Paris c’est la capitale, tout est accessible depuis Paris mais les vagues sont loin. Et quand au gré d’une vie personnelle ou professionnelle, on se retrouve à Paris, on le vit comment?
Les vagues sont si loin mais les trips à l’étranger semblent si faciles à organiser…
Le Barbes Surf Club revendique son ancrage parisien et souhaite l’assumer pleinement.
Découvert au hasard de la lecture d’un article de presse estival, contact est pris pour rencontrer ses membres
Surfrepotes : Salut les gars ! Merci d’ avoir accepté cette demande d’échange ! Bienvenue sur Surfrepotes ! Pouvez-vous vous présenter ?
Guillaume : je m’appelle Guillaume Rouan j’ai 38ans je suis originaire du sud ouest mais j’ai dû immigrer à Paris pour le boulot il y a une bonne 10aines d’années.
Aurélien : Moi c’est Aurélien Bacquet. Je suis plus jeune, j’ai juste 37 ans. Je suis ch’ti mais ça fait presque 20 ans que j’habite à Paris… je suis arrivé pour faire une école de photo et je suis resté là, maintenant je bosse à mon compte pour me permettre de gérer mon emploi du temps comme je le souhaite. C’est ce qui fait que je peux me libérer pour aller surfer en Vendée ou ailleurs en plein milieu de semaine.
Surfrepotes : Vous êtes quels types de surfeurs ? (longboard, shortboard)
Guillaume : On surfe essentiellement des petites planches sauf Ryan qui vieillit et passe dans le club des midlength
(Je chambre mais c’est lui qui surfe vraiment le mieux)Aurélien : J’ai un longboard Bic en plastique, et le reste c’est que des petites planches. Chaque année je me dis que je vais me faire faire un longboard mais au final cette année c’était une 6’4’’. C’est un mid pour moi.
Surfrepotes : Un trip ou une session mémorable à nous raconter ?
Guillaume : ahaha il y en a eu beaucoup ! Celle qu’on aime bien raconter c’est quand on a fait un trip en vendée les vagues étaient parfaites et à la première vague ma tête tape la dérive et je m’ouvre la tête. Là je me dis que c’est pas possible de faire 10h de route A/R pour sortir maintenant. Ryan m’a filé sa cagoule et j’ai surfé pas loin de 4h avec un trou dans la tête. Je me suis fait recoudre par un médecin avant qu’on reparte le soir.
Aurélien : une fois on est parti en Vendée en février avec Ryan, Guillaume, et un gars qu’on connaissait pas à l’époque. Le mec était habitué à surfer au Maroc donc il avait pris le même matos : une 3/2 qu’il avait depuis quelques années. On a dû s’arrêter dans un Decat pour qu’il achète des chaussons et une cagoule, mais dans une eau à 8 degrés il a pas dû surfer beaucoup plus qu’une heure sur le week-end.
On avait aussi des puces de lit dans le Airbnb ce week-end là.
Heureusement que les conditions étaient cool!
Surfrepotes : le Barbes Surf Club, c’est quoi ? vous êtes combien ? d’où vient le nom ? Qu’est-ce qui vous réunit en dehors des sessions ?
Guillaume : on est 3 dans le projet Aurelien Ryan et moi. On s’est rencontrés en faisant des covoiturages pour aller surfer. Le nom vient du point de départ de nos trips le métro Barbès et le fait qu’Aurel habite le quartier. C’est un peu notre QG.
Aurélien : Au départ on s’appelait Wrecked. On cherchait un nom en anglais et Wrecked ça marchait pour l’idée d’être échoué à Paris, comme une vieille épave.
Au final personne se rappelait de notre nom, et ceux qui s’en souvenaient étaient incapables de le prononcer. « Vréckèède » « vréékiiiideuh »
On a laissé tomber ça pour Barbès Surfclub, qui était déjà un peu une blague entre ma femme et moi vu le nombre de planches dans l’appart, et les combis qui sèchent pendant plusieurs jours dans la salle de bain.
Surfrepotes : Vous vivez donc à Paris, ça se passe comment un trip surf depuis Paris, à la journée, le week end, quels sont les spots de prédilections ?
Guillaume : avec le boulot, la famille etc on essaie de capitaliser sur les trips à la journée. On conduit beaucoup et on surfe peu
Pour les spots Paris est assez bien placé car on est “proche” de la Bretagne, de la Normandie et de la Vendée. Mon endroit préféré c’est le Cotentin même si ça ne fonctionne pas souvent.
Aurélien : le seul truc cool à Paris quand tu fais du surf, c’est que t’es obligé de connaître une zone plus large que les 3 ou 4 options à côté de chez toi. On fait le déplacement que si le forecast est parfait, donc on checke une zone plus large comme l’a dit Guillaume. Au final t’as quand même souvent du surf parce que ça donne plein d’orientations de houle et de vent favorables.
Surfrepotes : Comment se passe l’accueil sur place ? Comment vous réagissez aux clichés ‘parisiens envahisseurs’ ? Vous jouez avec ? Vous assumez ?
Guillaume : en vrai on a jamais eu de soucis. On essaie de respecter “les règles” on arrive pas à 10 sur un spot, on respecte les locaux et on dit bonjour.
Aurélien : parfois j’ai l’impression qu’un parisien c’est juste un mec qui vit à plus de 20 minutes du spot, et y’en a plein partout.
On respecte les règles et les locaux, et au final le seul endroit où c’est devenu chiant d’aller surfer c’est Etretat parce que le patron du spot, qui tient un shop sur place, ne respecte rien et taxe tout le monde.
