Bon là je me suis un peu laché sur la longueur
Note a moi même : essayer de faire plus court pour les prochains épisodes.
Taiwan Encore un pays pas vraiment connu pour être une destination touristique. C’est un pays que je connais par procuration pour être sorti avec une taiwanaise pendant plusieurs années. Du coup c’est avec un mélange de curiosité et de nostalgie que je découvre ce pays particulier. Bastion capitaliste, cette île grande comme la Corse est la 25eme puissance économique mondiale. Depuis des décennies elle résiste à la sa grande voisine, la republique populaire de Chine. Les chinois considérent que Taiwan fait partie de la Chine alors que les taiwanais se considèrent indépendants mêmes si ils considèrent les chinois comme les leurs.
Enfin bon je débarque a Taiwan sans plans précis (pour changer), je me suis juste arranger pour faire du couchsurfing les deux premières nuits. Après être parti de Corée sous une tempête de neige, j’arrive a Taipei sous un solide 30°C.
Comme en Corée les gens sont d’une gentillesse incroyable ici, l’île est très développée sur les côtes alors que le centre de l’île est extrêmement montagneux. Par moment on se croirait tout droit sorti de la série Lost, à d’autres on a l’impression d’être dans une banlieue industrielle du Japon.
Moments forts :
- Première soirée taiwanaise, première expérience de couchsurfing. Mélanie (son prénom occidental) est hyper sympa. Je suis crevé car j’ai fait une nuit blanche pour ma dernière nuit en Corée, malgré tout j’ose pas dire non quand elle me propose de sortir. Je m’endors a moitié dans le métro quand elle me sort un ‘t’inquiète pas tu va te sentir mieux quand tu va voir mes copines, elles sont très mignonnes’. Elle n’a pas menti et je passe la soirée avec 6 jeunes femmes, cadres dynamiques dans des multinationales, elles sont toutes sur leur 31 pour une soirée entre filles. Je suis mi mal à l’aise mis amusé, je suis habillé comme le mec qui voyage avec un sac de 10 kg pour 5 mois ; je suis « lost in translation ». Malgré la fatigue je passe une soirée sympa à discuter avec ces midinettes ;
- Deuxième soirée dans les fameux night markets de Taipei. La foule est oppressante mais c’est une expérience unique et tous les sens sont mis à l’épreuve. J’ai notamment goûté le « stinky tofu » qui porte vraiment bien son nom.
- 5 jours à Hualien passé à éviter la pluie, chasser les vagues (sans succés) et à noyer ma déception dans l’alcool de l’auberge de jeunesse. Le Formosa Backpacker est une vraie auberge espagnole ou il fait bon vivre. Le confort est sommaire mais le bar est vivant, rendez vous des expats, baroudeurs et autres locaux. J’y rencontre aussi une américaine, je ne le sais pas encore à ce moment là mais nos routes vont se recroiser ;
- Un trek solitaire improvisé dans les fabuleuses gorges de Taroko
- Une dernière nuit a Taipei dans une boite branché avec des expats des 4 coins du monde, faire la queue avec mon backpack, prier pour réussir a rentrer avec ma tenue de baroudeur, profiter de la nuit au maximum, partir en panique de la boite sur les coup de 6h du mat, se perdre, s’endormir dans le metro, attrapper son avion de toute justesse….
Surf, oui je vous avez promis du surf. Et surf il y a eu. A la base Taiwan devait être une cure de surf, mais la météo et le manque de préparation on joué contre moi. J’ai écumé les alentours de Hualien sur la côte est pendant 5 jours, et malgré les tuyaux de la patronne de l’auberge qui surf je vais rien trouver de probant a me mettre sous la dent. En plus de tout j’ai un torticolis carabiné. Après une ultime soirée a picoler plus que de raison, à refaire le monde jusqu’à pas d’heure, j’annonce à qui veut bien l’entendre: « Demain je m’en fous je trace vers le sud à la recherche de vagues, quelque soit la météo ou l’état de mon cou ».
Réveil très difficile le lendemain, la courte nuit a été gaché par un ronfleur de compet, la bière locale se rappelle à mon bon souvenir au niveau du front, le torticoli reste présent et la pluie est toujours là, fidèle au poste. Un basque n’abandonnant jamais
, je tiens parole, fait mon sac, prend un petit déj rapide et file vers le sud. Je vais me taper plus de 200 bornes en scooter, dont la moitié sous la pluie. Il n’y pas de vent et la houle semble être bien présente. A mi chemin je croise les premiers surfers du voyage sur un gros beachbreak de sable noir. 1m50++ et les mecs n’ont pas l’air hyper à l’aise et n’en touchent pas une. Moi du coup je suis excité comme une pile, le cou regagne un peu de souplesse, la pluie se fait moins présente, la gueule de bois a disparu, bref la vue de vagues m’a guéri. Je pousse mon destrier a fond la petite ville de Donghe où il est censé avoir de bonnes vagues d’après quelques infos recueilli a des compères voyageurs alccolisés. Arrivé sur place j’hallucine, depuis la route je vois une gauche splendide et 50 m après un surfshop.
