Humberto :C'est dimanche et Humberto est arrivé comme prévu. La nuit a été très dure. Après une soirée un peu alcoolisée, nous nous sommes fait dévorés par les moustiques malgré les bracelets et bombes de répulsifs. Bien qu'il fit très chaud, nous avons été obligés de tout fermer et nous avons essayé de dormir sous les draps. La chaleur étouffante et les moustiques finirent par gagner le match.
Au lever, la vision des lignes qui s'offre à moi me redonne le sourire. Humberto nous salue. Je l'imaginais plus gros mais la période et l'offshore sont là. Il y a un seul surfeur à l'eau. Pourtant, il doit être 9h et il y a bien vingt camions face à la plage.
Je le vois sortir, alors que je me change. "Mais qu'est ce qu'il fout ce con, c'est parfait !"
Il ... ah non, elle (
)... remonte la dune en courant, pose son shortboard et redescend en longboard. Bon, c'est peut-être un peu mou mais le Kelly Slater qui est en moi n'en démord pas. Je prends le shortboard.
Je la rejoins au pic avec 2 autres surfeurs. Tout le monde est allemand. La surfeuse prend toutes les vagues, jusqu'au bord. Nous autres, on surfouille. La vague fait un mètre vingt et c'est une machine. Chaque vague déroule sur le banc en droite et gauche jusqu'au bord. Après 2 take-off, je me rends compte que je suis bien trop court. L'épaule est molle et déroule vite. Si je veux surfer cette vague, il faut que j'arrête de me prendre pour un pro. Je remonte en courant et je prends le bonzer. Cette fois-ci, on se partage les vagues. L'allemande prend 80% des vagues de la matinée. Moi, 10%. Le reste pour les autres.
Le pic se remplit et on finit à une douzaine. 4 ou 5 savent surfer, les autres débutent. Ça taxe gentiment et je ne m'énerve pas. C'est petit, assez mou, c'est ambiance honolulu/sixties. Good vibes. No soucy. Humberto est arrivé.
Petite parenthèse pou dresser le décor. Nous sommes sur un magnifique beach break avec un tout petit parking. Comme souvent, la majorité des camions sont immatriculés en Allemagne. Ici, ils se sont regroupés autour de la principale douche et sont installés comme chez eux. L'accès à la douche est rendu compliqué par les camions garés cul à cul, leur vaisselle sale commune est entassée dans un coin, les jouets des gamins sur la terrasse en bois, etc. Rien de bien méchant mais on sent qu'il profitent à fond de la tolérance dont on jouit en Galice. Après, on s'étonne de voir fleurir des barrières à 2 m de hauteur.
Là où ils se garent, la route est très étroite et pour passer, il a fallu que j'attende qu'ils me dégagent le passage. Une fille avait installé sa table sur la route et était en train de couper des oignons.
Fin de la parenthèse, je profite à fond de la session et je sors en même temps que la longboardeuse. La marée est trop basse et ça commence à fermer un peu.
Les photos ne rendent pas justice à la qualité du banc de sable. J'étais à l'eau à marée haute, lorsque ça marchait. J'ai pris les photos quand c'était moins bien.
De retour au camion, pendant le petit dej, j'entends une voix. "Vous permettez que j'admire cette magnifique planche de Kim ?". Et voilà, il fallait qu'on aille se perdre au bout du monde, au royaume des surfeurs débutants et campeurs allemands pour rencontrer des gens de Bordeaux. Par la suite, on s'échange des infos, des cafés, puis des bières et finalement, on fera la plupart du chemin du retour ensemble. Bonne rencontre.
Le lendemain matin, je m'y recolle. C'est un peu plus petit mais glassy. Je suis seul à l'eau. Enfin, presque seul. Je me fait taxer par un bodysurfer kamikaze qui avait probablement envie de prendre un centrale de bonzer dans les cotes. Je l'évite, je ne m'énerve pas, tout le monde il est gentil, c'est cool. Peace & Love bro.
Photos d'après ma session :
Le soir, rebelote, premier à l'eau avant que les conditions se calent vraiment, histoire de profiter jusqu'à la nuit. 1 m parfait encore. Je suis rejoint petit à petit par les habituels débutants teutons. Et un longboarder arrive qui commence à tout prendre. Avec le sourire bien sûr. Toujours bien placé, il prend toutes les bombes. A un moment, je pars sur une belle, je me fais taxer par un débutant qui part tout droit et par le longboarder. C'est cool. C'est cool-c'est cool. Mais maintenant, ça commence à me saouler énormément.
Comment on dit "Allez vous faire ensalchichonner" en allemand ?
On continue la session jusqu'à la nuit. Le longboarder continue à tout prendre et finalement, arrive ce qui ne m'arrive jamais. Tel un Tahitien braquant Dave Wassel à Sapinus, je pars sur sa vague en le regardant bien, je me lève et j'ai envie de lui faire un double fuck mais non, c'est pas dans l'ambiance hippie... et je me tôle lamentablement alors que la vague était magnifique.
Je remonte au camion, rincé, ça commence à tirer sur les bras. Le vent commence à tourner, et demain, il faudra trouver un spot orienté différemment. Tant mieux, même si ce beach-break reste une excellente découverte.