C'est pour ça que j'ai écrit au début du report que j'avais eu l'impression de marquer un essai mais j'ai pas passé la transformation!
Maurice Jour 5
La journée s'annonce belle selon les prévizs, beau temps, vent faible et bonne houle.
Je suis à l'eau alors qu'il fait encore nuit, encore une fois je suis seul mais la marée est vraiment basse et le reef dépasse devant chaque vague. Avec la marée basse, la houle ne tourne pas suffisament et les vagues ne sont pas à la hauteur de ce que j'avais vu sur les préviz mais bon c'est déjà très bien.
Je suis seul, sur une vague worldclass, et le lever de soleil est fou. Les vagues sont super longues. Vu les patates juste devant, je passe beaucoup de temps en grab rail, haut dans la vague à tracer sur l'épaule, avec parfois la lèvre qui frise au desus de moi :
pleins de vagues vierges passent pendant que je remonte au pic :
Au fur et à mesure, je repère bien les endroits à forte concentration de patates et les endroits où je peux me permettre d'aller chercher en bas de vague :
Mais globalement, je suis sur la défensive, prêt à slalomer, je ne pousse pas trop sur les manoeuvres pour pas être déséquilibré. Alors que là, ça mériterait un gros cut back pour revenir taper la mousse :
là par exemple, pas possible d'aller relancer en bas de vague pour reprendre de la vitesse :
Bombinette :
Fin de vague chaotique dans un champ de patates. En fait chaque imperfection dansla vague est un truc qui sort de l'eau devant la vague :
Et puis ce qui devait arriver arriva, 3 plugs et 2 ailerons arrachés dont un de perdu :
Après le petit déj, black rocks est très attrayante :
Mais en allant voir Kevin, il me conseille de garder mes forces pour la session à venir...
La plage de tamarin avec la vague au fond et le beach break devant.
La marée remonte et de bonnes séries passent :
Vue en hauteur après s'être frayé un passage entre les propriétés privées, c'est quand même hallucinant de perfection :
La baie avec les couleurs de fin de matinée :
C'est parti pour aller surfer une autre vague, dès l'arrivée, ça me parait gros :
en zoomant un peu, C'EST gros!
Oui mais on va surfer là, dans la passe, la houle s'enroule et diminue fortement
J'observe un moment :
Kevin est confiant, il me dit qu'il l'a surfé il y a 20 ans mais qu'il n'y a pas mis les pieds depuis. J'avais compris qu'il connaissait bien le spot...ça parait hyper loin à la rame mais vu son enthousiasme et qu'il est 2 fois plus agé que moi, c'est parti!
C'est effectivement hyper loin, 25min pour arriver à ce qu'on croit être le pic. Des monstres déboulent, on échappe de peu à la guillotine. Puis on ramasse comme des phoques en détresse (copyright single) sur la série suivante. Poussé par les cris de Kevin, je rame sur plusieurs vagues sans trop de conviction, l'offshore me fouette la gueule, je me sens soulevé et presque partir mais je refuse, la trouille! Je me dis que je ne suis pas venu jusqu'ici à la rame pour regarder les trains passer. Kevin s'acharne aussi à la rame. On a bien décalé dans la passe, on se replace juste après une grosse série. Allez la prochaine est pour nous. Ca fait vraiment des énormes monstres turquoises. Pour moi, il y a 3m+ juste à 100m de nous, puis c'est moins gros à l'épaule mais quand même. Sur les grosses, je pense que je pourrai garer mon van sans le mouiller! Kevin parle de "10 feet". Après plusieurs tentatives, Kevin en choppe une. Pas envie de rentrer fanny alors je tente aussi plusieurs fois mais ça va trop vite, c'est trop gros. Puis je donne tout sur une qui me parait bien formé, je rame à fond et jette un coup d'oeil à ma droite, pour être dans le timing, je me sens soulevé comme une brindille, je ne vois plus rien. J'assure le takeoff, ça tape à fond dans la descente. En fait ma vague n'est qu'une descente en diagonale, je n'arrive jamais en bas, je relance une fois, 2 fois pour pas me faire croquer par la lèvre épaisse qui frise et ça s'affaisse dans la passe.
Je suis chargé d'adrénaline, j'en veux une autre! On se fait touillé méchamment sur une grosse série, je suis obligé de lâcher la planche pendant le canard, je ne sais plus où je suis, j'ai peur pour la planche, je prie pour que le leash ne pète pas, tout est blanc.
La série est passée, ça sert à rien d'attendre de se faire défoncer, c'est trop gros. On fonce à l'inside pour aller en prendre une plus petite, c'est juste à 100m, je rame à fond pour aller en chopper une. Des vagues toutes plus parfaites les unes que les autres s'enchainent devant moi. Je m'arrache à la rame pour les atteindre et puis une série bouche l'horizon. Et merde! Heureusement elle pète loin de moi, j'ai le temps de faire signe à kevin que je rentre. J'essaie de prendre la mousse en prone mais je me fais laminer en haut en bas à gauche à droite sans avoir eu le temps de dire ouf. Elle me traine un moment et j'arrive à m'accrocher à la planche sur la suivante. Fin de session peu glorieuse donc avec une grosse mousse allongé!
Le retour à la rame nous prend encore plus de temps, on est contre le jus et il me semble que le fond recule alors qu'on rame à fond.
Je lis aussi la fatigue sur le visage de kevin, il me dit qu'il se rappelle de ce putain de courant quand il a fait un triathlon ici il y a 20 ans...
30min de rame à batailler pour atteindre le bord, je suis haché, je vois les étoiles, j'ai les jambes en coton.
Sur la plage sev et la femme de kevin se biagnent et bronzent. Elles n'ont rien vu, on était trop loin!
Des gros paquets :
Et des très gros paquets :
Retour à tamarin :
Session tranquille à taille humaine à black rocks, photos à la sortie de l'eau :
Série à black rocks sur le chemin du retour :
Tamarin est bien mignon dans la lumière du coucher de soleil :
Difficile de voir qui est à l'eau mais il semble qu'il y a des longboards :
Lumière du soir en réalité améliorée :
Séquence:
et re-bam!
et rere-bam!
Le sunset du jour
Une journée riche en surf encore, 2h de bonne session seul à tamarin, puis de belles frayeurs au large dans une passe, puis la droite, fidèle à elle même, facile et longue!