Ca y est je tiens plus en place, je loue la seule planche du shop, un mini malibu en plastoc. La patronne et la bande de surfers locaux qui squattent me regardent de travers. Je m’en fous je vais enfin surfer !! je laisse mes affaires au shop et je file en scooter la planche sous le bras, en maillot jusqu’au spot en contrebas.
Sur le parking des dizaines de vans avec des ‘gangs’ de locaux. Ils sont surf de la tête aux pieds, tous plus cool les uns que les autres, vrais-faux rebels. Jamais vu autant de Al merrick sur le même spot. La aussi j’ai le droit a de nouveaux regards de travers. Il faut dire qu’avec mon malibu en plastoc et mon vieux maillot je fais tâche. La gauche est bien sympa et s’enroule sur 200 mètres sur un fon de galets. Je saute à l’eau et là bonne surprise, l’eau est vraiment bonne, 23°C a vue de nez. Au mois de février c’est assez étonnant et ça contraste avec les 17-18°C a l’extérieur.
La session va être une gavade en règle. Les locaux sont visiblement plus à l’aise pour faire les beaux dehors mais dans l’eau c’est des brêles. Je suis un peu gêné au début de leur passer à l’intérieur mais ils sont justes mal placés, et être plus à l’extérieur qu’eux ça revient à laisser filer des vagues sans personne. Du coup après 20 min je fais comme à la maison. Je vais prendre une 50aine de vagues en deux heures, j’ai pas de souvenir d’avoir eu un tel rendement en 15 ans de surf. Par contre le surf avec mon sous marin jaune est un peu frustrant, je prends des vagues mais je ne les exploitent pas comme souhaités. La vague est longue est bien creuse, elle s’enroule a raz du bord et il n’y a pas beaucoup d’eau. Avec un peu plus de taille ça doit envoyer de beaux tubes.
Il y a quelques expats dans l’eau pour remonter un peu le niveau, en plus ils se prennent moins pour des stars donc ça les rends plus sympathiques. Apparment aujourd’hui c’est un très bon jour, j’ai vraiment du bol. En discutant avec eux je comprend mieux la surf culture a taiwan :
- Des expats australien ou kiwis qui fracassent
- Des locaux qui se sont mis au surf récemment. A taiwan il n’y a pas de beach culture et la mer est considéré comme dangereuse. Les enfants pour la plupart ne savent pas nager et sont éduqué dans la peur de l’océan.
- Les locaux se déplacent en meute comme au début du surf, du coup la moitié des surfers de l’île sont sur le spot aujourd’hui.
Je sort de l’eau à la tombée de la nuit. Je ne sais toujours pas ou je vais passer la nuit, mais un expat canadien m’explique qu’il campe pas loin de là. Je saute sur l’occasion et je lui demande si je peux pioncer dans sa caisse. Il hallucine un peu mais accepte gentiment. Du coup on mange ensemble le soir dans un petit resto tenu par un surfer local très cool, on mate quelques video de surf et il me parle du surf a Taiwan, la saison des typhons qui réveille des spots magiques. Que c’est bon la vie parfois, de bonnes vagues, un bon repas et des discussions d’after surf et je suis au paradis. Je m’endors comme un bébé dans la voiture de mon collègue canadien, quelle liberté !
le sous marin jaune
la vue du pic sur les montagnes
Le parking ou tout le gratin local est réuni pour une grande fête du surf pour le nouvel an chinois
Le lendemain réveil aux aurores, je suis le premier à l’eau en maillot avec un petit 12°C extérieur, autant dire que je me gèle malgré l’eau chaude. De nouveau c’est la grosse gavade, avec le gros sous marin jaune je score. Je dois rentrer au nord dans l’après midi, c’est peut être la dernière session avant longtemps du coup j’en profite à fond.
Dernier repas avec mon pote canadien, je rend le sous marin jaune, récupère mon sac à dos et je prend la route du retour. La pluie refait son apparition ainsi que la nuit. Retour sur Hualien épuisant , 3h sous des trombes d’eau, avec un casque sans visière et le dos courbaturé. Je m’arrête quand même checker deux ou trois pointes avec des semi-secrets spot dont un très prometteur, ça sera la prochaine fois. P…tain qu’est ce que ça valait le coup ! Premier surf dans le pacifique ça se fête.
Sur la route des vagues
Gorges de Taroko
Paysages de bord de route a Taiwan
Une des seules photos de la gauche que j’ai (ça rend pas vraiment justice à la vague)
Plage de sable noir Hualien
En cas d’invasion du voisin