kyu a écrit:grolap is back
Ouep je suis rentré en métropole cette semaine, Kyu m'a effectivement croisé sur msn alors que je me connectais furtivement depuis la Bretagne pour jeter un oeil (très) anxieux sur nos comptes en banque (on ne s'est pas connectés pendant un mois et demi donc on gérait à l'aveugle).
Bref. Pour l'instant, le retour en métropole est assez dur on ne se remet pas trop des 48h non stop de voyage (depuis Aitutaki, atoll du fin fond des îles Cook, à Quiberon, Morbihan, France) et du décalage horaire vu qu'on est restés 6 semaines à plus ou moins 12h d'écart avec ici. Accessoirement perdre 20 degrés et retrouver le temps gris aident pas.
On est revenus sur Bordeaux depuis aujourd'hui.
Pour le récit et les photos il va falloir attendre un peu, on reprend doucement contact avec le monde moderne. Je vais donc dépiler les appareils au fur et à mesure.
Je ne pourrai pas vous en foutre plein les yeux avec des photos de surf - à part quelques jolies vagues à Teahupoo - pour la bonne raison que sur ce point-là le voyage n'a pas été une réussite, mais sans remord vu la complexité du truc et ayant tout tenté.
Si vous être réceptifs aux clichés de plongée et aux paysages paradisiaques, oui là je pense qu'on a du très lourd. On est partis avec deux appareils : un bridge Sony pour l'usage courant qui fait des super photos, et un compact Olympus pour les activités "à risque" (en vélo, dans le sable ou en bateau...) et surtout pour la plongée vu qu'on a un caisson étanche avec. Les deux sont des 8 Mpx.
Pour arbitrer vos estimations quantitatives, on ramène environ 2500 photos mais il faut savoir qu'on a trié drastiquement quasiment tous les soirs pour ne pas saturer les cartes mémoires (on estime en avoir pris entre 5 et 10 fois plus). Parmi elles environ 1000 sont des prises de vue subaquatiques, pour la plupart et immodestement fort jolies. La couverture médiatique est donc assurée, malgré la perte du chargeur du gros appareil photo aux deux tiers du périple et donc une restriction forcée des clichés sur la fin.
Un périple inouï, des coins fabuleux, quelques galères aussi. Tout ne pouvait pas marcher sur des roulettes pendant un mois et demi, mais dans l'ensemble on est plutôt contents de notre organisation.
Je devance la question qu'on nous pose systèmatiquement "alors vous avez préféré où ?" : c'est pas possible de répondre, les 4 destinations étaient trop différentes les unes des autres pour être comparées... Il y a des endroits qui donnent envie d'y retourner évidemment (Tahiti, les Îles Cook), d'autres moins parce que c'était aussi magnifique, mais pas toujours simple (la Nouvelle-Calédo, le Vanuatu), mais on est archi contents d'y être allés, c'est la partie "aventure" du voyage. On s'est plusieurs fois dit dans ces coins-là "pfiu trop c'est trop", mais ça a toujours finit par s'arranger sinon je serai pas là pour le raconter.
Je vous raconterai tout ça dans les jours à venir de toutes façons...
Là faut atterrir, c'est assez dur. La vie là-bas n'a rien à voir, les gens non plus. Ici on se sent oppressés même si on a retrouvé avec un certain soulagement notre maison, après un mois et demi d'hébergements disparates. Mais on appréhende vachement le retour à la vie d'ici une fois qu'on aura repris le boulot, après les journées paradisiaques qui se sont enchaînées pendant tout ce temps, et surtout sur la fin aux îles Cook avant de rentrer. C'était déjà compliqué de conduire dans les bouchons et de faire des courses au supermarché aujourd'hui...
Pour en revenir au surf, deux énormes blocages que je pensais n'être que de simples détails en partant : partir sans planche d'une part (que j'ai regretté l'échec de la planche en kit...) et ne connaître personne sur place d'autre part pour te guider, ou moins faire la fine bouche pour prêter une board.
