Thailande
Autant le dire tout de suite à la base je comptais passer en coup de vent seulement en Thailande, le Laos et le Cambodge ayant ma préférence initiale. J’ai vraiment de mauvais à priori sur la Thailande, je n’arrive pas à me sortir de la tête l’histoire de Frédéric Mitterand et ses ‘boxeurs’ de 40 ans ou encore le pervers autrichien Fritz passant ses vacances à Phuket. Certes il parait que c’est beau et que la cuisine et bonne mais bon j’ai du mal à me débarrasser de l’image de bordel à ciel ouvert.
Ca commence mal à l’aéroport, je suis assis à côté de jeunes français qui eux aussi prennent le vol pour Phuket. A les écouter ils ne vont pas là bas pour enfiler des perles … autant le dire tout de suite je vais vite me débarrasser de tous ces clichés dont nous gavent les médias. Oui ils ont des problèmes gravissimes de prostitution mais bon cette expérience va apporter un peu de nuance. Les thaïlandais sont vraiment accueillants, le pays est magnifique, le voyage est facile, accessible et il y en a pour tous les goûts. Je confirme les rumeurs sur la cuisine locale, délicieuse tout simplement. La thailande est plus développée que ses voisins du Nord dont le Vietnam et ça se sent dès l’arrivé à l’aéroport de Phuket (il reste néanmoins des zones rurales extrêmement pauvres malheureusement). Mon vol air asia nous dépose en terre promise aux alentours de minuit, heure idéale pour le voyageur fauché qui par principe ne réserve jamais d’hôtel. Dans le mini bus qui nous conduit à Phuket city tout le monde annonce son hôtel au chauffeur :
- « and you sir where are you going ? »
- “I’m going to the bus station”
- “But the bus station is close”
- “Don’t worry I’ll be fine”
Du coup je me retrouve dans Phuket city (petite ville sans aucun intérêt à ne pas confondre avec Phuket plage) au beau milieu de la nuit. La ville est déserte et je m’arrête dans une épicerie 7 /11 (franchise américaine que l’on trouve partout en Asie) pour prendre un repas typique, Ramen japonais ou nouilles coréennes. Il y a de l’eau bouillante à disposition et des baguettes, le repas du voyageur à 0,35 centimes d’euros. Je mange ça assis sur un porche dans une rue bien trop calme. Je me demande vraiment ce que je fous et je suis sur attentif au moindre mouvement, près à déguerpir. Vraiment trop calme ça me fous les jetons. Le repas terminé je me dirige vers la station de bus. Effectivement tout est fermé mais c’est éclairé et des taxis stationnent en attendant un bus de nuit. Je m’assois sur un banc et j’essaye de dormir un peu. Un chauffeur vient me taper la discute. Il s’enmerde et il se demande ce que je fais. Je lui explique que je veux prendre le premier bus pour Surat Tani. Il rigole en me disant que le premier bus part vers 6 heures du mat. Il chique un truc bizarre, il a les yeux explosés, il me fait peur… finalement on va discuter une bonne heure, il est un peu givré mais sympa, puis la fatigue l’emporte et je m’endors sur mon sac en mode « j’ai pas envie de me faire dépouiller durant mon sommeil ».
