Trop bon ton récit Klems, comme d'hab
Pour ma part, Ca va sans doute vous paraître un peu débile mais j’attendais beaucoup de cette session du 9 Mai dans la mesure ou elle représentait en quelque sorte un anniversaire, étant donné que c’était la 50ème de l’année.
J’espérais donc pour cette anniversaire avoir une conditions digne de ce nom, et depuis quelques jours j’avais repéré un pic de houle pour lundi soir, 2m7 et peu de vent. Une marée qui tombe en adéquation avec mes horaires de travails, bref ça sentait plutôt la bonne session sur le repli d’Ain Sebaa.
18h, ça chauffe toujours dehors, et je quitte l’usine direction le spot en face, afin de m’assurer que la houle est bien présente, et effectivement, ça sature un max, donc plutôt bon présage pour le repli. Sauf que je ne suis pas encore tiré d’affaire, le repli est plutôt capricieux… Hop je reprends la route côtière, quelques centaines de mètres plus au Sud, la quitte pour m’enfoncer sur l’impasse qui donne sur la plage. La terrasse du café est bondé et… Le pic aussi !! Une quinzaine de personne à l’eau, dans un flat total qui visiblement attendent la série.
Par expérience je sais qu’ici (Et sans doute ailleurs me direz vous) on ne se met pas à l’eau pour rien, le nombre de personnes à l’eau est un bonne indicateur, je n’attends pas la série venir, demie tour, direction la maison pour charger le matos !
Question matos, même sans avoir vu les vagues, sans hésitation la 6’3, le spot fonctionne en tout ou rien, à savoir ou y’a rien, ou c’est gros, toujours en toute relativité biensur, après on pourrait noter des nuances de gros bon bref…
De l’eau jusqu’aux chevilles, j’attends que la série passent pour rentrer dans l’eau, car il faut savoir que chaque vague se reforme pour créer un énorme shorebreak ultra creux qui vient se fracasser sur pas d’eau… Ce qui rend la mise et l’eau et surtout la sortie toujours un peu sport ici. Et d’ailleurs en parlant de séries, il y a un beau mètre 50 qui déroule plutôt proprement, malgré une houle légèrement vrillé. Ce que je ne savais pas encore c’est que ce qui déroule face à moi sont les séries intermédiaires, les vrais arrivent plus tard, et tournent autour du 2m…
Mise à l’eau et arrivé au pic les cheveux quasi sec, j’ai eut de la chance sur le timing, les séries sont bien espacées, et il reste une dizaine de personne. L’ambiance est comme d’habitude très sympathique, ça chante, ça encourage à chaque départ, applaudie à chaque fin de vague, ça rigole, bref à l’aise.
Vous connaissez tous ces jours où on se met à l’eau et on arrive à rien ? Ces jours où l’on a l’impression de ne plus savoir surfer, d’avoir régressé ? Ces jours où on manque terriblement d’engagement dans des conditions déjà moulte et moulte fois surfé ? Tout le monde à connu ça, moi le premier (Enfin moi c’est un peu tous les jours comme ça), mais il y a aussi ces jours où c’est totalement le contraire… Force est d’admettre que pour ma part ça arrive malheureusement plus souvent que l’inverse, mais ce soir la, pour une fois, c’est la magie opposée qui s’animera en moi !
En super forme physiquement, mais également psychologique, je ne sais pas si c’est l’effet 50ème session de l’année, en tout cas j’ai une patate comme j’en ai bien trop rarement ! Mon expérience personnelle me dit que cet état d’esprit/physique ne dure jamais (Pas chez moi en tout cas) donc j’ai intérêts à en profiter ce soir !
