Vu sur http://blog.surf-prevention.com/2012/05 ... de-rosnay/
Samedi 3 septembre 2022. Il fait un temps radieux. Une grosse houle déferle sur la côte basque. Des vagues de 3 mètres à Lafiténia avec un léger vent de terre. Alex a capté les infos météo et observé la carte satellite sur sa minitélé à écran plat couleur OLED enroulée autour de son poignet. Elle est alimentée par une mini-PAC (pile à combustible) fabriquée en Chine. La hauteur des vagues est communiquée par l’intermédiaire du réseau TransNet, connecté en Wifi de n’importe quelle location.
Alex prépare son matériel pour aller affronter les vagues de Lafiténia. Sa planche ultra-légère est en céramique nid-d’abeilles totalement recyclable. Commandée chez Tora Surf, entreprise japonaise installée dans la technopole de Bidart, elle lui a été livrée le jour même. Elle a été imaginée par ordinateur et profilée par un robot shaper. Tous les plastiques biodégradables sont issus de l’organochimie. La pétrochimie n’est plus utilisée. La cellulose et l’amidon ont été spécialement traités pour présenter les propriétés des plastiques du début des années 2000.
Alex fourre sa BioCombi dans un sac. Faite d’une matière aussi fine que la peau humaine (le hotprène, obtenu par biotechnologie à partir de la chitine des insectes), celle-ci lui permet de surfer en toute saison. Il n’oublie pas son casque léger, rendu obligatoire par les règlements internationaux depuis l’été 2014. Enfin, il ajoute son leash de sécurité en stretchex, fin comme du fil de pêche mais extensible et capable de se rétracter dans une petite boule creuse attachée à la bande entourant la cheville.
Dans sa voiture électrique à moteur hybride fonctionnant au biodiesel et automatiquement guidée par satellite, Alex écoute les surf reports sur les chaînes TV locales, accompagnés de cartes qui s’affichent sur un écran de bord. Les bulletins l’indiquent : la houle semble grossir à Lafiténia. Il descend la route vers la plage réservée au surf. Arrivé au portail d’entrée, il présente son smartphone devant un lecteur et les battants s’ouvrent. Il y a déjà beaucoup de monde sur le spot et, évidemment, une longue file d’attente pour le télésurf.
Alex s’équipe, grignote une barre dietsurf, puis s’avance dans les vagues. À quelques mètres, il attrape le câble en plastique filant au ras de l’eau et conduisant à un ponton situé au large du chenal. Le télésurf tire allègrement, à 10 nœuds, une trentaine de surfeurs. Voici la zone de déferlement. La réverbération fait scintiller la crête des vagues. Heureusement, Alex a ses lentilles de contact filtrantes, teintées par un pigment à base de mélanine. Une belle vague se présente. « À moi ! » crie Alex dans son hydrophone (un mini-émetteur-récepteur étanche placé dans son casque). « J’ai la priorité ! » Un drop quasi vertical, un super bottom turn à pleine vitesse, et retour face à la vague, utilisée comme tremplin de saut. Les surfeurs réalisent des acrobaties jadis impossibles. Leur truc ? Des chaussons spéciaux dont la semelle est revêtue de bandes BioGecko (s’inspirant des microcrochets des pattes de ce lézard) qui s’accrochent à d’autres biostrips collés sur la planche. Cette nouvelle dimension dans les figures de surf a conduit ce sport à faire son entrée aux Jeux olympiques de 2016 au Brésil.