Joel Tudor
Joel Tudor est né en 1976 à San Diego. Il commença le surf à l’âge de 5 ans pour concourir à celui de 11 ans à sa première compétition.
À 11 ans, il rencontre Donald Takayama : "Je savais qu’il faisait de bonnes planches", commente Joel, " mais je n’en avais jamais essayé.». Le légendaire shaper hawaiien vit alors en Joel un talent hors du commun. C’est pourquoi il lui propose 4 planches par an. La carrière du jeune prodige vient de commencer… Joel Tudor écourte alors prématurément sa scolarité pour étudier, en revanche, de vieilles vidéos comme "Slippery When Wet" ou "The Golden Breed" ou encore la très classique "Endless Summer" où Lance Carson pulvérise des records de longueur sur le nose à Malibu. Plus il avance dans sa connaissance du surf des 60’s, plus il est convaincu du fait que le longboard est mort prématurément. De vieilles photos jaunies, des films de surf presque oubliés prennent la place de tous les livres d’école et Game Boy réunis. Miky Dora, Lance Carson et Matt Kivlin deviennent ses références. Très vite il apprend à croiser ses pas à Malibu comme Da Cat lui-même et à tuber à Pipeline comme Gerry Lopez. Avec ses 14 ans, il est le plus jeune compétiteur accédant à une finale de l’ ASP. L’année d’après il est le plus jeune gagnant d’une finale de l’ASP.
Puis c’est la rupture entre Takayama et Tudor : "Cela faisait douze ans que j’étais chez Hawaiian Pro Designs, Donald m’a beaucoup aidé." S’il semble ne reposer que sur des questions d’argent, le malaise entre le shaper/gourou et l’élève champion du monde est un peu plus profond. Le vieux conflit du maître et de l’élève. De l’élève qui veut s’émanciper de l’emprise du maître. "Donald ne comprend pas ce que je veux faire. Il est probablement le meilleur shaper de longboards à l’heure actuelle. Il a de la magie dans les mains, mais le longboard n’est qu’un outil pour un type de vague. Il n’est pas la réponse à toutes les situations. Quand c’est trop creux ou trop rapide, sortir un longboard cela équivaut à te battre avec un alligator. C’est pour cela que depuis deux/trois ans j’ai commencé à shaper des eggs."
D’abord amusé par l’engouement de Joel pour les hybrides et par le désir du gamin de tâter du rabot, Donald lui montre quelques trucs et lui laisse utiliser sa salle de shape. Mais les choses se corsent quand Joel essaie de convaincre Donald de le laisser shaper ses propres planches dans les locaux de HPD. Parallèlement, Joel avait demandé à Stu Kenson, son pote de longue date, de lui donner un coup de main sur ce projet. Quiproquo sur mésententes sur non-dit : le clash est inévitable.
Joel prend la décision radicale de quitter Donald Takayama et de créer Joel Tudor Surfboards. "Je demeure sur ma théorie des 20. Si quelque chose n’a pas été pensé, il y a au moins 20 ans alors ce n’est pas bon... Je parle du surf bien sûr... Je n’ai fait que m’intéresser à une phase de l’histoire du surf que l’industrie a volontairement occulté parce qu’elle n’entrait pas dans son projet. Le passé du surf n’était pas vendeur. Seule la compétition et Kelly Slater faisaient vendre des T-shirts. Je suis content si j’ai pu aider à ce que les gamins entendent des rythmes différents."
Certains surfeurs demeurent critiques envers cet emblématique longboarder comme Allen Roth, qui pense tout haut que les compétences de Tudor sont largement hors proportion par rapport à sa notoriété et que sa seul véritable compétence est une communication très efficace. Mais peu importe, Joel Tudor est sans doute l’un des personnages du surf qui a su remettre en avant une glisse d’autrefois, rompant avec la radicalité d’aujourd’hui, renouer avec une grâce qui ne se retrouvait plus qu’à travers des films anciens. De plus, en raison de ses compétences sur les longboards et Shortboards, sur les grandes et les petites vagues, Tudor est largement considéré par le milieu du surf comme l'un des meilleurs surfeurs actuel.
Aujourd'hui Joel Tudor est à la tête de "Joel Tudor Surfoards" : http://www.joeltudor.com/
http://joeltudor.com/tudor07/
Il est aussi présent dans "The Seedling" et "Sprout", surf films tournés en 16mm par Thomas Campbell