Je me réveil avec les premières lueurs du jour et je vois un vieux bus multicolore qui se prépare à partir avec écrit avec la calligraphie typique de thailande Surat Tani. Je saute, agrippe mon sac et me mets à courir derrière le bus. Je m’acquitte du billet (environ 4 euros) et monte dans le bus presque vide. Pas de clim, juste des sièges en faux cuir option ultra transpirant et des petits ventilos qui brasse de l’air déjà tiède alors qu’il est à peine 6 du mat. Je passe la première heure à admirer le paysage à l’aube. Déjà je suis sous le charme. On s’arrête toutes les ½ h pour mettre du diesel. Non le réservoir n’est pas troué, le chauffeur et son assistant mettent juste de l’essence avec l’argent des voyageurs qui montent en route. Je rigole intérieurement et m’endors comme de nouveau comme un bébé. Et puis c’est un bébé, un autre qui va me réveiller d’une manière bien à lui. Je sens un liquide chaud sur ma jambe, je me réveille en pensant que la personne de devant à une bouteille d’eau qui fuit. En fait elle a un bébé qui fuit, en passant la tête par-dessus la banquette je vois ce jeune homme qui se vide allégrement la vessie sous l’œil presque amusé de sa maman. Heureusement il a l’air bien hydraté et il n’a pas mangé d’asperges du coup c’est plutôt propre. Humiliant mais propre. Les autres passagers se marrent bien. Cool je suis collant de transpiration et maintenant la jambe qui sent la pisse, mais il en faut plus pour altérer ma bonne humeur aujourd’hui, je reste encore éveiller un quart le temps de constater qu’on s’arrête toujours souvent à la pompe, puis je retourne dans les bras de Morphée. On arrive avec quelques 3h de retard due à une panne mécanique, apparemment puisque je dormais quand ça c’est passé.
A Surat Tani je quitte le bus haut en couleur pour un minibus moderne qui doit m’emmener au port pour prendre le Ferry pour Koh Phanang. Le trajet est censé durer 20 minutes mais mon chauffeur fait visiblement office de postier du coup il nous faudra 1h30 pour rejoindre le port et moi j’ai manqué mon ferry. 2h d’attente pour le prochain, puis deux heures sur le ferry et j’arrive enfin sur Koh Phanang, l’île aux fameuses Full Moon parties. Mon américaine ma donné des indications au poil pour la retrouver dans son dernier email. Je suis au « happy beach bungalow a gauche du port ». Il est 19h et je pars à pied à lq recherche de la plage joyeuse. Après une 45 min de marche je me rends compte que l’île est plus grande que prévu. Je retourne au village et je trouve un loueur de motos encore ouvert, pour deux euros par jour je loue une Yamaha manuelle de 125cm3, un classique asiatique. De nuit je vais me perdre quelque fois avant de trouver mon point de chute. L’américaine n’en revient pas quand elle me voit, elle ne croyait pas vraiment que je comptais la rejoindre. Je lui raconte mon trajet un peu galère autour d’un délicieux Pad Thai, on part dans de vrais fous rires. On enchaine avec un minuscule bar sur la plage, puis un bar en ville avec un mix de locaux et de routards. La fatigue, l’alcool, j’ai l’impression d’être dans un monde parallèle, parallèle mais joyeux. Je rentre avec mon américaine sur ma 125 que j’aime déjà a la folie. Je sens que je vais me plaire ici.
24 heures qui valent un mois de la vie de tous les jours. Le reste de cette épisode Thailandais est plus « classique ». Je vais vadrouiller pendant trois semaines avec mon américaine en amoureux d’île en île, en profitant des îles paradisiaques, du snorkling, de la cuisine locale. En gros on prend du bon temps sans se prendre la tête. Rythme pépère, ballades à moto et un temps incroyable à passer dans l’eau dans des paysages de carte postale. Manque plus que des vagues.On est tout les deux fauchés mais pour un budget de 12 euros par jour environ, on vit vraiment comme des rois.
Bon il y a quand même eu des petits moment qui méritent d’être racontés :
- Premier petit dej au happy beach Bungalow. On est assis juste à côté de un japonais de 45 balais et un jeune germano-nippon de 25 ans qui voyagent tous les deux en solitaire. Ils engagent la discussion et on rigole bien. A un moment le plus vieux nous raconte sorti de nulle part qu’il a fait l’amour à un(e) lady boy la nuit dernière. Je me demande si je suis encore cramé, l’américaine me regarde et on prend un fou-rire monumental. S’en suit une discussion paranormale. Le mec est visiblement timbré mais c’est un vrai baroudeur à l’ancienne et malgré des goûts un peu ‘particulier’ il est intéressant.
