Jour 3A 9h, on attend devant le portail de la marine nationale, le gars de la veille qui devait être là n'est pas là. On réexplique notre demande, 10 min plus tard, 2 gars sortent : C'est interdit, c'est une zone militaire, c'est interdit, le commandant à dit c'est interdit c'est une zone militaire, le gars répète 3 ou 4 fois comme si on était demeuré, mais il n'a aucune explication rationnelle à nous donner.
On file donc sur un autre spot plus au nord à 1h de route. Quelques barrages militaires et de gendarmerie royale plus tard, la vision :
Un mirage dans le désert?
Non non, juste quelques lignes glassy qui s'enroulent autour d'une pointe rocheuse et déferle hyper proprement pendant 1min
La vague la plus au large pète déjà depuis 15secondes
15 secondes plus tard
encore 15 secondes plus tard
On s'aperçoit au bout de 5min qu'il y a un mec à l'eau et 2 vans sur la falaise: un belge et un allemand en trip de 4 mois de bordeaux à dakhla par la côte....
La lèvre jette juste ce qu'il faut.
Les pêcheurs vivent dans des conditions euh....je ne trouve pas de mot, je vous laisse juger
Il y a des milliards de déchets plastiques partout par terre et d'autres déchets organiques en tout genre...
C'est étrange de descendre là dedans pour aller surfer une petite vague parfaite
Par contre la plage est plutôt propre et l'eau aussi. La décor est juste dingue avec ces falaises de sable blanc, les barques bleues et la vague sur 200m
Je fonce au pic et je prends la 1ère belle qui passe, je croise flo sur ma vague et vois madame qui prend ses repères au bord :
20 secondes plus tard, même vague :
20 secondes plus tard, fin de vague :
1 min plus tard, c'est le drame, je vois flo revenir sur une mousse la bouche en sang. Ca pisse pas mal, il s'est mangé le rail de sa planche, ça a l'air bien entaillé. On remonte vite sous la chaleur, un type en haut nous dit qu'il y a un docteur mais vu la gueule du village, on se dit avec flo qu'on y va juste pour voir pour désinfecter et savoir s'il faut des points. Il faut des points donc direction les urgences de Dakhla à 1h de route.
On ne réalise pas trop ce qui se passe on est passé du rêve au cauchemar en quelques minutes. C'est l'anarchie totale aux urgences, c'est plutôt propre mais personne ne sait vraiment qui est médecin, qui est infirmière, ça grouille de badauds dans les couloirs et il n'y a personne aux différents accueils. En fait, il faut attendre debout devant la porte et ne laisser personne passer pour être soigné.
1h plus tard, flo ressort avec des points, un pansement
et la gueule de bois....Pourquoi ça? pourquoi ici? pourquoi aujourd'hui? pourquoi maintenant? pourquoi moi?
Du coup l'après midi, on va au spot près de la ville, on est samedi, il y a même 4 locaux à l'eau!!
Toujours de très jolies vagues, bon gavage mais la session n'a pas la même saveur. Même madame ne se sent pas très bien (le sandwich de la veille? ou le petit tour aux urgences avec des femmes voilées qui portent leur enfants malades dans les bras et qui se lamentent presque en pleurant au médecin....)
Les falaises du lagon au soleil couchant :
Le soir, on a une nouvelle info pour surfer la vague militaire, on a le feu vert pour demain matin (enfin on croit avoir compris ça...)
Le repas du soir (Flo n'a pas perdu l'appétit!):