Je me permets de continuer le report même c'est terminé en ce qui concerne le surf. Si ça pose problème, je laisse les modos me le signaler. Et encore merci pour les réactions.C'est sans regrets que nous quittons Ducroix Plage pour reprendre la route. La houle a beaucoup baissé, nous avons un blessé et nous sommes impatients de découvrir les mornes (montagnes en créole haïtien). Après une dernière photo devant la vague, nous prenons la route vers de nouvelles aventures.
La veille, notre éclopé a subit un massage à base de feuilles de papaye. Pourquoi pas ?Au bout d'un quart d'heure,nous sommes déjà arrêtés, je suis à la recherche d'une clé USB à Cap Haïtien pour mettre mes photos. De façon inespérée, je trouve mon bonheur en 15 minutes et nous repartons pour de bon.
20 km plus loin, une manifestation d'écoliers se trouve au milieu de la chaussée. Assis sur leurs bancs, ils chantent qu'ils veulent un professeur. C'est touchant mais nous sommes assez peu patients. Nous faisons demi-tour avec l'espoir de trouver une autre route. Sur la carte, cela a l'air possible mais nous avons déjà fait l’expérience des limites de la fiabilité de ce plan. Nous demandons conseil à des passants qui nous certifient qu'ils n'y pas d'autres possibilité que la route bloquée ; il faut attendre la fin de la manif. Puis, quand on leur montre notre itinéraire sur la carte, ils nous disent que « oui, c'est possible de passer par là».
Confiants, grâce à ces avis particulièrement crédibles, nous entamons donc un détour de 50 km qui nous fera passer sans difficultés par Grande Rivière du Nord, Marmelade et Dondon. La piste est magnifique et suit une crête pendant quelques dizaines de kilomètres avant de rejoindre un ruban de bitume à Dondon, c'est à dire au milieu de nul part. C'est du billard, et il n'y a personne sur la route. C'est surprenant mais nous apprendrons que le président du pays est originaire de Dondon. La ville est charmante avec ses très nombreux aménagement urbains. Au final, le détour fut très agréable et bien plus reposant que la nationale toujours très encombrée.
Joli piste sur la crête.
Petite ou Grande rivière ?Nous arrivons en soirée à Petite Rivière d'Artibonite, dernière ville avant la région des Chaos où nous nous rendons.
La ville est poussiéreuse mais je la trouve assez plaisante. Nous faisons quelques achats avant d'entamer la montée : ferraille pour le boulot, eau, bière, tomate et friture. Puis nous arrivons à notre logement d'un soir après une heure de piste. Le temps d'écraser une mygale en ouvrant les volets de la maison, nous ouvrons quelques bières avant de nous coucher.
Le lendemain, je suis réveillé tôt, comme tous les jours d'ailleurs. J'entends un match de tennis à proximité. Les types tapent comme des sourds et l'échange dure depuis une bonne demi-heure. Le bruit des coups m'oblige à me lever. En fait, un type est en train de couper un arbre à la machette. Ça m'étonnait aussi, un cour de tennis ici. L'arbre finit par perdre le match et tout le monde se lève.
Nous reprenons la piste en 4x4. Ça monte fort, c'est étroit et ça secoue beaucoup. Ensuite, ça monte plus fort,et enfin, ça monte beaucoup plus fort, c'est beaucoup plus étroit, et il y a des épingles à cheveux ... On dépasse un véhicule qui est arrêté. Le pilote abandonne car il ne s'imagine pas faire la descente, bien plus compliquée que la montée. Lui et ses collègues vont finir à pied. Ils en ont pour 4 heures au moins.
Sur la piste
Ça monte
Ça monte
Etc...
Quant à nous, le pilote nous mène encore une fois sans encombres à destination, c'est à dire la fin de la piste où nous avons rendez-vous avec nos porteurs. C'est un peu dur au début de se faire à l'idée que nous allons faire porter nos affaires par des humains. On est blancs, il sont noirs. On se sent un peu comme des colons. Mais ce ne sont pas des esclaves. Ils sont payés au poids et à l'heure. Nous nous rendrons compte rapidement que dans un monde sans piste et donc sans véhicules, porteurs est un métier très répandu. Cela dit, nos porteurs sont des femmes et des enfants et ça fait drôle quand même. Heureusement, nos bagages ne sont pas énormes. Ils partent rapidement dès qu'ils sont chargés et j'ai à peine le temps de prendre une photo de ma planche de surf sur la tête d'une porteuse.
Nous les suivons tranquillement, c'est notre première marche dans les mornes et nous en prenons plein les yeux. La vue est magnifique. Une heure après, nous retrouvons nos porteurs notre maison.
Difficile d'expliquer ce qu'est une planche de surf
Rencontre improbable. Mornes, voici une planche de surf. Planche de surf, voici les mornes.
Nos jeunes porteurs.
Une habitation au détour d'un sentier
Les mornes
On arrive au village de Pérodin
Notre maison, la classe