surfrepotes.fr

[kyu]

Tes photos sont complètement dingues ! Ptin, le retour en plein confinement, ça doit piquer sévère après ça.. On se demande même comment vous faites pour retourner à la vie normale ..

[Grolapin]

Ce sont des myrtilles?
C'est pas en mangeant une baie qu'il est mort Mc Candless?

Ouep ce sont des myrtilles, en quantités astronomiques, il y en a une dizaine de variétés, en couleur, en taille, en sucré-acidulé... je n'ai pas entendu parler d'une sorte de baie noire ou bleue qui soit toxique, mais on se méfiait des rouges.
Mc Candless s'est empoisonné avec des graines d'une plante qu'ils appellent la wild potato je crois, il avait fait son expédition à la fin du printemps donc pas à la saison des baies

[stephane 19]

Superbe report,photos,commentaires...comme pour Nico ,je trouve que ce genre de périple réclame une énorme dose de courage face à la remise en question de son confort quotidien ,sortir à ce point de sa zone de sécurité nécessite une grande force morale pour aller au bout du projet avec toutes les conscéquences que cela implique .Gros respect à toutes ces personnes qui sont capables de mettre en forme des changements de vie radicaux, moi qui suis capable de me trouver de" bonnes raisons"pour ne pas quitter mon trou pendant 3 jours
Merci pour la ballade.

[Grolapin]

Tes photos sont complètement dingues ! Ptin, le retour en plein confinement, ça doit piquer sévère après ça.. On se demande même comment vous faites pour retourner à la vie normale ..

Ben la vie normale tu sais pour l'instant on est dans une baraque en Bretagne qui n'est pas la nôtre, dans l'impossibilité de rentrer chez nous en Martinique, à faire de l'administratif du matin au soir sur les ordis et au téléphone depuis dix jours, à reconnecter avec le monde du boulot car il faut bien refaire des CV et essayer de refaire rentrer des sous au plus tôt, et même en trichant autant que possible sur les sorties pour s'aérer ouais c'est dur c'est certain. Surtout pour la gamine après neuf mois à vivre en extérieur du matin au soir.
D'ailleurs pas tant à cause de l'Alaska - et de tous les endroits qui ont suivi - mais du mode de vie déconnecté de tout que l'on avait, sans autre réelle préoccupation que la bonne marche du camping-car.
Cela dit nous on a déjà eu la chance d'avoir profité pendant les trois quarts de l'année prévue. Certains venaient de partir après avoir tout lâché quand ce merdier est arrivé... Et on a aussi l'expérience d'un premier retour de long voyage, et des ficelles à ne pas lâcher pour garder un minimum de moral.
Et là l'une des bouées c'est au moins d'avoir laissé le camion au Costa Rica, ça permet de se dire que ce voyage reprendra tôt ou tard.

[zitoune]

c'est la claque à chaque post, encore plus sur le PC !
vraiment dingue dingue ce trip !!
les paysages sont à couper le souffle

[squallygator]

Génial, ça me mets toujours du baume au coeur de suivre vos aventures et j'en suis adminratif (moi je suis trop trouillard pour imaginer faire le 1/10 ème de ce que vous avez pu faire)

[dahomey]

Incroyable ! Magnifique, les lieux, la sensation, les photos... Franchement merci car ça nous fait du bien.... C'est tellement concentré on rêve juste d'une de vos rencontres géographiques, faune ou flore et là c'est hyper concentré... Ça fait rêver.....c'est dingue, merci !

[Flo_Fed]

Super expérience ! Ça me paraît tellement irréel, vous vous etes sacrement investi et ça vous ressemble bien.
Les ours... Brrr ... Ca fait quand même flipper.
Juste question de curiosité, vous aviez une balise de détresse ?

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[zitoune]

Alerte placement de produit [emoji38]

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[Grolapin]

Juste question de curiosité, vous aviez une balise de détresse ?

Non, mais hé l'Alaska ce n'est pas le désert australien y aura toujours quelqu'un qui finira par passer - ranger, chasseur, pêcheur, chercheur d'or - même sur une piste isolée (en tout cas celles qui nous sont accessibles avec notre bahut) et avec le camping-car on a quand même de quoi voir venir côté autonomie alimentaire si jamais faut attendre au pire du pire un ou deux jours.
Les vraies pistes d'aventuriers, celles qui partent loin dans la toundra, on y a pas mis les roues ou en tout cas pas longtemps. Comparativement je pense même que l'on était davantage exposés en traversant le désert du Nevada quelques mois plus tard.

Je me suis davantage posé de questions sur les randos où l'on ne croisait personne à partir de septembre, si y en a un qui se flingue une cheville à 3 heures de marche du point de départ, avec les bestiaux éventuels à trainer et un seul bear spray à dispo si on doit se séparer...

[Grolapin]

Je fais un post centré sur le parc national de Kluane, parce qu'on s'y est un peu loupés alors que le coin a un potentiel hors-norme.
Alors si quelqu'un tombe par hasard sur cette page en cherchant des billes sur le Yukon et l'Alaska, si il est bon marcheur et peut se préparer à l'avance, c'est peut-être l'expérience d'une vie qui est au bout. Et nous on espère bien pouvoir y retourner, avec du matos de bivouac.



