Bon allé et si on revenait à nos moutons ?!
Un petit CR de ma session de dimanche :
Finalement, ma 14ème session de l’année s’est déroulée bien plus tôt que je l’imaginais… Je m’explique, depuis jeudi dernier, et pour toute la semaine à venir, 4, 5m de houle d’annoncé, avec un pic à 6m mercredi prochain… Et ne connaissant pas de spot filtrant assez la houle pour permettre à mon humble niveau de s’épanouir j’étais résolue à garder les planches au sec en attendant impatiemment le weekend prochain.
Plusieurs facteurs on fait que j’ai finalement craqué en ce dimanche matin :
1- L’achat d’une nouvelle planche vendredi (Cf mon quiver)
2- La matinée du samedi à causer surf en réparant le longboard (Cf ma dernière session)
3- L’après midi passé au local de l’asso de la vague bleue avec un pote Hatim, à se remémorer nos plus belles sessions, gamelles, frayeurs, nos plus beaux line up etc…
4- Et enfin, le coup final porté par Hatim, en m’emmenant au spot de Saada, découvrir que les vagues ni sont pas si grosses malgré les 4m de houle annoncée, et qu’il ira le surfer demain matin...
C’est bon, nouvelle planche, nouveau spot, la perspective de ne pas surfer avant une semaine, s’en était trop, nous convenons d’un rendez-vous à 9h en bas de chez moi dimanche matin.
9h, après un solide petit déj’, je rejoins Hatim en bas de l’immeuble, non sans une certaine appréhension… Faut dire que ce matin, en me réveillant, le premier truc qui m’a marqué c’est que j’entendais les vagues depuis chez moi… Ce qui déjà en soit, n’est pas courant… Et qu’ensuite j’ai passé 10 bonnes minutes à ma fenêtre à regarder les montagnes d’eau qui déroule non sans fracas au large… *Gloup*
Saada, je l’ai jamais surfé, juste je l’ai vu fonctionner dans des conditions similaires à aujourd’hui, et c’était franchement bien trop gros pour moi, même si la vague m’avait paru plutôt molle… Pourtant, géographiquement parlant, c’est le plus proche, suffit de suivre le boulevard jusqu’en bas et on y est… 300m à peine ?!
Hop c’est parti, boule au ventre et gorge serré mêlé à une certaine impatience, et nouvelle planche sous le bras, on s’engage dans une petite rue bordé par un petit restaurant de friture de poisson, et d’un café qui fait l’angle avec la plage… Nous y voici…
Malgré l’heure matinal, la terrasse est déjà bien pleine, quelques pêcheurs qui profitent d’une mer peu clémente et du début de journée ensoleillé pour réparer quelques bateaux, et face à nous, Saada.
Alors niveau line up c’est pas banale non plus :
Au premier plan, un énorme shorebreak qui pète directement sur la plage, charriant avec lui une quantité de sable assez phénoménal et surtout des énormes galets ronds de la taille d’un ballon de foot… premier avertissement d’Hatim. Mise à l’eau et sortie pas évidente, à cause du shorebreak et surtout à cause de ces énormes galets qui demandent qu’une chose vous casser les orteilles…
Moi : « Ouai mais c’est parce que c’est marée haute ? »
Hatim : « Non c’est pire à la descendante… »
Moi : « Ha… »
Au second plan, à une centaine de mètre j’dirai, une énorme droite, qui part de très loin pour quasi disparaître à une 30taine de mètre du bord… C’est gros, 2m à la série environs, mou au départ puis enfle et se creuse très brusquement, offrant parfois de très beaux tubes…
Moi dans ma tête : « J’ai peur… Mais c’est beau… J’suis chaud !! »
Et enfin, loin en arrière plan, des montagnes d’eau monstrueusement grosses qui déroulent au large, à vu d’œil 4, 5m, mais qui s’effacent bien avant d’arriver au pic convoiter… Et Heureusement il n’est apparemment pas prévu qu’on aille si loin… « Ouf »
Allez hop, mise à l’eau, nous seront les premiers !! L’entrée n’est pas si délicate si on attend le bon moment, le shorebreak suce tellement d’eau qu’il suffit que le premier s’éclate, se jeter à l’eau, le second qui arrive nous aspire littéralement vers lui, canard, et hop c’est passé !! Plus impressionnant que difficile.
