[ Compte-rendu ] Stage de shape "Hollow"

Le domaine des gratteurs de mousse

Messagepar Balsa » Mer Mai 13, 2009 18:09

Ca s'est super-bien passé!!! Pour l'instant, je n'ai eu que des commentaires positifs. J'ai pu faire connaissance avec Jeremy Ferrara et Rudy ainsi qu'avec plein d'autres gens intéressants dont, évidemment, Paul lui-même.

Voici les liens pour ces trois journées:

http://www.surfboards.fr/hollow/hollow9.htm
http://www.surfboards.fr/hollow/hollow10.htm
http://www.surfboards.fr/hollow/hollow11.htm
Balsa
 

Messagepar Mowgli » Mer Mai 13, 2009 19:28

wAga et moi allons faire un report du stage qui était vraiment géniallissime !
Juste le temps de tout trier, écrire etc.... puis trouver le temps pour :wink:
I read somewhere... how important it is in life not necessarily to be strong... but to feel strong.
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Messagepar wAga » Lun Juin 01, 2009 15:55

...allez, je profite d'un créneau avec une connexion qui fonctionne pour la mise en ligne du compte-rendu :wink: !





("vieux motard que jamais" !)
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Messagepar wAga » Lun Juin 01, 2009 16:02

Après ma première participation à une session de shape comme spectateur, ce stage présente une double opportunité : prendre part activement à la réalisation d'une planche et surtout la faire en bois.

C'est un matériau que j'affectionne particulièrement, par héritage familial et pour son côté "naturel". Cette expérience, va-t-elle être une possibilité de créer une planche plus "verte" ?

Ce serait une aubaine !
Le didacticiel reçu de Paul Jensen me donne déjà quelques pistes pour la réponse.
L'occasion me sera donnée d'évoquer le sujet avec lui et les autres participants.

Et qui sont-ils ces participants ? ...que je vais côtoyer pendant ses 3 jours.
Certes il y a Mowgli, que je connais bien et 2 autres noms me parlent également : Rudy Ferrière et Jérémy Ferrara, shapers de leur état.
Mais les autres, pourquoi viennent-ils ? ...qu'elles sont leurs motivations, leurs attentes ?

Ces 3 jours s'annoncent donc riches en enseignements et en échanges.


Rentrons dans le vif du sujet.
La construction bois Hollow repose sur une structure interne : l’ossature (squelette) sur laquelle sont fixées 2 "peaux" (carène et pont) et enfin les rails (construits en sandwich)






Nous commençons par trier les lamelles à notre disposition, elles sont en Cèdre rouge et en Balsa.

Le but est de repérer les motifs des nervures du bois pour pousser la symétrie au delà de l'alternance des essences et des largeurs.

Les lamelles sont ensuite positionnées bord à bord ; la face extérieure (que l'on verra côté pont et côté carène une fois la planche terminée) sur le dessus.

Des bandes de scotch de masquage viennent les solidariser entre elles sur la longueur.
D'autres bandes sont collées à intervalles réguliers sur la largeur en veillant à bien les tendre.
Ces dernières, de par leur tension, auront tendance à galber l'assemblage réalisé. C'est le but recherché pour assurer une bonne solidarité entre les lamelles.

Chacun des 4 bords reçoit une bande collée à la moitié de sa largeur, l'autre moitié du scotch reste dans le vide et servira bientôt.
L'ensemble est alors retourné.

La résine est préparée.
La face qui se retrouvera en contact avec l'ossature (face intérieure) est recouverte de tissu de fibre de verre.
Les bandes de scotch collées sur les bords et qui dépassent à moitié permettent maintenant de maintenir le tissu en place.
La résine est appliquée à la raclette en veillant à bien imprégner le tissu et le bois.






