corail. Nous chassons juste sur le reef sous le déferlement des vagues. Je ne suis pas très rassuré de chassé car les poissons morts et le sang, ça attire les requins !
Vetea accroche les poissons à sa ceinture. La encore le spectacle est fabuleux : les failles et grottes dans la barrière de corail, des centaines de poissons et au dessus de nous, les vagues qui s’écrasent sur le récif.
Au moment ou je demande à Vetea de me prévenir s’il voit des requins, 2 gros pointe noire passent au ralenti juste en dessous de nous. Mon cœur s’accélère mais je suis attiré par ces animaux. Je m’habitue à leur présence et continue de plonger et de les admirer. Un moment très fort !
Après cette journée riche en émotions, nous sommes invités par Vetea à la fête pour l’anniversaire de sa grand mère. Après avoir été présenté et dit bonjour à au moins 80 personnes (ils étaient 300 le midi), nous sommes conviés à déguster un excellent repas.
Dimanche 20 avril : « les aventures de Cyril sur le motu »
Nous partons en quête de bon surf mais l’orientation de la houle est une nouvelle fois à l’Est et les spots off shore sont flat. Nous allons jusqu’à la pointe sud de l’île pour chasser les grosses carangues dans le lagon. Mais notre pêche est infructueuse. Cette partie du lagon est remarquable avec les motus et les différentes nuances de bleu.
Même la pêche au gros sous une pluie diluvienne ne donne rien. Vetea décide alors de remonter vers le nord de Tahaa pour chasser à proximité d’un motu. Désirant avoir des images des requins, je décide de prendre le caméscope et le caisson étanche pour filmer sous l’eau. Mais il y a une petite houle de Nord, un peu de vent et de grosses averses. Ceci fait que l’eau n’est pas très claire et je dois être proche de Vetea pour le filmer.
Ne voulant pas le perturber dans sa chasse, je décide de suivre les conseils de mon bon ami Fred. Je passe la barrière de corail pour aller prendre des images sur le motu désert. Une fois dans le lagon, je marque un temps d’arrêt : en effet je suis au beau milieu d’une dizaine de petits requins. Même s’il n’y a pas de danger, il est hors de question de traverser le lagon pieds nus au milieu des squales.
Je décide donc de retourner au bateau pour aller chasser avec Vetea. Mais pour repasser la barrière de corail, c’est une autre histoire : je suis pieds nus sur le reef, les palmes de chasse dans une main et la caméra dans l’autre. Et les petites vagues vue du bateau, font en fait 1.20 à 1.50 m et aspirent toute l’eau du récif avant d’exploser devant moi. Je n’arrive pas à marcher vite et je vais me faire ramasser puis traîner sur le corail à plusieurs reprise en essayant de passer. Dans la bataille, j’ai perdu mes palmes, déchiré mon top et je saigne de partout (heureusement la caméra n’a rien). Je suis même un peu sonné et je vais aller m’en remettre sur la plage. Oui, j’ai traversé le lagon infesté de requins alors que j’étais en sang ! Une fois sur la plage, j’ai commencé à chercher un ballon de volley ball pour taper une discussion. Je me suis vraiment senti « seul au monde ». Finalement Vetea viendra m’apporter mes chaussons de reef et je passerais la barre après avoir été traîné 2 nouvelles fois sur le reef.
En conclusion, il faut toujours suivre les conseils d’amis ! merci Fred.
En arrivant à la maison, la séance de citron vert sur les plaies à vif est assez terrible. Vetea me dit de frotter plus fort avec le citron pour que cela soit plus efficace. Ensuite, Vetea prépare le barbecue pour griller la pêche du jour. Nous passons une soirée exceptionnelle ponctuée de chants et danses polynésiennes autour d’Hinano et de bonnes bouteilles de vin rouge.
Lundi 21 avril : « la journée culturelle »
L’océan est toujours flat, nous allons visiter le site archéologique du marae Taputapuatea. C’est le plus important marae de Polynésie. Ce site parfaitement restauré et entretenu vaut le détour.
Après un repas riche en émotions et en spiritualité dans le marae familial chez Vetea, nous préparons nos bagages en vu du retour vers Tahiti.
Mardi 22 avril : « la perle de Moorea : Haapiti »
Nous partons de bonne heure à bord de la fiat Panda de Fred en direction du port de Papeete pour prendre le premier ferry vers Moorea.
En allant voir si la droite de Temae fonctionne, nous pouvons voir les bungalows du Sofitel resort de Moorea.
Temae est une vague particulière, il n’y a pas de passe. A ce niveau, il y a un renfoncement et une courbure du récif qui font que la droite déroule le long de celui-ci. La sortie de l’eau est hyper compliquée. On distingue la vague mais le line up est en vrac. Il faut aller voir plus au sud.
30 kms plus loin, nous arrivons au niveau de la passe d’Avarapa : une droite semble bien fonctionner. Personne à l’eau, c’est jouable mais nous décidons d’aller voir Haapiti avant de nous décider. La vague de la passe Matauvau semble vraiment bonne depuis le parking (mais c’est hyper loin). Nous décidons de tenter le coup mais avant nous déposons Laetitia au camping Nelson pour qu’elle puisse profiter de la superbe plage au niveau de l’ancien Club Med.
En route vers la gauche la plus connue de Moorea. Nous avons emmené le kayak de Fred. Ceci nous permet de nous reposer à tour de rôle car la vague est vraiment très loin de bord (45 minutes de rame). Les vagues se sont callées au fur et à mesure de la session : il y a 2 mètres parfaits qui déroulent sur plus de 100 m. Cette vague est fantastique et finalement assez facile. Il y a beaucoup d’eau au niveau du take off. La vague est massive et offre la possibilité de bon cut back.
