Après trois semaines sans surf, ça y est j'ai tué le chat noir!
La sonnette retentit. Il est tôt, 6h20... C'est ma mère qui vient de déposer le petit frère. Elle a oublié ses clefs
Je suis debout, j'en profite pour jeter un oeil par la fenêtre. Evidemment, il n'y a pas de vent. Quoi? Pas de vent!!!
Je vais checker sur internet. Vent très faible, nord-est.
C'est parti: petit déj, combi, surf, voiture... Il est 7h3O, je pars pour oléron, les yeux fatigués, mais avec espoir.
Arrivé à 8H10 sur le spot que je préfère. Deux gars sur le parking. Mais ça tonne fort et de façon continue. Je crains que l'océan soit en vrac à cause du vent d'hier. Je monte la dune. ... pas si mal finalement. Mais ça ferme quand même pas mal. J'hésite, je doute... Faut pas perdre du temps, le vent est déjà presque là. Je décide finalement de vérifier les conditions à coté. Plus au nord d'abord. Quelques vans trainent sur le passage. Les cloches de Pâque ont été amené par les Hollandais cette année. Les gars blonds sont dans l'eau. C'est petit, pas tenté, je fais demi-tour.
8H30, au sud. Depuis les précédents point de vue, les vagues avaient l'air d'y être plus propres, mais la barre assez loin. Bonne surprise pourtant, Ohana est là avec un ami. De son joli T5, il sort son nouveau long, aussi beau en vrai qu'en image. Il m'annonce des conditions sympas... et préviens les copains par téléphone. Petite vérif, la dune est avalée en deux pas. Ouais! C'est sympa, ça m'érite bien de se mouiller un peu.
Dune, parking, voiture, coffre, combi, surf... Je suis à nouveau en haut de la dune. Ohana suit pas loin derrière. Un surf solitaire sort de l'eau. Visiblement son sourire doit avoir quelque chose à voir avec les vagues!
Le passage de barre va me faire payer mon manque d'entrainement! Je lutte dans le bouillon, mais je persiste en attendant l'acalmie. Les bras chauffent, l'esprit s'échauffe. A ma droite les deux compères sont passés facilement. Je force encore un peu plus. Ca y est je suis passé! J'ai beaucoup dérivé. Je rame vers Ohana et son compère, pendant que les premiers shoots se déroulent sous mes yeux.
C'est plus gros que je ne pensais: 1m50 sur les plus grandes Il passe parfois quelques bombes suffisament creuse, dotée d'une épaule large et généreuse.
J'arrive enfin au pic, et après quelques essais éphémères je prend enfin mon ticket pour le paris. Je pars moins au large, mais plus à l'inside sur une vague qu'Ohana aurait bien aimé avoir! Le take off est pas des plus évidents avec mon peu d'entrainement, mais je suis debout et plein de perspectives! Un petit virage en haut de vague, et au botton je prends conscience de la lèvre tendu face à moi. Elle se dresse, droite, tendue. Je me relache alors complètement. L'image s'arrête, alors que le temps s'accélère. C'est comme si le souffle coupé, je n'entendais plus que les battements de mon coeur... Boum-boum, Boum-boum, prise de vitesse et rien d'autre. Ca file vite, ça file tout seul. Quel bonheur, la planche ondule instinctivement sous mes pieds! Le temps d'un petit cut back, et voilà, la vague n'est plus qu'un souvenir, une impression, un cri: celui de la joie simple d'un lacher-prise total...
La session se continue avec quelques vagues sympa. Mais Seb nous a rejoint, et il prend tout! Heureusement il finit par partir surfer. Encore quelques mousses avec Ohana et son comparse. Puis le vent se réveille petit à petit. L'heure et demi passée ne donne pas envie d'attendre que le vent sape les belles images de la matinée. On sort chacun son tour de l'eau... Sur le parking des plans s'échaffaudent pour l'après-midi. En tout cas une chose est sûre, on y sera encore demain!