On répète l'opération précédente pour la deuxième "peau" en respectant l'alternance des bois et des largeurs des lamelles.
Puis : scotch, tissu, résine, raclette.
Les peaux sont mises à l'écart pendant que la résine durcit.
Le moment est venu d'attaquer le mécano du montage de l'ossature.

Nous disposons d'un kit avec :
  • 1 stringer
  • 2 rails
  • 6 traverses (pour la 7'3", 5 pour les fishs en 5'10")
  • 2 pièces pour le nose
  • 2 pièces pour le tail

Le kit est prédécoupé et hormis quelques retouches nécessaires sur les hauteurs des tenons, l'assemblage est un jeu d'enfant.
Le tout est maintenu par des colliers en plastique le temps d'appliquer au pistolet un peu de colle à chaud. Les colliers seront retirés par la suite.






La résine a suffisamment durci pour que l'on retire le scotch.
L'une des fonctions secondaires, mais importante des bandes tendues sur la longueur est d'avoir retenu l'excès de résine dans les interstices entre les lamelles.
Celles-ci sont solidaires et les faces extérieures, des peaux du pont et de la carène, restent propres.

Nous reportons ensuite l'outline de l'ossature en la centrant sur les 2 peaux.
On laisse 2 bons cm. de plus et on découpe l'excédent à la scie sauteuse.

La peau du pont est posée à plat, face intérieure (tissu / résine) sur le dessus.
On vient alors positionner l'ossature en la centrant bien grâce au stringer.
Afin de respecter le rocker de l'ossature on surélève un peu le nose et on le charge pour contraindre la peau. Celle-ci épouse déjà quasiment les courbes de l'ossature.
Cette vérification faite, on retire le poids sur le nose pour appliquer un filet de colle-contact au pistolet sur tous les champs de l'ossature en contact avec la peau.
On remet en pression, le poids revient lester le nose et des pinces maintiennent le tout en place.

En prévision des contraintes et des appuis qui seront exercés sur le pont, on dispose des traverses intermédiaires entre les traverses principales.
Elles reçoivent une couche de tissu, noyé dans un peu de résine appliquée au pinceau.

Tous les angles peau / ossature reçoivent un filet de colle lissée au doigt (avec un gant) pour parfaire le collage.

L'assemblage de la peau du pont se fera après avoir déposé un généreux filet de colle-contact sur le champ supérieur de l'ensemble de l'ossature.
Là aussi il faut veiller au bon positionnement de la peau afin d'avoir un alignement idéal de chacune des lamelles des 2 faces, pont et carène.
Le tout est mis sous "presse" : pince et cordelette de bridage. On utilise les chutes des lamelles de Cèdre rouge. Cela évite de marquer les bords. N'oublions pas que les bois utilisés sont tendres et ils marquent facilement.

La fin de la première journée est là.
Il fait bon, il y a de la houle et on va se retrouver à C…, spot de repli abrité pour ma première session du séjour en EH !
Paul J. nous accompagne avec son longboard de voyage : démontable en 2 morceaux. Un seul regret, il n'est pas en bois ;-)
Report des sessions de vendredi 8 mai






La nuit a été courte mais réparatrice.
Après la session de la veille au soir et du dîner à 4 au 360, une session "musclée" sur le spot de L... a ouvert la journée.
Report de la session de samedi 9 mai

Mais nous voilà de retour devant notre chantier.
Il est temps d'enlever les pinces et les cordelettes pour apprécier le collage : les alignements sont idéals, les courbes saines et l'assiette bonne !

A l'aide d'une effleureuse (défonceuse miniature ?) on va usine les centimètres (en trop) laissés sur l'outline.
Le but est d'affiner l'outline le long des rails, au plus prêt de l'ossature, de façon à préparer la pose des rails.
Ils seront réalisés en sandwich : Liège / contreplaqué cintrable. 3 épaisseurs de chaque sont prévues pour créer la matière nécessaire au shape des rails définitifs.

