"Ramer vers le large après un long ride mettait les nerfs à rude épreuve. A la fois exalté et complètement épuisé, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas voir calmement passer une nouvelle série sans aussitôt la surfer. J'étais programmé pour prendre une vague, ne fut-ce qu'une section terminale. L'idée qu'il y en aurait d'autres, que, dans 10 minutes, nous serions vraisemblablement en quête d'une aussi bonne série depuis un point de take off bien supérieur, plus loin sur le récif, n'avait tout bonnement aucune influence sur ma conviction qu'une vague ne peut être que rare"
Extrait de "Jours barbares" de William Finnegan, enfin lu en partie pendant une escale de 10h à casablanca. C'est mon roman annuel, j'avoue que je me suis pris dedans mais il y a trop de références complètement inconnues.
Bref, quand j'ai lu ce passage un soir à la moitié du trip, je me suis complètement reconnu dans ce que je faisais depuis quelques jours...sauf qu'on marchait sur la plage au lieu de ramer pour revenir au pic, j'avais mal aux cuisses au point d'avoir du mal à monter les quelques marches pour aller à la chambre.
C'était notre 4ème trip là bas et certainement pas le dernier
9 jours sur place, 1400 km sur place pour aller surfer (150 km par jour)
17 sessions de minimum 2h, avec environ 10 vagues à l'heure avec minimum 1km de surf dans cette heure, ça fait environ 35km de surf.
On a fait les 3/4 de nos sessions à 2.
Oui ça peut faire rêver MAIS c'est :
- sale
- cher
- loin
- le désert
- crade
- venté
- souvent petit voir flat selon les personnes (on a surfé tous les jours mais max 1m sur quelques séries et plutôt 50-60cm mou et long)
- blindé de mouches
- miséreux au possible à certains endroits
et un truc indescriptible que vous ne verrez pas en photo, l'odeur hallucinante qui règne à certains endroits et parfois au lineup. Ca te parcourt tout le corps, tu essaies de détecter avec ton odorat ce que ça peut être et d'où ça peut provenir, puis ton creveau prend le dessus et t'empêche de respirer par le nez mais quand tu respires par la bouche, tu te dis que ça peut t'attaquer la gorge ou les poumons.
Malgré tout ça, on adore cet endroit, hors du temps, hors de l'espace, bien décalé culturellement, ça nous convient parfaitement pour révéler notre technique surfistique. On voulait vraiment partir avec les enfants mais billets d'avion trop cher en vacances, je me suis imaginé plein de fois les bombes qu'ils auraient prises.
TEASER
Le boardbag fait en 10min la veille du départ. J'ai surfé 70% du temps en fish, 30% du temps en alaia, et 2 vagues en longboard. Sev a fait 2j avec son egg puis tout en longboard. La 6'2 lin n'a pas servi, ni l'immodium d'ailleurs :
On est parti avec la RAM depuis bordeaux, la règle est qu'il n'y a pas de règle même si la règle de base est : kite gratuit jusqu'à 23kg et 220 x 40 x 40. A l'enregistrement :
- kite ou surf?
- euh surf!
- ok c'est bon c'est gratuit sinon vous auriez payer
Les hotesses disaient ensuite entre elles que cette règle était débile. Notre boardbag faisait 21kg, 6'8 x 60cm x 25cm.
En discutant avec des kiters sur place, personne n'avait payé pour les housses de kite et certains avaient même compris qu'il pouvait prendre une valise de 23 kg + un bbag gratuit de 23kg + 1 sac cabine de 10kg et c'est passé comme une lettre à la poste. C'est écrit, kite gratuit, c'est pas écrit "en remplacement du bagage normal".
D'autres se sont fait ouvrir leurs housses à bordeaux pour vérifier qu'il y avait bien une planche de kite et une aile, le surfer derrière eu a du payer...Ca vaut presque le coup de mettre un vieux kway pourri en guise d'aile en cas de contrôle...
Au pays des suceurs de cailloux :
Des gerbounettes et des cutbacks lamouettestyle sur la plus grosse vague du jour :
Ah ouais, mais oui mais non :
Un nouveau spot :
Compliqué de faire 10m sans voir ça, même dans la pampa :
Sev en mode sarhaoui :
Longue droite molle top pour l'alaia :
Décor :
Mirage venté :
La population de la ville est passée de 5000 il y a 30 ans à 100000 aujourd'hui mais personne ne sait vraiment combien... De nouveaux quartiers poussent comme des champignons :
Le floatter roller à 10h :
C'est bien de prendre 2 planches pour descendre sur le spot mais tu peux plus te défendre contre les milliers de mouches insuportables qui se posent 15 fois au même endroit de ton visage :
Sev cherche quelque chose :
La bombe de la soirée en short, 40cm sur 200m :
Pensée pour soroli :
Record de vitesse du trip, + une mousse à droite + un sprint en haut pour se remettre à l'eau tellement ça devait m'énerver de voir des vagues vierges :
Dar Bahrel :
A un moment, au bout de 4 ou 5 cutbacks sur 200m, t'es obligé de laisser glisser parce que ta cuisse arrière dit stop :
Le nutella reste le meilleur moyen de lutter contre l'hypoglycémie pendant une session :
Pour les mouches, vu qu'ils balancent leurs excréments de la falaise en bas, je pense que ça doit jouer lol 
