Salut a tous
Alors voila quelques mois que je préparais ce petit trip surf marocain qui représente pour moi un véritable pèlerinage.
En effet, pour établir le contexte, je suis né au Maroc et y ai grandi jusqu'au passage fatal aux études supérieures en France. Je surfe depuis mes dix ans après quelques années de body board.
Il était de coutume pour nous de passer les fêtes de Noël dans le sud marocain (on y trouvait des houles d’hiver avec un temps d’été) et plusieurs autres moments dans l’année. Je n’y suis pas retourné depuis 2001 pour des raisons personnelles et professionnelles. Nous avons donc décidé, avec mon meilleur ami resté au pays et mon cousin, de faire ce petit voyage du 26 décembre au 5 janvier 2011.
Je dois dire que je n'ai pas beaucoup reconnu le petit village et ses environs tant le développement a été fulgurant suite a l arrivée massive des surfers depuis ces dix dernières années.
Finies les cases de roseaux de pécheurs dans lesquelles on pouvait dormir et, place aux constructions massives d’appartements pour pouvoir y loger tout le monde. Finis les partages de poisson du jour avec les pêcheurs sur un bon feu… et place aux restos et snacks avec une nourriture plutôt européenne, les tagines façon France mais bon …toujours avec de la chèvre ou de l’âne !
J’avoue que ce petit Disney land du surf m’a rendu un peu triste et nostalgique mais bon, c’est le progrès et c’est tout ce qu’on peut leur souhaiter…un peu la Californie !
Il y a un nombre assez impressionnant de surf travel compagnies, de clubs ou d’écoles…De manière générale, il y avait á l’époque une ambiance sympa avec quelques surfers locaux ayant un niveau plutôt faible et des étrangers qui assuraient mais un super partage de technique et une super convivialité. Désormais c’est l’inverse avec quand même des étrangers qui assurent sacrement mais moins nombreux et aucun Aussie d’ailleurs.
Les plages sont prises d’assaut par les débutants et les spots connus sont bondés suite a leur notoriété, nous avons compté plus de 70 personnes sur Anchor point…
Mais bon passons aux choses positives. Nous avons eu la chance d’avoir au minimum 1,5 a 2 mètres et jusqu’a 3,5 mètres donc déjà ca fait du balayage sur les spots au pic là où la houle est présente. Ensuite, sur une centaine de kms, se trouve une multitude de spots cachés et difficiles d’accès au pied de falaises qui offrent des vagues d’une qualité incroyable et supérieure même au plus connus et ca…. Et bien c’est ce que nous voulions et c’est le pied mais il ne faut pas avoir peur de la rame et des barres de vagues…et de courants parfois…
Je dois dire que nous avons du ramer plus de kms que nous en avons roulé et bataillé des barres comme je n’en ai pas vu depuis longtemps et pour être honnête jamais en France. Mais attention, quand je dis ca, c’est par rapport à la qualité des vagues offertes pour une telle bataille.
Le physique a été mis a rude épreuve c’est clair et la il est un peu a bout, mais le mental encore plus car, pour le coup, l’obstination et la motivation sont vraiment payantes et gratifiantes .Bon nombre de sessions nous ont fait faire les plus profonds canards de notre vie mais aussi les plus beaux lâchés de planche face a ces immeubles d’eau qui nous sont tombés dessus.
Cela nous a valu de sacrées montées d’adrénaline et pas mal de frayeurs…mais tellement de belles images et vagues à rendre fou n’importe quel surfeurs.
Je ne suis pas un trop mauvais surfer étant donné le nombre d’année de pratique derrière moi et je connaissais ce coin comme ma poche, c’était un peu mon petit jardin secret et pourtant je vous assure que j’ai pas mal balisé, voir comme jamais…et mes 20 ans m‘ont paru loin.
Suite a une grande discussion autour d’une bière nous en avons conclu une chose certaine…c’est que ce coin nous apprend ou réapprend une chose, c’est l’humilité et je pèse bien mes mots je vous l’assure.
Personnellement il m’a fallu 5 bon jours avant d’avoir le déclique et de passer cette barrière psychologique pour me jeter sans appréhension sur ces monstres de la nature avec le sourire et apprécier pleinement sur le moment les vagues et pas une fois celle si fini où pendant le ride la peur est la seule chose qui nous pousse. Je repense en particuliers á une session á killer point de 3,5m ou je ne faisais pas le fière sur les vagues mais où une fois celle-ci finie une espèce d’euphorie enivrante me montait a la tête et me permettait de remonter au pic. Mais une fois la condition physique et le mental au point…pfffff quel pied
Je ne vais pas vous narrez chaque journées car toutes étaient plus ou moins semblables, debout vers les 8 heures gros petit dej local (café, thé, omelette, crêpe et tartine) puis session matinale de 2h30 de moyenne, puis repas local a midi (tagine mais parfois pate pour aider) et repos un peu avant d’enchainer sur une autre session á nouveau et repas puis dodo…
Pas besoin de se lever au aurore le matin car le vent est soit off shore soit absent et pareil a partir de midi. L’eau devait être à 18, la session matinal était en intégrale (4/3 O’Neill rg8 pour moi mais c’était trop chaud) et l’aprèm le long john en 2/2 était suffisant.
Le soleil a était au rendez vous et la crème solaire indice 50 insuffisante…
Nous avions un logement entre taghazout et anchor point avec vue dessus et nous partions tout les jours avec un gros smile. Pour la petite histoire nous avons même oublié l’anniversaire d’un de nous tellement nous étions coupé de tout….
Bref j’en oublie les trois quarts mais bon je pense que les photos permettront de visualiser ca.
Je remercie mon amour de m’avoir laissé partir en cette période de fête et regroupement familiale que sont noël et le jour de l’an et c’est grâce a elle que ce voyage fut ce qu’il devait être, c’est mon plus beau cadeau.
PS : mon quiver
Almerik 5 ’11 quattro et tri fine pin tail 6’3
Patterson 5’10, clayton 6’4 et minigun maurice cole 7’0
la vidéo
part1
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