par jef » Mar Sep 05, 2017 17:04
Bonjour à tous les intervenants sur ce forum, et merci de l’intérêt que vous portez aux dérives dynamiques ADAC FYN™
Ayant personnellement travaillé sur le concept de System ADAC™, (Adaptive Dynamic Attack & Camber) qui équipe ces dérives,
il me semble judicieux d'intervenir sur ce forum pour fournir quelques précisions nécessaires à la compréhension de l'utilité de ces dérives :
Comment combiner maniabilité, vitesse et directionnalité ?
Ces performances sont habituellement antagonistes car, pour tourner efficacement il faut rapprocher le centre de gravité du surfeur au plus près des dérives, pour accélérer efficacement il faut avancer le centre de gravité au plus près du widepoint pour que la planche soit a plat, et pour avoir de la directionalité il faut reculer le point de portance des dérives au plus loin du centre de gravité.
La solution proposée par les dérives dynamiques FYN consiste à "piloter" leur géométrie variable, par un appuis léger depuis une position avancée. Le surfeur peut ainsi tourner en produisant en plus de la vitesse dans sa manœuvre grâce au balayage horizontal de l'aileron. Attention, la géométrie variable, ce n'est pas une flexion type "palme", car un profil hydrodynamique doit bomber l'extrados du côté de la portance, aligner son bord de fuite dans l'axe directionnel et orienter le bord d'attaque dans le flux, c'est juste exactement le contraire de ce qui se passe dans une déformation de flexion sans le système de contrôle géométrique ADAC. Si vous observez une queue de dauphin au ralenti, vous constaterez que le bord d'attaque de sa caudale est légèrement pré orienté dans le sens du flux par la cambrure de l’extrémité de la colonne vertébrale du dauphin, ceci bombe l'extrados pour générer une aspiration propulsive. Le systeme ADAC fonctionne de manière identique grâce a un squelette dont la cinématique oriente le bord d'attaque dans le flux...
Mais laissons la théorie et voyons ce que le système de dérives dynamiques change en pratique :
Le surfeur de dérives dynamiques peut rester proche du wide point, même dans ses virages les plus serrés, il reste donc rapide dans les figures. Il vire dans un espace réduit en contrôlant le rayon de courbure de sa trajectoire en dosant la force d'appuis du pied arrière qui modifie la direction du bord d'attaque des ailerons a géométrie variable.
Dans des vagues jusqu'à a 1.5 mètres, la prise en main est naturelle, la planche colle au pied et la liberté est totale, il suffit d'esquisser un virage pour que la planche suive et accélère dans la manœuvre. Le gain du système ADAC est donc très facile a ressentir dans les vagues de petites a moyennes qui composent 80% des sessions.
Lorsque le niveau du surfeur et la taille des vagues augmentent deux phénomènes vont immanquablement se produire lors des premières sessions musclées avec des dérives dynamiques :
1: Niveau de surfeur élevé avec des manœuvres puissantes, les appuis savamment élaboré sont à modifier, et il est difficile de modifier des gestes devenus naturels au fil du temps:
Lorsque l'on a appris à conduire sur un véhicule avec une direction directe sans différentiel, et que l'on essaye la direction assistée+différentiel pour la première fois, cela demande de réapprendre a tourner le volant en dosant son effort. Le surfeur de bon niveau déclenche des phases de mouvements associant naturellement le recul en zone arrière pour tourner, le système ADAC est prévu pour être piloté en finesse, depuis une position avancée : Une grande force d'appui sur l'aileron va simplement produire une rotation sur place, Cette hyper-manœuvrabilité est utile et autorise même des figures slidées.
L'aileron dynamique ne décroche jamais, il pivote pour réduire le rayon de courbure et augmente son accroche en augmentant sa cambrure.
si la rotation ressentie est trop importante c'est que la position du surfeur est trop reculée et/ou que la force appliquée au pied arrière est trop forte, il faut simplement équilibrer le centre de gravité entre les deux pieds, autour de la rotation naturelle de la colonne vertébrale. L'aileron dynamique de surf n'est pas la dérive centrale de navire, c'est son gouvernail directeur, c'est le rail de la planche qui sert d'appui, et l'appuis de rail est bien plus efficace lorsque l'on est au wide point. Un des principaux objectifs du système ADAC est rétablir l'alignement des centres de rotations naturels du rocker de rail de la planche, des dérives, et du surfeur (colonne vertébrale) , car la fusion de ces 3 points est la clé de voûte d'une planche magique! Si on désire explorer la proposition du système ADAC, environ 5 sessions sont donc nécessaires pour repenser et replacer ses mouvements et découvrir de nouvelles trajectoires inaccessibles auparavant !
2: Grosseur de vague et puissance du creux:
Lorsque la vague grossit elle regorge de puissance, le surfeur qui pratique rarement des conditions supérieures a 1.8 mètres environ dans nos régions, se réfugie dans une prudente position arrière au take off pour éviter l'enfournement.
Dans le creux il adopte souvent des trajectoires rectilignes par prudence, il a principalement besoin de contrôler le freinage de la planche, plutôt que de chercher des figures radicales. Ce freinage se fait en reculant pour augmenter intentionnellement l'incidence de planning et enfoncer l’arrière comme une charrue, si la planche possède un arrière large, la charrue ne s'enfonce pas il faut beaucoup reculer, ce type de planche larges sur l’arrière destinée a des rotations reculées sur ailerons statiques classiques, n'est pas adapté au système adac dans les grosses vagues car vous ne saurez pas freiner sans tourner !
Pour bien freiner avec le système ADAC, il faut peu de flottaison sur l’arrière pour bien enfoncer la charrue c'est le rôle des pin-tail simple sur les guns, ou double pin-tails sur les fishs pour bien freiner dans les tubes creux...
Pour surfer de grosses conditions avec le système adac, il faut que la planche et le surfeur exploitent le système, le surfeur doit être en positions avancées, et s’il désire freiner dans les grosses conditions car il ne cherche plus à placer des manœuvres pour rester prudent, il ne doit pas avoir à reculer beaucoup, sa planche doit être pensée avec un wide point avancé et un arrière étroit, qui coulera, et freinera efficacement au moindre recul, tout en maintenant l’arrière dans le sillage creusé.
Le shaper et le surfeur doivent bien sur avoir pleinement compris ces paramètres que nous avons voulu et décidé pour réconcilier vitesse et maniabilité et directionalité dans des planches innovantes.
Donc, si vous este un surfeur de bon niveau, chasseur de tubes et/ou un shaper de renom, choisissez d'essayer les ailerons dynamiques FYN™ dans des conditions solides, qu'en ayant bien compris l’objectif de ce système, donc avec une planche ayant un wide point très avancé et un arrière aussi étroit que le besoin de freinage dicté par la surpuissance de la vague que vous désirez surfer.
Les planches avec arrière larges n'ont plus aucun intérêt avec le système ADAC qui permet de tourner en restant en position avancée, là ou le rail pénètre parfaitement la vague pour imprimer une courbe carvée guidée par le cambre de rail, augmenté par la flexion d'un appui centré sur la planche, dans une trajectoire précise, rapide, et parfaitement adaptée aux grosses conditions !
Nous avons la chance de pouvoir développer ces dérives dans un cadre de recherche et développement hors de la pression commerciale ,
mais vos retours d’expériences sont indispensables a notre perfectionnement! Merci donc aux Fyn surfeurs testeurs qui nous encouragent en explorant de nouvelles trajectoires !
Cordialement,
Jean Francois Iglesias
FYN Research & Development
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jef le Mar Sep 05, 2017 17:48, modifié 1 fois.