par zitoune » Lun Déc 15, 2014 17:57
Un article du sud ouest qui résume pas mal les questions et les arbitrages en jeu
"Vendredi soir, à Vieux Boucau, avait lieu un débat public autour du projet de vague artificielle sur la zone Atlantisud. La question de l'intérêt d'une vague artificielle à quelques kilomètres de vagues réelles a été posée
Le projet de vague artificielle dans la zone Atlantisud, à Saint-Geours-de-Maremne, a suscité tout autant d’intérêt et de questions, vendredi soir, que le celui de golf à Tosse, quinze jours plus tôt. La Maison des associations de Vieux-Boucau affichait complet. Une réunion similaire dans la forme (interventions des différentes associations organisatrices) (1) et questions du public. Pourtant le ton fut radicalement différent. D’une part parce que des élus porteurs du projet étaient dans la salle, en l’occurrence Hervé Bouyrie, vice président du Conseil général et Pierre Froustey, maire de la commune mais aussi vice-président de la communauté de communes Macs, chargé du développement économique et d’autre part, parce que le monde du surf représenté dans toutes ses composantes (fédérations, clubs locaux, industrie, moniteurs et pratiquants lambda) a affiché des positions tranchées
Franck Lavignolle, porte-parole d’un collectif de surfeurs locaux expliquait pourquoi il s’était tourné pour l’organiser vers le collectif citoyen et apolitique NouTous, rejoint en d’autres temps dans la lutte contre le projet de saumoduc. « Nous avons lu l’avis de gens qui ne représentent pas tous les surfeurs. On se pose la question de l’intérêt d’une vague artificielle à quelques kilomètres de vagues bien réelles? »
Et même si Didier Tousis au nom de NouTous, avait souhaité que ce débat ne soit pas pour ou contre la « wave garden », mais au-delà, que se pose la question de l’aménagement du territoire et de l’avenir que l’on veut y bâtir, le jeu de questions réponses s’est d’abord transformé en échanges entre « techniciens ».
Parmi ceux qui ont essayé le « wave garden », Vincent Guelfi bien connu dans le monde du surf boucalais émettait ses réserves sur l’accessibilité à tous et la sécurité pour les enfants. « On répète toujours les mêmes manœuvres. » Michel Pellegrino au comité directeur de la fédération exprimait son enthousiasme. « J’ai surfé deux fois une heure et j’ai surfé, comme j’aurais pu le faire quatre à six mois ici. Je crois qu’il, ne faut pas mettre en balance l’artificiel et le naturel. C’est une porte d’entrée. »
Florence contre Médina ?
Didier Tousis citait quant à lui une contribution de Francis Distinguin ancien DTN de la fédération hostile au projet, assimilant un surf park à un « jardin des ploucs, mettant le surf en boite alors qu’il est une invitation au voyage ». Ajoutant que John John Florence vainqueur du Quik pro à Hossegor avait acquis son habileté à surfer des vagues dans tous les spots de la planète dans des conditions toujours différentes. De son côté Fred Basse président d’Eurosima notait que Mick Fanning et Gabriel Medina allaient régulièrement s’entraîner sur le prototype de « wave garden » appréciant l’ évolution du process.
Fred Basse qui plaidait pour l’ouverture par rapport à cet outil « qui peut apporter quelque chose au territoire », rappelant que tous les autres projets privés qui existaient ne voyaient pas le jour faute de foncier. Et qu’il n’existait actuellement qu’un parc qui exploitait le prototype de wave garden mis au point au pays basque espagnol, et qu’il se trouvait au Pays de Galles. « Ne serait-il pas judicieux d’attendre de voir sa rentabilité avant de se lancer dans un tel projet qui va coûter 14 millions à la collectivité ? », interrogeait Didier Tousis.
La question financière concentrant elle aussi de nombreuses interrogations. « Je suis retraité chasseur et pêcheur de Labenne. Je m’intéresse à l’environnement et à l’économie. Or j’ai appris que neuf maisons de retraites ne pouvaient être financées dans les Landes. Certes ça ne fait pas rêver. Mais cela crée des emplois pérennes. Ne faudrait-il par étudier les priorités ? » Pierre Froustey répondait que ce projet avait été conçu comme un outil de développement économique pourvoyeur d’emplois directs et indirects que des études de faisabilités économiques étaient en cours et qu’une large concertation s’ouvrirait alors sur des bases solides.
Comme prévu il y eut d’autres débats dans le débat. Martine Albertin pour Surfrider annonçait que l’association allait envoyer une série de questions au Conseil général concernant l’environnement. Environnement donc chacun se voulut le meilleur défenseur Hervé Bouyrie qui rappelait le budget qu’ y consacrait le Département et le travail fait en son temps par la Miaca pour sanctuariser certaines zones et Roland Legros, des Amis de la Terre tenant à sa disposition toutes les décisions de justice ayant empêché certains projets.
Au final même s’il n’avait pas eu le débat espéré le collectif NouTous pouvait au moins se féliciter de l’avoir lancé.
(1) le collectif NouTous, la Sepanso, les Amis de la Terre, Egaliterre Surfrider Sud Landes"
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