Que ce soit dans les pages du magazine « Surf Session » ou directement dans l’un des deux albums sortis à ce jour, nous avons tous lu au moins une fois une page de la bande dessinée « Surfland » et sans nul doute rigolé aux mésaventures de trois surfeurs aussi passionnés que drôles. A l’occasion de la sortie du tome 3 de « Surfland » surfrepotes n’a pas manqué l’occasion d’interviewer Tophe (de son vrai nom Christophe Guillard), le scénariste de cette bande dessinée qui traite avec un réel humour de notre passion qu’est le surf.
-Surfrepotes : Tout d’abord la question à laquelle tu ne peux pas echapper : es tu surfeur ?
Oui, j’ai choppé le virus à l’age de 11 ou 12 ans, en réussissant à me mettre debout sur la planche de mon grand frère (merci à lui !) à Biarritz. Mais pour moi c’est surtout un état d’esprit. Même hors de l’eau on surfe les événements de la vie comme les vagues. C’est un « feeling ».
-Srp : Ici il existe une tradition, parler de son quiver :
J’ai pour chacune de mes planches (celle que j’ai comme celles que j’ai eu) des tonnes de trucs à raconter, mais je ne veux pas saouler tout le monde. Alors pour faire au plus court, il y a une 6/4 UWL offerte par Laurent Héquily siglé Okahina. C’est une vraie bombe super réactive que je surfe quand les conditions sont optimales. Et pour les journées pépère une Madness plus proche du mini-malibu. J’ai aussi un truc sans nom qui résulte de mes tentatives de shap, ancien gun tombé du toit de la voiture (parce que pas attachée !), transformé en thruster, puis single et que tous mes potes trouvent insurfable, voir, incongru !! J’me suis pété la gueule dessus (5 point !), mais je l’adore. De temps en temps je braque aussi le longboard de mes enfants.
-Srp : Alors maintenant que les présentations sont faites racontes nous, comment l’aventure « Surfland » a-t-elle débuté ?
Par une chaude soirée d’été, surf au couchant avec mon pote « Dawid », grosse déconne parce que toute petite vague, et puis gamelles en cascade. Là, il a failli se prendre ma planche dans la tronche et sa réflexion ma donné l’idée …
J’ai trouvé qu’une bd de surf se serait cool, mais je ne pensais pas la faire moi-même ! C’est venu de l’Olive (le premier dessinateur) qui cherchait un sujet.
-Srp : Comment passe t’on d’une page de magazine à la création d’un album ?
En fait, on les a contacté d’emblée avec le brouillon de l’album complet. C’est eux qui nous on d’abord proposé d’en faire la prépublication dans le mag … pour voir. C’est Guillaume Dufau (le rédac chef de l’époque) en accord avec Gibus de Soultrait qui nous a proposé 6 mois, « peut-être plus s’il y a un bon retour », avec l’édition de l’album à la clef.
-Srp : Tes scénarios sentent le vécu, tes inspirations te viennent-elles au pic en attendant la vague ?
Ça arrive, mais en général, au pic je ne pense qu’aux vagues.
C’est plutôt un travail d’immersion en pensée, comme quand, à l’école, j’avais la tête ailleurs ! J’aime beaucoup être « absent du réel » !
-Srp : Les trois personnages principaux sentent eux aussi le vécu, existent-ils vraiment ?
On est dans la caricature, mais pour Rapha et moi, oui. Pour Phil c’est un mixe de deux autres potes. Mais avec le temps les personnages ont affirmé leurs propres caractères. Après, je fonctionne comme une éponge, toutes les infos dont je prends connaissance peuvent ressortir un jour ou l’autre sous une forme différente.
-Srp : Le vrai Rapha est-il aussi…, disons « décalé » dans la réalité ?
En fait, c’est mon beau-frère ! C’est un mec qui a beaucoup d’humour et me fait souvent pisser de rire, mais le « décalage » est volontairement ajouté pour enrichir son personnage … en partie !
-Srp : « Surfland » est aussi le nom du secret-spot des trois compères de la Bd. Il existe vraiment ce spot ?
On aborde là une question épineuse ! Oui c’est un vrais spot, qui porte un autre nom que je ne peux pas révéler … J’veux pas mourir !
Depuis que j’ai aménagé à quelques kilomètres du « Grand Crohot » je le fréquente beaucoup moins, mais c’était à l’époque notre fief ! Après, sur nos côtes les bans de sable bougent sans arrêt, alors il faut être nomade.
-Srp : Comment une idée de gag devient-elle une jolie planche de BD en couleur ?
Chaque auteur a sa méthode, pour nous, ça part d’un scénario écrit, quelquefois accompagné de crob (pauvre dessin miteux) qui sont envoyé par le net au dessinateur. S’il l’accepte, il en refait le découpage case par case. Puis fait les crayonnés des personnages et attitudes. Ensuite, il fait un crayonné de l’ensemble de l’histoire avant de passer à l’encrage. La ou les pages sont alors numérisées et me reviennent par le net. La colorisation et les textes sont ajoutés. Et pour finir le fichier final est enregistré sur un CD qui contient tout l’album. On communique énormément et à chaque étape tout peut être remis en question. C’est un boulot de malades ! Pour une planche, il faut compter environ 25 heures de dessin et autant pour la colorisation … et ce n’est qu’une moyenne !
-Srp : Le 1er avril sort le troisième tome de « Surfland », c’est sur c’est pas une blague hein ?
Ben heuuu … Non ! Ce n’est pas notre choix. Nous on s’est juste contenté d’accumuler les retards !! Désolé !
-Srp : Le quintuple champion du monde Australien Nat Young a préfacé le nouvel album, expliques nous comment c’est fait cette rencontre.
Le personnage emblématique correspond bien à l’esprit qu’on voulait pour cet album. Il fallait faire fort après l’excellent Moustic de Grosland pour le tome 2.
C’est le résultat d’un harcèlement permanent de notre contact chez Oxbow (merci à lui et encore pardon !).
-Srp : On te voit pas mal actif sur des sites, des blogs, tu as d’autres projets en cours ?
Pour la partie BD c’est le résultat du travail de Laurent Chaix (le dessinateur) qui a une culture assez étendue dans ce domaine et la qualité de ses dessins nous ont permis de participer à des projets en cours avec des auteurs pros comme Moca, Hughot ou M Duc.
Je m’occupe de la partie surf et recherche encore toute l’aide possible à la promo.
Je cherche aussi du travail en tant qu’infographiste ou illustrateur coloriste et pour le côté scénariste, ce n’est pas les projets qui manquent ! Bref si vous avez un besoin de com’ n’hésitez pas à me contacter. Notre book est sur le site http://www.bdsurfland.com
-Srp : Un dernier mot ?
Je sais que j’ai une fâcheuse tendance à être bavard, surtout s’il s’agit de surf ou de BD. Alors comme ici c’est la totale !! désolé !
Merci, encore à Tophe d’avoir eu la gentillesse de se prêter à cette mini-interview alors que febrile il préparait la sortie officielle de son petit dernier (le 1er Avril 2008, disponible dans toutes les bonnes librairies).
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comme les vrais!