En fait, l'itinéraire de rando moyen ici fait entre 50 et 150 kilomètres de long. Dans une zone de montagnes totalement vierges de toute présence humaine, rien que côté canadien le parc de Kluane est aussi vaste que la Bretagne, sachant qu'il y a un parc de même taille et contigü côté Alaska (Wrangell - St Elias) au nord, et une autre réserve limitrophe au sud côté Colombie-Britannique. Au final la plus grande réserve naturelle de la planète, hormis une immense zone protégée dans le nord du Groenland, et davantage de glaciers que dans l'Himalaya.

Donc pour résumer, le concept c'est de partir en autonomie avec ta tente pour de 3, 10 ou 15 jours, découvrir des paysages hallucinants (n'ayant pas de photos perso sur le coeur du parc, je vous propose les liens Google Images pour Kaskawulsh Glacier et Donjek Glacier) dans le secteur avec la plus importante densité de grizzlys de tout le Canada...
En été, des déposes en avion de tourisme sont possible à prix d'or sur des pistes sommaires aménagées pour les secours dans le parc, histoire de raccourcir éventuellement les parcours.



Nous on arrive ici aux alentours du 10 septembre, les postes de rangers sont fermés donc zéro info, ça commence à cailler sévère la nuit, on a aucun matos de bivouac, et le terrain de camping à l'entrée du parc annonce la couleur côté faune sauvage : ici ce sont les campeurs que l'on enferme derrière une clôture électrifiée...



Alors on se déniche bien quelques débuts de sentiers pour marcher quelques heures par jour dans les premières vallées, mais il y a un côté frustrant de ne pas pouvoir pousser l'aventure. Nous n'avons croisé absolument personne en rando, et comme d'habitude cet isolement nous grise.
On entend les loups hurler chaque nuit, mais pour autant pas de rencontre à signaler avec un spécimen à grandes dents, juste des familles de lagopèdes et des tribus de bouquetins.









Aussi, Kluane nous offre une nuit notre plus belle aurore boréale depuis Edmonton.

Par contre pas d'éloignement exagéré du camping-car par rapport à d'habitude, ne serait-ce que pour descendre faire des photos du reflet sur le lac à quelques mètres de l'emplacement...
Le « risque grizzly » est pris au sérieux, avec claquements de mains toutes les minutes pour faire du bruit !

[Miniclem]

Le calme doit être incroyable...

[Gart]

Vraiment une tuerie ce report !
On en prend plein les yeux et ça fait rêver (sauf les grizzlis).
Courage pour le confinement après ça.

[Grolapin]

Alors la transition est bonne puisque justement les grizzlys, même si leur présence impose une certaine vigilance au quotidien, ne nous avaient pas causé de réelle frayeur jusque-là. On avait croisé que des ours noirs sur les sentiers, et les grizzlys c'était toujours soit à bonne distance, soit plus proches mais derrière une vitre de véhicule.

Jusqu'à une balade en vélo le long de la Chilkoot River, près du village de Haines (je reviendrai ensuite sur ce coin de l'Alaska Panhandle, « le manche » qui s'étire le long de la côte vers le sud-est de l'état, qui ne ressemble pas du tout à l'Alaska continentale).



Au début on était pourtant tout contents d'apercevoir deux jeunes grizzlys jouer de l'autre côté de la rivière, à distance respectable



Et la mère un peu plus proche mais bien occupée, l'occasion rêvée pour le cliché de l'ours-qui-pêche-un-saumon-en-Alaska !







Et puis c'est parti un peu en live.
D'abord un spécimen énorme débarque d'on ne sait pas trop où juste en contrebas du chemin... et monte sur notre rive. Je garde l'appareil en main, on gère une retraite voulue la plus tranquille possible en remontant calmement sur les vélos.



C'est à ce moment-là qu'un gros bruit dans la forêt juste de l'autre côté nous fait tourner la tête...



« aaaah y en a un de plus juste ici contre l'arbre ! »
On est descendus de vélo pour marcher tout doucement jusqu'à s'être éloignés à distance respectable, avec notre dose d'adrénaline pour la semaine et la gamine quand même pas loin de la crise de nerfs sur ce coup-là à gérer.
Le dernier des cinq grizzlys de cette aventure n'était même pas à 10 mètres de nous.

Mais encore une fois, oui un grizzly c'est gros, mais faut rester calme on n'est quand même pas des cibles naturelles pour lui. D'ailleurs aucun d'eux n'a montré d'intérêt prononcé pour nous.

La plupart des attaques - et elles sont rares - viennent d'un conflit qui aurait sans doute pu être évité, parce qu'on a pas reculé de son territoire, parce qu'on lui a laissé penser qu'on était une proie en se mettant à courir, ou parce que des humains ont précédemment déconné avec un spécimen et que son comportement en a été modifié (campeurs qui laissent trainer de la bouffe, pêcheurs qui posent leurs prises à côté d'eux...)

[Grolapin]

Merci Zit d'avoir scindé les deux topics