par pipeau » Sam Mai 17, 2008 07:44
Petite dérive du sujet sur le phoque moine... Visiblement c'est le seul phoque que l'on ne trouve pas en eaux froides :
Pour beaucoup, les phoques sont synonymes de régions polaires. Mais, cette famille opportuniste a su coloniser les mers sous toutes les latitudes.Originaires de Méditerranée, les phoques moines ont traversé l’Atlantique. Une population a fait souche dans la mer des Caraïbes.
Le phoque moine des Caraïbes (Monachus tropicalis) a disparu du moins, aucun scientifique n’en a observé depuis longtemps.
A la faveur de l’ouverture de l’isthme panaméen, il y a entre 15 et 5 millions d’années, des individus essaimèrent vers le Pacifique et une nouvelle espèce se développa dans l’archipel d’Hawaï.
La encore, l’espèce est au bord de l’extinction à cause des nuisances créées par les activités touristiques et la chasse.
Le phoque moine d’Hawaï (Monachus schauinslandi) est au bord de l'extinction. Après avoir été presque entièrement exterminé au 19e siècle, le phoque moine des îles Hawaï est rigoureusement protégé par les Etats-Unis depuis 1909.
En 1956, on en comptait seulement 150. En 1980, la population atteignait 1 300 à 1 400 individus et l’on a pensé que l’espèce était sauvée.
Malheureusement, entre 1985 et 1996, les effectifs diminuèrent d’environ 4% par an et ils continuent à diminuer.
La cause n’en est pas la chasse, interdite, mais l’activité touristique. 60% des plages de reproduction ont été désertées à cause de la surfréquentation des récifs coralliens et des pêcheries industrielles.
Il y a une raréfaction catastrophique de la nourriture et des rejets toxiques. En 1999 et 2000, deux longliners se sont échoués, laissant échapper près de 25 000 litres de fuel qui ont gravement intoxiqué les phoques. En ultime recours, le gouvernement américain a créé en janvier 2001, une réserve pour protéger la population restante.
Le phoque moine de Méditerranée (Monachus monachus), autrefois très abondant, est aujourd’hui en voie d’extinction.
Chassé sans aucun contrôle jusqu’au milieu du 20ème siècle, il a pratiquement disparu de Méditerranée et du littoral mauritanien. La dernière population française s’est éteinte en Corse en 1975.
Le phoque-moine vivait jadis en petites bandes mais il est devenu plus ou moins solitaire, tant ses effectifs ont diminué.
Il affectionne les plages retirées ainsi que les petites criques et les grottes. Ce sont les lieux de ses amours et de la mise bas des petits.
En Méditerranée, le tourisme perturbe énormément les plages et criques discrètes. L’animal ne peut plus y trouver la tranquillité essentielle à sa reproduction.
Le phoque moine est en fait très méconnu. Sa rareté liée à une méfiance bien compréhensible envers l’homme fait qu’il est difficile à observer.
Par contre, il est considéré comme l’espèce la plus primitive de tous les phoques. On pense qu’il est l’ancêtre des phoques de l’Antarctique.
Leur reproduction diffère des autres espèces. Peu nombreuses et vivant dans de vastes archipels, les femelles n’ont pas de période d’oestrus synchronisés et peuvent mettre bas sans contrainte climatique.
Les mâles doivent patrouiller en quête d’une femelle et privilégient la rapidité de mouvement car les femelles sont plus grosses qu’eux.
La femelle ne met au monde qu’un seul petit tous les deux ans. Le jeune reste auprès de sa mère pendant 3 ans.
En général, les phoques qui vivent dans les régions chaudes passent leur journée dans l’eau et viennent se mettre au sec pour la nuit.
La stabilité du climat et des ressources alimentaires modifie radicalement le style de vie des espèces de ces latitudes.
Fait surprenant, ils possèdent la même couche de graisse que leurs cousins polaires ou que d’autres espèces vivant dans les eaux tempérées comme le veau marin.
Les phoques moines ne migrent pas. Le climat est propice à la sédentarité.
Un projet de sanctuaire près des côtes du Maroc est en cours.