Nan bon sérieusement (NB : j'suis pas Mike Horn) :
Le
backcountry camping, que ce soit à Kluane ou dans n'importe quel parc, c'est justement que tu campes sans infrastructure plus ou moins n'importe où dans la réserve naturelle.
La photo de la tente cernée par une clôture électrique, c'est le camping à l'entrée du parc, c'est le seul site « sécurisé ».
Je pense qu'il n'y a qu'une seule règle intangible, c'est celle d'avoir en permanence sur soi un bear spray, un aérosol à la puissance boostée qui pulvérise un produit (la capsaïcine, la molécule active du piment) capable de mettre hors-service pour quelques minutes un grizzly de 500 kilos qui te chargerait. S'il est bien utilisé normalement ça fonctionne à 100%, même avec un vent de face (le bazar balance le nuage à 7 ou 8 mètres, et peut en remettre une couche 2 ou 3 fois).
Et en plus ça a un super effet psychologique sur le randonneur, parce qu'évidemment il nous est arrivé de l'oublier et on a clairement moins profité des paysages...
Pré-requis : connaitre le mode d'emploi et éventuellement avoir discrètement testé l'engin dans un coin, s'entrainer sans avoir à le chercher des yeux à le prendre en main là où tu le portes et être prêt à le déclencher, et vérifier de temps en temps qu'il fonctionne toujours.
Après ben c'est comme pour tout, la peur peut faire faire les mauvais choix en situation réelle. Et je me suis souvent demandé après le jour des grizzlys en vélo comment ça aurait pu tourner, parce qu'ils étaient dispersés autour de nous et que s'il avait fallu pschiter à droite et à gauche on se serait gazés avec.
Pour le reste, les rangers rabachent souvent des conduites à tenir en cas de rencontre, mais elles divergent d'une zone à l'autre : il faudrait suivre un organigramme de deux pages en tenant compte de l'espèce / du sexe / de la forme des oreilles / de la tenue des poils / du regard du bestiau avant de décider de gueuler comme un putois / d'écarter les bras / de se coucher avec son sac sur le nuque / de grimper dans un arbre. A mon avis faut déjà avoir croisé pas mal d'ours de près avant d'avoir tout bon au test d'observation.
Vaut mieux s'en tenir à la recommandation d'éviter les rencontres, ce qui se fera naturellement si tu fais un peu de bruit en marchant. Certains ont des grelots à leur sac, nous on avait une gamine de 7 ans qui chantait, l'effet est le même. A pied on a vu plusieurs ours au loin, mais je t'assure que l'on est jamais tombé vraiment nez à nez avec l'un d'eux. Il nous est arrivés plusieurs fois aussi de tomber sur un repas frais abandonné précipitamment au milieu du chemin, moitié de saumon qui remue encore ou écureuil qui dégouline toujours de sang. J'en déduis que le coupable part se planquer la plupart du temps...
Et pour nos pique-niques ont les trimballait dans des sacs hermétiques ou des tupperwares.
Pour les bivouacs, je connais que la théorie : qu'il pleuve qu'il vente ou qu'il neige, jamais faire, consommer ou entreposer de la bouffe à moins de 100 mètres de ta tente. Pareil pour tes besoins naturels. Gaffe aux crèmes solaires ou anti-moustiques trop parfumés. La nuit stocker la bouffe en hauteur dans un arbre.
Des milliers et des milliers de marcheurs campent en pleine nature à travers les Rocheuses et l'Alaska du printemps à l'automne. Les stats sont formelles : y en a vachement plus qui se font embrocher par un orignal que choper par un ours...
En espérant t'avoir convaincu