Nous sommes 6 à 8 surfeurs et l’ambiance est extra. Après plus de 3 heures de surf parfait et encore 45 minutes de rame, nous retrouvons Laetitia qui était un peu inquiète de ne pas nous voir revenir.
Mercredi 23 avril : « bonne frayeur à Haapiti »
Nous retournons à Haapiti, mais la houle est beaucoup plus consistante que la veille. Il n’y a personne à l’eau. Les vagues sont grosses mais déroulent parfaitement. Nous décidons d’essayer une session. Une fois au large, nous commençons à nous poser des questions : c’est vraiment très gros (3 mètres + à la série) mais surtout le courant est violant et nous tire à l’intérieur sur le reef. Sur une série intermédiaire d’un bon deux mètres tout de même, Fred fait une tentative mais ne réussit pas à partir. Je fais exactement pareil sur la vague suivante. Mais la série arrive, le courant nous aspire malgré nos efforts pour ramer vers l’extérieur. Nous prenons toute la série sur la tête et on se retrouve tous les deux sans bobos 100 m plus loin dans la passe. D’un commun accord, nous décidons de lâcher l’affaire. Etant seuls au large sans bateau, il y a trop de risques, et nous préférons stopper notre session.
Nous faisons ensuite le tour de l’île avec bien sûr un passage obligé au belvédère pour admirer les baies de Cook et d’Opunohu.
Nous retournons en soirée sur Tahiti. Vetea téléphone : le surf va être bon à Sapinus demain !
Jeudi 24 avril : « Vers Sapinus en pirogue »
Vetea avait vu juste, Sapinus reef fonctionne. Nous prenons la pirogue d’un pêcheur pour traverser la grande baie et rejoindre les vagues. Lors de la traversée, nous croisons une colonie de dauphins ; Laetitia qui nous accompagne ce matin est aux anges !
Pour que Laetitia soit en sécurité dans la pirogue pour prendre les photos, nous jetons l’ancre dans le lagon juste en face des vagues. Les vagues sont belles, 1,50 m et plus sur certaines séries. Ici aussi, la première section tube avant d’arrivée sur un gros bowl. Il est aussi possible sur les plus grosses séries de partir juste après ce bowl et la vague déroule alors sur environ 50 à 60 m.
Vetea connaît parfaitement la vague et part sur la première section, passe le bowl à 100 km/h puis enchaîne les cut back. Sur une belle bombe, il va même tuber dans le bowl. Fred connaît aussi bien la vague et assure bien.
De mon côté, je commence la session en me plaçant après le bowl et enchaîne de bons turns sur les plus grosses séries. La houle étant en baisse, les grosses séries sont de plus en plus rares : je me place donc avec les autres sur le premier pic pour tenter moi aussi les tubes en début de vague.
[URL=http://g.imageshack.us/g.php?h=240&i=pict0159jd7.jpg][IMG]
Cette session entre potes a été vraiment bonne. Avec Moorea en fond et une eau d’une couleur irréelle, tout était réuni pour prendre un maximum de plaisir.
Vendredi 25 avril : « Encore calmé à Taapuna »
Ne voulant pas rester sur ma frustration de la 1ère session à Taapuna, j’insiste pour retourner sur cette vague World Class. Marcel, le copain pêcheur de Fred nous emmène avec sa pirogue à moteur. Laetitia n’est vraiment pas rassurée car nous passons par l’océan et la mer est bien formée.
Arrivée à Taapuna, les conditions sont très différentes par rapport à notre 1ère session. La direction de la houle n’est pas la même et la vague est méchante et encore plus technique. Kevin Johnsson prend des tubes supers tendus. Très rapidement nous sommes au moins 20 surfeurs au pic (beaucoup trop pour ce spots). Les meilleurs partent sur les bombes et les autres se battent pour les restes. Fred trouve une belle vague, pas très grosse mais bien longue ou il réussit à passer le bowl et à enchaîner.
Pour ma part, après 1h30 de session, juste une vague très moyenne et une boîte à mon actif.
Marcel décide qu’il est l’heure de rentrer, Laetitia range le matériel photo, c’est alors que je part pour ma dernière vague : take off tendu, grab, puis un beau tube. C’est alors que le bowl se dresse devant moi. Je trouve la sortie du barrel en tirant tout droit, la vague explose juste derrière moi et je suis éjecté sur le récif : une petite coupure de plus sur le tibia et un petit pète à la planche mais tout va bien. J’ai chopé ma bombe, je suis heureux !!
Pour notre dernière soirée, nous allons au Beachcomber, un hôtel de luxe qui propose des spectacles de danses traditionnelles. Placé juste devant la scène avec un bon cocktail, nous assistons à un superbe spectacle.
Samedi 26 avril : « le jour du départ »
Dernier jour de ce fabuleux trip. La houle est une nouvelle fois énorme. Le trials du billabong pro sont lancés puis stoppés pour laisser place au tow-in.
De notre côté, nous optons pour une petite session à l’embouchure. Les vagues sont bien meilleures que la dernière fois.
Nous allons ensuite avec les filles faire du shopping à Papeete pour acheter des souvenirs et flâner au marché.
C’est la fin, il faut faire les valises. A l’aéroport, Vetea et sa chérie nous retrouvent juste à temps avant notre embarquement. Nous sommes couverts de colliers de coquillages. Les au revoirs sont émouvants et c’est avec les larmes aux yeux que nous quittons nos amis.
Encore merci à tous,
c’était incroyable …
superbe report comme on les aime! des superbes photos, vous avez du vraiment prendre du plaisir!
mille merci d'avoir pris le temps de faire un report si complet, on s'y croirait ! quels paysages et vagues magnifiques ! 