Rejoindre le pic, c’est 1 ou 2 canard bien espacé tout au plus et un p’tit effort pour parcourir une petite centaine de mètre.
Et une fois la bas, la vu n’est pas mal non plus, atypique dirons nous, avec une multitude de cabanons multicolores qui surplombent la plage d’un talus rocheux et escarpé de 2 à 3m, pigmenté de touche de bleue par les bateaux de pêcheurs, contraint de resté à terre, et de quelques palmiers dispersés ici et la.
Revenons à l’essentiel, question vague, je ne fais pas le fier… les petites séries tournent autour d’un bon gros mètre 5, les plus grosses séries, 2m et quelques. Ca tourne plus autour du 2m de manière général. Le vent offshore bien présent nous offre une bonne douche froide après chaque passage de la vague, j’aime.
Du coup je suis en mode bouchon me laissant bercer par la houle… Pas longtemps, puisque une belle série de taille intermédiaire s’offre à moi, 1m5 je pense, à l’épaule bien tendu mais ça semble gérable.
Au début la vague, malgré la taille est molle, puis se creuse brusquement, on prend une espèce de coup de pied aux fesses qui nous envoi directement dans le fond, late take off, grooos ascenseur, bottom ultra appuyé bien sur le care, waahhoouuuu (Mais cette nouvelle planche à l’air juste génial !!), je me calle, le mur se tend…
se tend…
se tend bien trop, ça frise au sommet… et …
et …
PAF… Ca fait des chocapic, toute la section me ferme dessus…Secoué mais quand même satisfait de cette première vague, retour au pic…
Apparté : Note pour plus tard, ne plus jamais préparer ses affaires de surf la veille à 2h30 du matin à moitié ivre, ça évitera d’oublier de charger la batterie de la GoPro…
Retour au pic, oui mais pas seul, il y a les jranes (Les grenouilles en arabe, comprenez les bodyboarders) qui nous refont une réplique du débarquement mais en sens inverse… Du coup on se retrouve rapidement de 3 au pic, à 10… 15… 20 personnes… Le bon côté des choses, c’est que se sont les habitués des autres spots d’Ain Sebaa que je fréquente également, du coup on se connaît tous.
On se connait tous oui, mais je trouve que de manière générale à quelques exceptions près vraiment adorable, même s’ils le sont tous au fond d’eux, niveau courtoisie au pic y’a vraiment du boulot à faire… Je déteste résolument surfer avec des bodyboarders… Ca taxe, ça snake, ça fait le rocher en face de toi, et du coup c’est un nombre considérable de vague que je loupe à cause de ça… Ajoutez à ça une nouvelle planche sur laquelle je cherche encore un peu mes repères, la trouille et le manque d’engagement face aux séries grandissantes, (Plus de série intermédiaire à 1m5…) et ben ça fera qu’au final je ne prendrai pas d’autres vagues… Enfin à proprement parlé, car par contre j’ai sacrément dégusté avec des wipe out d’anthologie sur des take off bien foireux et bien trop prétentieux…
Finalement au bout d’1h30, un peu dégouté de n’avoir shooté qu’une seule vague, mon corps me dit stop, il est temps de rentré… Je vous passe la sortie de l’eau, qui elle aussi méritait d’être filmé, un espèce de jeu au chat et à la souris entre le shorebreak et moi-même, et un drôle de sprint maladroit avec de l’eau jusqu’à mie cuisse, des galets énormes, et une vague mangeuse de planche et d’homme à mes trousses… Sortie sans casse hamdoulilah…
Bon débriefing de la session, les moins :
- Un rendement franchement nul à ch***
- Du monde à l’eau
Les plus :
- On garde la forme
- Climat printanier
- Démystification d’un nouveau spot surfable quand il y a de la très grosse houle, et ça c’est cool c’est ce qui me manquait par ici.
- Un nouveau cap de passé en ce qui concerne se mettre à l’eau dans de « grosses conditions » (Tout est relatif je sais)
- Une planche qui semble géniale, mais il faudra attendre une prochaine session pour en avoir un avis objectif.
- Envi de retourner la bas
- 3ème spot surfable à mon niveau dans un rayon de 800m à la ronde.