Donc jeudi matin, 5 novembre 2020, réveil à 5h, réveillé depuis 4h30, je saute dans mes baskets, fout le masque sur le pif et court à travers le centre ville de Chiclayo encore endormi pour aller chercher la bagnole au parking.
Je laisse la voiture en bas de l immeuble le temps de prendre un rapide petit dej avec Cris et descendre la planche.
20 minutes plus tard on redescend, je fous la planche sur les barres, prêts à partir et là malédiction, le pneu arrière gauche est à plat...
Pneus neufs, je ne comprend pas et voit déjà la journée galère, il est 6 heures du mat, donc forcément pas de garagiste ouvert pour réparer le pneu et je n ai qu une galette en roue de secours qui ne fera pas le taf pour 200 bornes sur la panaméricaine dans le désert...
On part, direction la station service la plus proche pour le gonfler un peu et voir la gravité de la crevaison.
Je fous le bitogno et la deuxième galère, pas d air qui sort et du coup le peu d air qui restait s échappe...cette fois ci pas moyen d avancer avec la caisse avec un pneu sur la jante ...
Heureusement c était le pompiste qui avait oublié de mettre le compresseur en marche.
Je gonfle le pneu et on décide d avancer et de s arrêter régulièrement sur la route voir l évolution quite à trouver un garagiste plus loin sur la route quand il sera plus tard.
Finalement rien, le pneu restera gonflé, c est donc un "#$%&/ dans la rue qui n avait rien d autre a faire que de me dégonfler le pneu a 5h du mat. (edit 2 semaines après: c'était bien une crevaison lente)
Bref...sur le coup des 9 heures on débarque à Puerto Malabrigo, le village où se trouve la vague de Chicama, à 15 bornes de Paijan, une ville qui se trouve sur la panaméricaine.
Bonne nouvelle, depuis la route qui débarque jusqu à la plage où terminent les 4kms de spot on peut voir des vagues.
C est signe que la vague fonctionne en amont généralement.
Surprise, le village a pas mal changé depuis ma dernière visite estimée à 2014. Le front de mer est devenu piéton , fini la corniche en terre, place à un joli front de mer pavé.
On tournera en rond quelques minutes pour trouver comment s approcher de la zone de l hôtel d´el Hombre, point de rencontre stratégique qui domine le spot.
Finalement on stationnera la caisse juste à côté de l hôtel, un peu en arrière du front de mer.
Petite tristesse, l hôtel visité si souvent pour mes sessions à la journée à l'époque est fermé (temporairement pour COVID-19?) et à l air à moitié abandonné. D'ailleurs, El hombre, mythique personnage, est décédé il y a quelques mois.
Je marche jusqu'au mirador et là joie! Le spot fonctionne, du moins depuis le Point jusqu´au village, en passant par les sections de las dos tetas et del hombre.
Plus en amont la falaise cache le spot plus au sud, pas moyen de savoir d'ici si les autres sections fonctionnent.
C est pas gros (en même temps la houle ne s’y prête pas) mais il y a de belles vagues à la série.
La marée est mi basse sur le descendant.
Je calcule la présence d une vingtaine de surfeurs max (peu pour le spot) mais au moins 4 "foutus" zodiacs déjà à l eau.
Pandémie oblige, pas ou peu d'étrangers (sauf des brésiliens) à l'eau, l ambiance sera parfaite à l'eau toute la journée.
Bref, je me change en deux deux, Cris prépare le sac à dos avec l appareil , les chaussons de surf au cas où et c est parti.
Premier check.
C est parti pour les 20 minutes de marche jusqu au Point.
Malgré la mâtiné grise et l eau que je devine froide, pas de chaussons, je préfère m en passer surtout en longboard , comme c est marée basse y a moins de rochers pour la marche.
Cris découvre la plage et accroche tout de suite, c est vrai que le cadre, même sans soleil est magnifique, surtout à marée basse.
A l’eau certains se font déjà plaisir depuis quelques heures.
Pas gros mais l occasion de faire des manœuvres à l'infini pour ceux qui ont le niveau et les jambes.
Un mec se fait plaise en kayak
La section la plus longue a l air d être celle de las dos tetas et devant el hombre ça creuse.
Au point c est plus gros mais ça a l air de fermer un peu.
J arrive donc au point. Vu les vagues devant les rochers l entrée se fera par la deuxième baie à la rame.
Tout au fond a gauche, à 2km, Mal paso, la section la plus grosse, mais que je n ai jamais surfé, c´est venté , loin, en pleine mer avec beaucoup de courant.
Passage du point et arrivée à la seconde baie en face de la vague de la Cruz.
Ici la mise à l eau est délicate les jours de grosse houle
Un petit champ de patates dans lequel il faut ramer sans abimer la planche (et ses pieds) suivi d´un shore break puis une barre avec un courant latéral qui te ramène vers les rochers du point.
Autant en short board ça ne me posait pas de soucis puisque canard possible. Autant là en longboard j aprehende un peu plus. Pourtant la mer n est pas grosse mais très peu d eau à cause de la marée et beaucoup de courant.