Donc c’est pas nous les gros kooks qui respectent pas
Surfrepotes : Paris avait au début des années 2000 le Paris Surf Club avec son forum, est ce que vous en avez déjà entendu parler ?
Guillaume : Alors le Paris Surf Club s’est transformé en groupe facebook “Surfers from Paris” les fameux SFP
On a bien poncé le groupe c’est comme ça que l’on s’est rencontré. 
Surfrepotes : Est ce que la finalité d’un surfeur parisien est de se rapprocher de l’océan ou finalement ça marche bien comme ça ?
Guillaume : Je dois avouer que Ryan et moi on habite à bordeaux désormais, mais je bosse toujours à Paris j’y suis toutes les semaines. Paris c’est un peu le meilleur des deux mondes, c’est un ville incroyable au niveau culturel, il y a une énergie folle etc et on peut “facilement” aller surfer si on a un boulot qui permet de se libérer facilement.
Aurelien : je suis un peu bloqué là pour mon taff, et pareil pour ma femme, mais je vais souvent en Bretagne où j’ai quelques clients aussi. Comme ça j’ai un peu le meilleur des deux mondes.
Surfrepotes : certains de vos membres ont-ils franchi le pas d’aller vivre près des vagues ?
Guillaume : comme je disais, j’ai bougé à Bordeaux il y a deux ans, mais ce qui a motivé ce choix c’est aussi le fait que j’ai eu un gamin et tout devenait plus compliqué à Paris. Bordeaux me permet de surfer plus c’est une réalité même s’il faut toujours prendre la caisse et être malin pour éviter les bouchons.
Surfrepotes : Je ne sais pas si vous savez mais Paris a eu dans les années 90 une piscine à vague surfable, à Etampes. Après de nombreux échos, pour le moment aucune piscine à vague à Paris, quelques vagues statiques comme Wave In Paris, vous les pratiquez ?
Guillaume : yes j’ai entendu parler de cette histoire dans un podcast de Didier Peter sur impact zone. Les vagues statiques c’est pas vraiment notre truc….
Aurélien : Ah je savais pas du tout. Pourquoi ça n’existe plus?
Je suis jamais allé tester une vague statique, mais je suis pas sûr que ça soit mon truc. Je crois que je préfère vraiment aller me peler le cul en Normandie et espérer toute la route que les vagues sont aussi cool que le forecast annoncé.
Surfrepotes : A quelle fréquence vous arrivez à surfer dans l’année ? Les vacances / surftrips doivent être attendus avec impatience ?
Guillaume : En se débrouillant bien on arrive à surfer depuis Paris 1 à 2 fois par mois.
Aurélien : ouais en moyenne une à deux fois par mois depuis Paris. Ça s’organise toujours en dernière minute en fonction des conditions. Parfois on part 2 fois par semaine, et parfois pas du tout.
Notre saison c’est vraiment l’hiver.
Surfrepotes : Le surf ça prend du temps, même en vivant proche de la côte. Du coup en étant encore plus loin, c’est pire. Niveau vie pro / vie perso / surf, pas trop compliqué ?
Guillaume : On a des boulots dans la création / des boss sympas qui nous permettent de bouger facilement en semaine. Le télétravail a beaucoup aidé pour ça aussi, le nombre de réunions faites en combi dans la voiture en mode “ma camera ne fonctionne pas sorry” ahah
Aurélien : je suis free-lance donc je m’arrange avec moi même
Surfrepotes : Est ce que quand les vagues sont plus loin, on doit quelque part être encore plus motivé et on savoure mieux les sessions ?
Guillaume : Clairement ! On développe presque une approche romantique, chaque session a une saveur particulière. On ressent le truc plus fort.
Aurélien : Chaque session est un vrai surftrip! Tu vas pas à l’eau 40 minutes pour rigoler. On reste jusqu’à plus avoir de force!
Surfrepotes : quand on se tape un aller - retour et que les vagues sont moisies, ça doit être encore pire depuis loin, ça vous arrive souvent ? ou vous ne jouez que les coups sûrs à 100% ?
Guillaume : On est prudent on connaît bien les forecasts, on a pas eu beaucoup d’échecs à notre actif même s’il y en a eu de jolis ahah
Aurélien : y’a eu des ratés mais ça arrive assez peu souvent.
Surfrepotes : Les prochains trips / sessions envisagés, c’est quoi ?
Guillaume : je garde un oeil sur le Cotentin pour faire un trip à la journée avec Aurélien ! Sinon on va essayer de se faire un petit trip cet hiver au Maroc pour rejoindre des milliers d’allemands et de parisiens
Aurélien : Guillaume et Ryan me rappellent souvent que je dois descendre les voir à Bordeaux. Je vais faire ça bientôt, mais sinon on parle d’aller à Chicama avec des potes au printemps prochain. Au moins l’aéroport est à côté de chez moi.
Surfrepotes : Un peu vous souhaitez quoi ? des trips et des sessions ou de trouver un job plus près de la côte ?
Guillaume : de gagner au loto et de surfer de petites planches passé 50 ans.
Aurélien : je vais commencer à jouer au loto alors.
Surfrepotes : Le mot de la fin ?
Guillaume : merci pour la prise de contact !
Aurélien : no locals, kooks only!
A14 par Barbes Surf Club
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https://vimeo.com/1029309528
les photos sont issues de leur compte instagram : https://www.instagram.com/barbessurfclub/