Pour le premier point il est en fait totalement illusoire d'espérer trouver une planche à louer, du moins autre chose qu'une bic pour débuter (je parle pour Tahiti parce que pour les autres destinations c'est carremment un surf shop qu'il est illusoire de trouver). Et personne parmi les surfeurs ne veut en prêter, trop de casse potentielle sur le reef. Reste l'achat d'occase, et là je n'avais pas le temps nécessaire sur place pour m'y pencher ainsi qu'à la revente ensuite, sans compter les prix exhorbitants.
J'ai eu plusieurs options pour surfer à Tahiti, je les ai déclinées car pas dans l'optique "prêt à surfer à n'importe quel prix", fut-ce une vague de classe mondiale comme Teahupoo. Après un nombre conséquents de coups de fils infructueux pendant plusieurs jours, un mono à la voix enfumée d'une école de surf me propose enfin un plan pour aller surfer une passe sur la presqu'île (Vairao). Cool, en plus un gars du coin m'a dit que cette vague est vachement moins radicale que sa voisine Teahupoo. Quelle planche peut-il me passer ? Une nsp qu'il file en temps normal aux débutants poids plume. Ah. Pour surfer du reef, ça change pas vraiment des bic qu'on me proposait jusqu'alors. Ma copine peut venir prendre des photos sur le bateau ? Nan nan pas de place y a déjà ses potes qui viennent. Ah. Quel tarif ? 100 euros la session... Je lui dis que je rappelle, mais je sais déjà que je le ferai pas. Même en étant bien conscient que ce soit ma seule option de surf à Tahiti. Le mec paraît vraiment pas sympa d'une part et d'autre part son plan craint, il veut juste se faire (bien) rincer alors qu'il va surfer avec ses potes, à l'entendre même pas sûr qu'il me briefe avant.
J'aurais pu également surfer à Papenoo sur le chemin du retour à Papeete, plus simple puisque pas de bateau à trouver comme pour aller surfer sur le reef, une dizaine de surfeurs à l'eau et un loueur de planches (bic ou nsp comme ailleurs) quand on y passe, mais les vagues font pas plus envie que ça, 50cm surfables mais indignes d'ici. Pas partisan du "je me mets quand même à l'eau pour dire que j'ai surfé à Tahiti", on ne s'est pas attardés.
En fait les premiers jours je me suis pris la tête pour trouver un plan surf avec pour seules armes un téléphone et des vélos en mauvais état à l'autonomie kilomètrique limitée, et on est passé un peu à côté du reste. On était basés à Teahupoo, mais à Teahupoo y a rien en fait, à peine une petite épicerie pour acheter à bouffer et certainement pas de surf shop. Les plus proches sont à Taravao, à 20 bornes. Y a bien un bus, mais un bus Tahitien, c'est-à-dire au bon vouloir du chauffeur et en attendre un dans cette partie de l'île est assez aléatoire, on en a fait les frais en arrivant sur l'île. Reste le stop, mais pour aller louer une bic pour surfer le reef, sans intérêt. On arrête donc la perte de temps et je me dis que pour le surf on verra par la suite, bien sûr sans savoir que c'était en fait totalement utopique sur les destinations suivantes où la pratique du surf reste marginale, faut dire ce qui est. J'ai dû croiser deux ou trois surfeurs en 15 jours en Nouvelle-Calédonie, aucun au Vanuatu, et un Australien égaré avec sa planche aux îles Cook. Et aucun surf shop, du moins avec autre chose que des fringues.
Comble du comble je reçois aujourd'hui un MP daté du 20 septembre de ragondin qui est à Tahiti, et qui m'a envoyé son portable si j'avais besoin. J'étais déja parti, et ensuite je ne me suis pas connecté au net de tout le voyage (vraiment pas simple et pas spécialement besoin, uniquement quelques cyber-cafés dans les grandes villes comme Papeete ou Nouméa) sauf en coup de vent à Nouméa pour récupérer des billets d'avion pour un tronçon du retour et checker l'activité sismique avant de partir au Vanuatu, et donc je l'ai pas reçu avant aujourd'hui. Dégouté, mais merci quand même d'avoir pensé à moi...