par Aramis » Jeu Oct 02, 2008 11:23
Des précisions sur le site de Surfrider Foundation aujourd'hui :
Mortalités de poissons : des premiers éléments de réponse
01-10-2008
Voilà maintenant plus de quinze jours que des centaines de poissons viennent s’échouer sur les côtes basques et landaises.
Ce phénomène spectaculaire inquiète et soulève de nombreuses questions. Quelle en est la cause ? Y a-t-il des risques pour la santé ? Jusqu’où cela va-t-il s’étendre ? Quand ces mortalités vont-elles cesser ?
La préfecture des Landes, dans un communiqué de presse datant du 26 septembre, confirmait les résultats préliminaires : la cause de ces mortalités serait imputable à une infection microbiologique de type pasteurellose qui toucherait différentes espèces de poissons. Cette bactérie (Photobacterium damselae subsp. Piscicida) ne serait pas transmissible à l’homme. La baignade ne présenterait donc pas de risque et la consommation de poisson non plus.
Cependant, ce communiqué finalement incomplet n’a été que très peu rassurant pour le public qui continue de jour en jour à constater de nouveaux arrivages de poissons morts sur nos plages. Depuis le départ nous menons notre enquête afin de répondre au mieux aux inquiétudes de toutes les personnes qui nous interrogent à ce sujet.
Notre investigation nous a conduit au laboratoire départemental de Mont de Marsan, plus précisément au service vétérinaire. Notre interlocuteur, le docteur Patrick Daniel, nous a bien confirmé les résultats annoncés par la préfecture des landes. Cette bactérie a bien été identifiée sur différentes espèces comme les mulets, bars, chinchards, grondins, turbos. La sous espèce Piscicida contrairement à la damselae ne présente aucun risque puisqu’elle ne serait pas pathogène pour l’homme. Par contre pour ce qui est de savoir quelle est la cause de ces infections microbiologiques, c’est une autre affaire et cette question reste donc en suspend.
Le laboratoire du Docteur Daniel va mener avec un laboratoire espagnol une étude sur cette bactérie, afin de mieux la connaître et notamment son génome. Surfrider a proposé d’apporter sa contribution à ce travail de recherche en relayant vos témoignages. Aujourd’hui nous ne savons pas quelles sont les limites géographiques de la contamination et si elle s’étend ou au contraire diminue. Pour de futures analyses des échantillons seront nécessaires. Le laboratoire aura donc besoin d’échantillons frais, c'est-à-dire des poissons pêchés mourants ou très frais.
Notre enquête nous a ensuite conduits à contacter Laurent Soulier, directeur de l’IMA (Institut des Milieux Aquatiques). S’il reste persuadé de l’innocuité de cette bactérie, la question importante est de savoir quel a été l’élément déclencheur ? De son point de vue, il pourrait s’agir d’une bactérie opportuniste, c'est-à-dire une bactérie normalement présente dans l'organisme du poisson sans l'affecter, mais qui peut provoquer une maladie suite à un ou plusieurs facteurs déclenchants.
Ce point de vue remet en perspective le problème puisque cette bactérie ne serait alors que la conséquence du problème et non plus la cause.
Fort de ce nouvel élément nous nous somme tournés vers des vétérinaires spécialisés en pathologie aquacole. Le docteur Emmanuel LEGUAY de la société Vétofish nous a bien confirmé le caractère opportuniste de cette bactérie. Celle-ci est d’ailleurs assez bien connue dans le monde aquariophile où elle peut faire de sérieux dégâts. Le docteur Emmanuel LEGUAY nous explique qu’en aquarium un stress des poissons (manipulation, variation de température, etc.) peut entraîner cette pathologie.
Ces nouveaux éléments conduisent donc à penser que cette infection a été déclenchée par un facteur aujourd’hui inconnu. S’agit-il d’une pollution ? D’un changement physico-chimique du milieu ?
Peut-être que l’IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer) pourra nous apporter de nouveaux éléments de réponse. Ils ont été diligentés afin de faire des comptages de poissons morts, des études de la qualité de l’eau et sur le milieu. Nous n’avons pu avoir d’éléments de réponse à ce jour mais nous espérons avoir tout du moins quelques informations dans les jours à venir.
L’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) a également été saisie par le ministère de l’agriculture afin d’évaluer le risque sanitaire. Nous devrions obtenir les résultats dans les jours à venir.
Nous restons vigilants et continuons à mobiliser nos ressources afin d’apporter des réponses claires à vos questions. Nous vous donnerons de nouvelles informations dans les jours à venir.