Jour 1 : Voyage, voyage..... Les mois passent, les jours se suivent, les heures s'enchainent et petit à petit le voyage prend forme, la route se dessine, les interrogations se lèvent sur les lieux de nos escapades aquatiques .
Mais les lectures approfondies, les recherches assidues et les visions de tubes dantesques freinent un peu mon enthousiasme face aux probabilités d'être ensevelis sous des tonnes d'eau, brassés à même le sable ou encore découpés en fines lamelles sur quelques roches submergés....bref le Portugal , va falloir le mériter !!!!
Notre hôte nous rassure, il y en a pour tous les goûts et en ces jours de grosse houle, les abris à proximité seront nos alliés .
Enfin le départ, la nuit sera courte, les étoiles brillent encore et nos pupilles dilatées par l'absence de lumière nous donne un air de lapin apeuré .
C'est le jour de la grande traversée, la route du Sud s'ouvre devant nous, notre vaisseau file le long du noir ruban , les pins landais succèdent aux collines charentaises, les contreforts pyrénéens plongent dans l'Océan, les hauts plateaux castillans nous hypnotisent par leur vacuité, troublée ici ou là par le vol de quelques cigognes ou le galop d'un picador sur son fier destrier .Puis le pays de Vasco s'offrent à nos regards . Il nous faut immortaliser l'instant .
Les routes portugaises nous sont offertes, seul véhicule à sillonner le bitume .Où sont donc les représentants de ce peuple de voyageurs, peu importe , si les habitants ne sont pas là , le paysage déjà me séduit, je ne sais comment l'expliquer, ces vastes collines, ces vallées ouvertes, ces habitations regroupées mais posées au hasard sur les versants, les rangs de vignes, le soleil éclatant, le vent vivifiant, tout me parle, je suis conquis, mais plus encore je me sens ici chez moi .
Puis Lisbonne s'offre à nos regards, le Tage majestueux, l'estuaire gigantesque et au delà l'Océan tant attendu .
Nos hôtes eux aussi nous attendent, la descente vers leur résidence se fait là encore en mode solitaire, que c'est agréable une capitale vidée de ses habitants , étonnant mais agréable, le soleil, les fleurs, les rues escarpées , tout cela est pour nous et nous seuls .
Enfin nous voilà rendu, la famille nous accueille et déjà nous nous sentons comme à la maison . En ce week end de Pâques, les cloches apportent leur lot de lapins et d'œufs qu'il faut se dépêcher de cacher aux regards de quelques adoratrices du dieu Chocolat .La tradition voulant que l'on fasse aussi des libations, nos gosiers asséchés trouveront réconfort dans la dégustation d'une boisson locale adoptée dès la première gorgée , la Sainte Super Bock .
Notre voyage nous a aussi transporté dans le temps, nous avons gagné une heure , comment la mettre à profit ?
Une petite idée ? Non ?
Si nous allions voir l'Océan , tiens ? Avec nos planches …........
C'est ainsi que notre ami nous dirige vers les plages lisboètes toutes proches .
Nous nous arrêtons au moindre bout de sable, chaque crique est présentée, nous voyons ici une longue droite sur des rochers étonnamment délaissée là encore telles des fourmis agglutinées , un troupeau de néoprènés, puis plus loin quelques cascadeurs qui s'amusent à passer sur une jetée engloutie .
Notre ami Bellota nous conduit vers LA plage , celle où tout surfeur de la capitale a trempé ses dérives, il y a un peu de monde, mais l'heure tardive nous permet d'espérer une session en petit comité .
Premier contact , l'eau réputée froide est à bonne température, nous nous dirigeons vers un pic un peu éloigné et c'est avec appréhension que j'attends ma première vague . Les ondulations arrivent, laissant présager quelques belles droites à hauteur de hanche , voire un peu plus . C'est mon baptême, je rame, je m'élance, ces vagues ont plus de force que prévu et me soulèvent sans effort, je suis debout sur ma première vague portugaise, je longe cette droite puis me laisse aller …....
D'ailleurs je ne suis pas le seul à me laisser aller, ma planche dans un élan de soudaine liberté se trouve naviguer pour son propre compte ….......Première vague et me voilà déjà en train de nager derrière mon véhicule.........
Quelques brasses et un noeud plus tard me voilà à nouveau prêt à glisser . Ce n'est pas désagréable d'ailleurs de surfer presque sans attache, les gestes se doivent d'être plus assurés et les sorties de vagues anticipées .
Le soleil décline, mes compères prennent chacun leurs vagues, les locaux se montrent d'ailleurs fort accueillants , nous indiquant où nous placer et nous encourageants , une véritable surprise pour moi.
La nuit se fait pressante et nous sortons dans la pénombre , à peine arrivé et déjà comblé , serait ce le début d'un rêve éveillé ….......