Comme je me l'étais promis il y'a un peu moins d'un an me voici donc de retour en Californie. Non pas en solo comme dans mon idée première mais accompagné de Junior qui comme moi n'avait qu'une idée en tête: trainer dans cette mégapole qu'est Los Angeles. Pour les fans hardore de surf je vous préviens tout de suite pas de session pour moi, un genou en fin de guérison mais encore trop aléatoire me fait craindre de tout gâcher ( junior n’ayant que dix je suis par définition le seul à pouvoir conduire donc je ne tente pas le diable).
Pour ceux qui se demande mais pourquoi Los Angeles, cette mégapole « sans âme » et réputée pour ses bouchons interminables je dirais : C'est tout là la différence avec ce que je ressens. Cette ville a une véritable âme, plusieurs même ! Chaque quartier (ici ils sont l'équivalent d'une ville) respire un truc particulier. Tous ne sont pas roses et me permettent très humblement de jouer mon rôle de père. Ainsi nous nous sommes arrêtés un petit moment devant une « entreprise de recyclage », comprenez une sorte de casse à ciel ouvert où les homeless viennent revendre les canettes récoltées dans la rue. J'ai pu lui expliquer notre système social français, reprendre les bases de la solidarité … Et faire un parallèle avec les U.S.A.... Grossier, facile mais trop tentant. Et ce n'est pas notre café matinal à Venice Beach qui m'a fait mentir....
Nous sommes arrivés tôt, genre 8h00, on a un problème dans la famille, on aime pas trop dormir. Et nous avons donc vu Venice Beach se réveiller, les homeless démonter leurs abris de fortune et pour certains monter des stands de tout et n'importe quoi en face des tatoueurs et vendeurs de weeds, mais médicinale s'il vous plait ! Pour ceux qui connaissent pas, ici la plante qui fait rire est aussi vendue en toute légalité comme antalgique. Un des nombreux paradoxes de ce pays qui collectionne les contradictions: soif et mise en avant de la liberté individuelle d'un côté et répression de l'autre. En tout cas là aussi devant le premier café d'homme de Junior (décaféiné, faut pas pousser non plus) je lui ai expliqué ce que j'en savais de cette herbe... Et je fus même surpris de son savoir et/ou sa compréhension. Les gamins d'aujourd'hui ne sont pas ceux d'hier, croyez moi.
Par contre si je ne veux pas risquer mon genou cela ne m'empêche pas de regarder, observer le surf. Une fois oubliés les surf shops de touristes sur cette même Venice Beach, je me suis mis à observer le manège sans fin des mecs qui allaient à l'eau croisant ceux qui en sortaient. Et y'a du trafic croyez moi. A l'eau pas de grosse concentration, des petites grappes à droite, à gauche. Principalement des longboards et des fishs. Mais bon les petits cinquante centimètres y sont peut-être pour quelque chose...
Ce qui est réellement parlant ce sont toutes ces planches sur les balcons, les jardins que l'on aperçoit
dans les rues du quartier. Le vrai Venice se trouve comme on me l'avait indiqué dans les rues parallèles, loin derrière les odeurs de fritures. Ces fameuses petites bicoques en bois que l’on a tous vus au moins une fois dans les vidéos de surf ou autres... Il faut voir Venice Boulevard, large de 4 voies, elle s’étend sur des kilomètres et kilomètres et si elle n’est pas trop belle en centre-ville, elle devient carrément magique quand sur le dernier tronçon elle rejoint la mer.
Mais comment parler de Venice Beach sans parler de son skate park. Et là aussi comme dans l'eau ce ne sont pas des teenagers mais des vrais papas qui enchainent les rides à chacun leur tour. L'ambiance semble bonne et les réussites de figures sont saluées par tous. Putain comme je me sens bien ici. Je commence à comprendre que les résidents aussi et si au début les tatouages que pas mal de mecs ont avec « Venice » me faisait m'interroger, je commence à comprendre qu’on puisse l’avoir dans la peau. Je n’avais pas du tout ressenti cela l’année dernière mais je ne m’étais pas donné le temps. En venant à des horaires décalées de celles des touristes c’est peut-être le vrai Venice que j’ai sous les yeux.
En vrac quelque photos dans le désordre et avec du Santa Monica où j’avais promis à Max de revenir pour la fête foraine sur le ponton. Il reste un enfant avec ou sans café !