- Jour 2 : Traversé de Koh Phanang en moto. La piste est réputé dangeureuse et sa réputation est plus que mérité. Un véritable grand huit, au milieu de la forêt tropicale, la piste est pleine d’ornière, très sèche avec une sorte de minuscule gravier agissant comme un tapis de billes. Sans casques et avec des tongs on a frôlé l’accident bête plus d’une fois. On a roulé tout doucement mais il y avait des pourcentages solides. Bref je suis très concentré sur la conduite car j’aimerais pas amocher ma belle. Après quelques frayeurs on arrive au bout de la piste, et au bout de la piste une petite maison en bois. Une femme nous regarde avec méfiance. Je vais lui demander comment on va sur la plage. Apparemment on est sur la mauvaise piste. Elle nous propose de boire un truc. Le singe attaché à l’arbre par une chaîne juste assez longue pour atteindre l’escalier ne nous inspire pas confiance. Notre hôte nous dit qu’il est très méchant et qu’il faut faire gaffe. Sympa… Initialement parti pour boire un verre d’eau, elle finit par nous inviter à manger. Je lis dans le regard de mon américaine la peur de l’infection alimentaire dans cette maison du bout du monde. Je partage son inquiétude mais décide de faire confiance, du coup elle aussi. Le repas, un sauté de porc au bamboo est délicieux. Pour le dessert elle nous réserve une surprise. Elle va chercher un bol de lait qu’elle pose sur un coin de la terrasse. Immédiatement le singe s’approche pour le festin, elle pose un miroir devant lui et la on va prendre une claque. Le singe va nous faire un véritable show, il se regarde dans le miroir, sous toutes les coutures en faisant le beau. Un moment incroyable.
Elle nous propose de rester pour la nuit mais on ne veut pas abuser, et puis il y a quelque chose de bizzare dans cette maison du bout du monde : son isolement, le singe dangereux qui protège l’entrée, notre hôte qui n’est pas résidente mais juste de passage chez son oncle, elle est originaire de Chiang Mai au nord du pays en plein milieu du triangle d’or. On a tout les deux eu le sentiment que cette maison avait un rapport avec la drogue. Sachant que le centre de l’île de Koh Phanang à aussi un peu une réputation sulfureuse.
Enfin ça restera un moment gravés dans nos mémoires et pour longtemps.
- Le lendemain on va aller faire un tour sur la cote sud et là bonjour les dégâts. La plage qui devait être magnifique il y a quelques années est maintenant dégeulasse, mazout, huile de jet-skis, bruit de jet-skis, trainées marron du tout à l’égout. Le village loge tous les teuffeurs qui attendent frénétiquement l’orgie des Full Moon parties. Ambiance « american pie » garantie, on aime ou pas. Sur une île comme ça je trouve que c’est du gachis.
On a fait d’autres îles, on a bougé dans le sud musulman et dans l’ensemble j’ai adoré. Il y en a pour tous les goûts, teufeurs, roots, yogis, routards, pépère, familles, lune de miel, etc…et bizzarement ça cohabite plutôt pas mal.
Anecdote marrante : dans un petit resto de Koh Phanang un français un baba cool, qui à l’air d’avoir abusé quand il était plus jeune appelle sa copine en France. Il parle fort et lui explique que ce qui est excellent ce qu’il n’y a pas de français sur l’île du coup il peut lui dire ce qu’il veut haut et fort…. Il commence à se lacher complet et lui dire « tu me manques j’ai envie de te b…ser, de te pr…re, etc etc …. Il finit par raccrocher et nous dit dans un anglais bien de chez nous « it’s my girlfriend, we are waiting a baby ». « Toutes mes félicitations » je lui ai répondu avec un grand sourire. Le pauvre gars a vraiment pas eu de cul, on était les seuls autres clients dans le resto.
Prochaine etape, Malaysie.
happy beach bungalows
Pad Thai
la piste de la mort
la vue depuis la maison du bout du monde
the watch monkey
carte postale
le vieil homme et la mer
seul taxi sur une petite ile
autoroute du sud de la thailande
cette grotte amene a une plage de sable blanc à l'interieur de la montagne
fin de journée stressante
apéro ?
et une photo cliché qui marche une !