par pipeau » Ven Nov 09, 2012 09:09
Difficile de m'expliquer mon attirance pour ce bout de terre. Bien sur il y'a le côté carte postale : plage, surf et soleil mais c'est pas vraiment ce qui me pousse littéralement à revenir une troisième fois, non je me sens bien là-bas. Pas de psychologie à deux balles, je vais bien, je me sens bien où j'habite mais allez savoir pourquoi je me sens attiré par la Californie depuis que j'y suis passé il y'a trois ans. C'est donc pour la troisième fois que j'y vais trainer mes baskets.
Bon laissez derrière vous Beverly Hills et ses grandes maisons aux rues arborées et bien propres où règne un calme surprenant seulement troublé par la multitude de tondeuses à gazon poussées par les mexicains des entreprises de jardinage. Oubliez le dowtown et son hypercentre fait de buldings, centre névralgique des affaires, et qui la nuit je n'ai toujours pas compris pourquoi devient surtout vers l'est un quartier où avec peu de chance on peut faire une mauvaise rencontre.
Mais allez plutôt vers Venice beach. Alors c'est sur y'a le côté carte postale qui s'anime vers 10h00. Les touristes débarquent, font un bout de la promenade le long de la plage, viennent y rafler des copies de tee-shirt à la mode, un petit souvenir, un tattoo à l'henné ... Mais avant dix heures là c'est intéressant... 08h00, décalage horaire oblige, mon fils et moi sommes déjà en train de nous balader. Les homeless qui envahissent le quartier pour la nuit sont déjà en train de plier bagages et duvets et se rassemblent autour d'une tente appartenant à une association de bénévoles. Ils viennent y prendre une assiette conséquente qui pourrait rivaliser avec certaines proposées ici et là. Les visages sont marquées par la rue et déformation professionnelle oblige je ne peux pas m'empêcher d'y reconnaître ici et là la signature de certaines drogues. Ces visages sont parfois très jeunes, souffrant de maladie de peau qu'on ne voit que chez les habitués de la rue plus âgés chez nous. Je me demande depuis combien de temps ils vivent comme cela. Beaucoup de femmes. Les tatouages sont parfois grossiers mais certains portent la signature de vrais professionnels. Détail qui finira de me convaincre de ne pas passer sous l'aiguille de ce côté là de la ville. Bien que la législation sur le tattoo semble plus contrôlée que chez nous, si j'ai lu ça et là quantité de bonnes choses sur certains tatoueurs du quartier, je ne connais pas suffisamment leur réputation niveau hygiène. Parfois plus ou moins à l'abri des regard on reconnaît, souvent à l'odeur, que ce n'est pas que du tabac qui brule dans une cigarette faite maison. Pas de mendicité. Ces gens ont une sorte de résignation dans le regard. Beaucoup parlent seuls ou à des amis invisibles pour nous. C'est un des paradoxes de ce pays: il y'a quelques années, afin de faire des économies, du jour au lendemain les institutions de soins psychiatriques californiens ont été fermées du jour au lendemain. Laissant dans la rue bon nombres de patients. Puis au nom de la liberté individuelle et sous la pression de la rue les démocrates ont relâchés la pression sur ces homeless. En tolérant et acceptant leur présence. Mais leur nombre grandissant à coup de crises ....
GRAVE A LA BOURRE FAUT QUE J'AILLE BOSSER !!!!!