Je laisse Cristina sur la plage, en mode photo (merci à elle!) et m élance.
La vague du cap et de la cruz fonctionnent mais sont toutes petites, sans doute à cause de l orientation de la houle qui est bien Sud et donc bloquée par la pointe au fond.
Le shorebreak en amont du point.
Mise à l eau.
Passage de barre effectué, maintenant on peut se laisse dériver jusqu au point.
Pendant ce temps les zodiacs continuent leur manège.
Pour cette première mise à l eau une série arrive dès mon arrivée au pic, je prends donc une première vague, étant plus à l inside que les mecs déposés en zodiacs.
Je dirais que sur les surfeurs présents, 80% avaient loué les services du zodiac, on était peu nombreux à marcher et rentrer à l eau à la rame.
Première vague de la journée. Malheureusement la vague ferme assez rapidement et je me retrouve coincé dans la baie a me prendre la série sur la tronche.
Le temps de ramer vers le large en me décalant que les zodiacs ont déjà déposé 5 ou 6 surfeurs qui prendront toutes les meilleurs vagues qui passent.
Le point depuis le bord. Au fond les vagues de série. Au premier plan, les plus petites qui cassent sur la dalle , là où les locaux qui connaissent parfaitement la vague se mettent de jolis tube à ras les patates et face aux rochers.
Les vagues de série...Ça ouvre à l infini, tu penses que ça ferme mais non. Avantage aux shortboards pour franchir les sessions quand même.
De mon côté j'ai du mal à me mettre dans le rythme en ce début de session. Je dérive en prenant quelques vagues intermédiaires mais rien de folichon et sort face à l hôtel d El hombre.
Pour la seconde entrée, voyant à quel point la marée est descendu et que les vagues au point ferment un peu , je décide me mettre à l eau face au point pour surfer la section de las dos tetas et del hombre.
Mise à l eau.
Ce sera une erreur, dépense d énergie inutile à faire du surplace en attendant que passent les séries puis frustration une fois placé quand toutes les vagues de séries débarquent avec quelqu un dessus qui ride la vague depuis déjà au moins 30 secondes, te dépasse et continue dessus jusqu à ce que tu ne puisses plus le voir ... remontée en zodiacal style...
Je sors un peu frustré.
Je vois le temps passer et commence à craindre une session loose
Pendant ce temps le manège continue à l'eau.
[img][IMG]https://nsa40.casimages.com/img/2020/11/18/201118124408441265.jpg[/img][/img]
Je me remotive et retente une entrée au fond comme la première.
Je retourne donc jusqu à la seconde baie , la houle a grossi et le shorebreak se fait plus menaçant avec la marée qui est désormais au plus bas de la journée. Je me coupe le dessus du pied à la mise à l eau en me retrouvant balancé sur une patate mais arrive finalement à rejoindre le point sans dégâts sur la planche.
Voyant une série arriver et le zodiac blindé se rapprocher, je décide de partir sur la première vague quite à bouffer la série derrière.
Malheureusement la vague ferme et me voila dans la baie sur la dale à ramasser la série sur la tronche.
Une offrande de casquette plus tard à la pachamama et me voilà à me décaler le plus possible pour éviter les futures séries.
A croire que cette offrande involontaire à l océan a fonctionné, s´en suivront coup sur coup 3 magnifiques vagues intermédiaires qui me donneront l'occasion de caler hang five et hang ten d´une durée inespérée, check, test du noseride validé! Les vagues m´emmènent tellement loin jusqu'à´au village que Cris qui était restée du côté des dos tetas ne peut plus suivre niveau photos, dommage!
Je sors la banane figée sur le visage, fin prêt à faire une pause et déguster un bon poisson frit.
On trouve un petit restau sur la plage en face de la section du village, tout le monde est sorti déjeuner, devant nous des tubes vides déroulent.
Les vagues s'en vont mourir à l ´extrémité nord du spot, contre la vieille jetée de pêche.
Après manger, on prend la caisse et partons suivre une piste de sable qui monte en haut des falaises qui dominent le spot, les vues sont incroyables.
Vous reconnaitrez l'endroit où la photo de The Search a été prise même si aujourd'hui cette partie su spot ne fonctionne pas spécialement.
Le vent s est fortement levé entre temps.
Avec le vent les vagues sont devenues ultra rapides , ça risque de compliquer la chose en longboard.
C'est parti pour la seconde session.
Le spot est quasiment vide, plus qu un zodiac.
Les murs sont longsssssss et tiennent mais il faut aller à mac5.
Je cherche quelques visions mais ne tente pas le diable, de peur de plier la board.
Moins gros mais tout aussi plaisant
Petit cheat five que tu peux tenir 30 secondes si tu as les cuisses pour...
Après deux entrées, les impératifs familiaux font qu'il est l'heure de descendre du manège.
J´avorte la session de l après midi mais je suis aux anges.
Une dernier montée de falaise histoire de terminer de t éclater les cuisses
Un dernier coup d œil au spot.
Et à la prochaine Chicama!!!