Seul point négatif, l’eau est franchement dégueulasse… Et je croiserai deux espèces de méduses sur mes retours au pic, pas de quoi être super rassuré n’étant pas vraiment fan de ce genre de bestioles… Du coup j’ai tout un tas d’idées absurdes qui me traversent l’esprit, avec des canards sous une vague, une méduses sur la figure, bref je vous passe les détails de mon imagination débordante…
Face à moi les cabanons blanc du douar, et la terrasse du café, bondé de monde profitant du doux soleil de fin de journée, tous tournés vers nous, comme si on assurait le spectacle (Enfin pas moi, les autres)
On est 3 surfers en tout, placés au pic, plus une petite dizaine de bodyboarder qui eux préfèrent se faire broyer dans le shorebreak, autant dire que le line up est dégagé et que ce n’est pas la baston à chaque vague. La série arrive…
… Et à vu d’œil, c’est pas loin de ma taille limite d’engagement… 2m environs… Comme je l’ai souvent répété, au-delà, il faudrait que j’investisse dans de plus grosses gonades (dédicaces à Klems) Bon mais ça va à peu près, la vague est un peu molle, et pas trop creuse, même si elle offre tout de même de beaux murs… Mes deux compagnons tentent le départ et loupent, bien trop haut pour prendre la vague, par contre moi en retrait, me trouve idéalement placé et la voie libérée… Ca fait pas 5min que je suis au pic, « Allez faut pas réfléchir » demie tour et donne tout ce que j’ai comme un décervelé…
Ça y est je sens que ça pousse, que ça lève, que ça lève, je commence à savoir ce que ça fait de regarder droit devant soit, alors je focalise mon regard uniquement sur la droite, voit un long mur prendre forme, m’efforçant de ne pas regarder « en bas ». Une fraction de seconde les bras en l’air pour s’assurer que c’est parti, plus d’autre solution envisageable que de faire le take off… Ca y est c’est parti, sur mes deux pieds j’ose enfin regarder en bas, et appréhender une descente qui me semble interminable, sensation de chute libre, énorme shoot d’adrénaline, et comme lorsqu’on a l’impression de chuté dans un rêve, cette sensation étrange qui nous réveille, soudainement j’ai un gros coup de stress en portant mon regard de nouveau sur la droite, en voyant la lèvre s’élevé si haut au dessus de moi… Bon mais dans un élan de lucidité, comme souvent la peur nous fait faire des bourdes, j’engage le bottom. D’ailleurs cette sensation de glisse lorsqu’on sent le rail de la planche se planté dans la vague, pffiiooouu vraiment incroyable !! Et voilà que je me retrouve le long de ce mur immense où j’ai encore un peu de mal à croire si je suis en train de rêver ou non… Je prends toutes les précautions du monde pour effectuer quelques courbes qui m’emmèneront au sommet de ce qui me semble être une montagne d’eau, avant de repartir de plus belle dans la descente… Vraiment il y a des moments où on se sent vivre comme jamais ! Rêve brusquement interrompue lorsque qu’en prenant du retard, la section ferme devant moi, je tente de filer tout droit pour limiter les dégâts mais l’explosion de mousse derrière moi m’enverra violement au tapis pour passer quelques trop insoutenables secondes sous l’eau… J’ai hurlé de joie des ma première bouffée d’air !! Ce fut magique !!
Vivant, du coup je refonce au pic et part me remettre de mes émotions, à l’écart pour quelques minutes… Ces pendants ces quelques minutes de répits qu’apparemment un invertébré se prendra d’affection pour moi, une espèce de méduses plutôt pas banale, visiblement bien décidé à faire ma connaissance… Heureusement course poursuite sans dégâts, je finirai par semer la bête !
Bon mais Franchement je sais pas comment vous faites vous autres chargeurs… Je pense à la bande à Zitoune, Occy, Tipok, luke, Dahomey, Xav et compagnie (J’en oublie plein ceux qui se reconnaîtront, bref ce qui se disent « Bah 2m ça va c’est cool »)…
Nouvelle série, encore plus balaise que la précédente, je décide de monter rejoindre les deux autres histoire de pas ramasser sur le coin de la figure. (Je viens de comprendre pourquoi ils restaient si loin) Le premier part, le second aussi, je les vois disparaître derrière les murs d’eau qui me cachent dorénavant la vue sur la côte… Laisse passer la troisième pas franchement rassuré, quand le groupe de bodyboarders qui remontent eux aussi au pic me lance tous en criant des « démarrez démarrez démarrez » Ca ne me ressemble pas mais j’ai pas réfléchit, virevolté sur moi-même tournant le dos à la vague, et de nouveau donné tout ce que j’avais sous des cris d’encouragement général !! (Quand je vous dis que l’ambiance est bonne chez moi !!) La drôle et pas si agréable impression de me faire brusquement tiré en arrière, levé par les pieds, la lèvre venant me frappé presque violemment par derrière, je ne sais par quelle magie je me retrouve de nouveau sur mes deux pieds, j’ai de la flotte partout, je vois rien, tout est blanc, chahuté un peu dans tous les sens, quand au bout d’un temps complètement indéterminé j’aperçois du bleu devant moi (Enfin du marron vu la couleur de l’eau) Le blanc s’efface, je me retrouve sur une pente qui me semble immense, j’en reviens pas d’être encore debout, et me voilà lancé comme une fusée sur un mur semblable au précédent, quoi qu’un peu plus haut, j’ai hurlé de joie, me suis vidé les poumons, tellement la ces sensation de vitesse et de glisse étaient fortes !! Je me suis limité à un bottom, tout comme le précédent, avant de filé tout droit le long du mur et de sortir délibérément par au dessus, un sourire jusqu’aux oreilles et le cœur à 200 battements / Minutes…
Je prendrais deux autres vagues par la suite, ressemblant à peu de choses près à la première, 4 vagues au total me suffiront, je crois que les 4 poussées successives d’adrénaline m’ont mit un coup de barre historique, il est 20h30, trop heureux et fier, je pars me coucher (Presque) !
Allez promis prochaine session je dépoussière la GoPro laissé un peu au placard ces derniers temps, je vous avoue que ça me prend un peu la tête de l’avoir à chaque session, j’ai l’impression qu’elle me déconcentre plus qu’autre chose, mais bon, ça fait longtemps, et puis quelques images ça ferait du bien, et force est d’admettre que sur les dernières sessions je regrette amèrement de ne pas les avoir immortalisées... Et ne serait ce que pour apporter un peu de crédibilité à mes récits aussi !
La prochaine ?! Mercredi inchallah, ou alors on attendra le weekend !