On réalise un masquage pont et carène pour éviter les "accidents de colle".
Cette fois c'est de la colle-contact néoprène qui est utilisée.
Elle est appliquée au pinceau sur les flancs de l'ossature et les bandelettes de liège qui seront les premières à être collées. Elles sont mises de côté pendant le pré-séchage de la colle.
Le sandwich est réalisé directement sur les flancs de la planche naissante pour gérer au mieux les courbes du rocker.
Après les 10 à 15 minutes de pré-séchage, le geste doit être précis lors de la pose, on n'a pas droit à l'erreur. Une fois en contact les 2 surfaces précédemment encollées adhèrent quasi immédiatement. !

Selon le comportement de la dernière couche mise en place, il est parfois utile de la mettre sous pression pour assurer un bon maintien.

La réalisation des sandwichs des rails nous prendra pas mal de temps pour obtenir un bon encollage et un temps de séchage minimal avant la pose de d'une nouvelle couche.
Les 6 épaisseurs de chacun des côtés seront finalement en place en début de soirée.

Ça tombe bien, le vent s'est levé et les vagues ont perdu de leur perfection.
La houle est annoncée stationnaire pour le lendemain et nous avons une table pour 10 réservée dans un bon resto. du centre de Guéthary.
Une excellente soirée un peu arrosée s'en suivra.







Même combat que la veille ! ...courte nuit réparatrice.
Il pleut (normal on est en EH ! ;-) il fait encore nuit et le spectacle vu depuis la terrasse de Guéthary est très attrayant.
Ce matin, session sur un nouveau spot donc.
JC (un de mes compagnons de shape) nous fera découvrir P… la belle.
Session épique (encore !)...
Report des sessions de dimanche 10 mai : 1° partie (matin), 2° partie (matin), 3° partie (fin d'après-midi)


Les 10h00 approchent, il est temps de retourner à l'atelier !

Les rails sont nickels. Le masquage pont / carène cède la place à une bande de scotch de masquage large le long des rails.
On élimine les excès de colle au cutter et à la cale à poncer.

Le temps est venu de démarrer le rabot électrique, en l'occurrence un Skil 100 !
Les bevels sont facilement traçables et les strates du sandwich des rails sont idéales pour se repérer.
Il sera laissé aux experts : Balsa et Jeremy Ferrara, qui tomberont les rails avec aisance.

Sachant que les 2 composants du sandwich ne se comportent pas de la même manière, le liège est plus coriace que le contre-plaqué cintrable.
Nous peaufinons à la cale à poncer, au rabot manuel et au papier de verre.





Nous préparons les ailerons : en bois et glassed-on !

Ils sont composés de lamelles de Cèdre rouge de différentes teintes.

Elles sont taillées en sifflet puis assemblées bord-à-bord à la colle à bois sur une feuille de papier fixée sur une plaque de bois. Quelques pointes maintiennent les lamelles sur les bords et gardent l'ensemble en pression. Le collage devrait être bon.

L'outline de l'aileron (monte en single pour le 7'3", en twin keel pour les fishs 5'10") sera ensuite tracé et découpé dans l'assemblage.






La patte de Paul J. et sa connaissance du matériau font la différence pour venir à bout des petites imperfections récalcitrantes.
Idem pour affiner le nose et les rails.
La 7'3" n'a jamais était aussi près de ressembler à une planche finie, prête à être glassée (idem pour les fishes d'ailleurs !).
Il ne lui manque plus que le tail-block et un dernier ponçage très fin.

Comme annoncé dans les règles du "jeu" de ses 3 jours, un tirage au sort attribue chacune des planches à l'un(e) de ses concepteurs(trice) au sein de chaque équipe.

C'est SJ l'unique fille de mon groupe qui repartira avec la 7'3" !
…en train jusqu'en Bretagne.

Les fishes 5'10" iront pour l'un sur IO avec Rudy F. et l'autre partira en Méd. au pays des kites avec SP.

Il reste aux 3 heureux gagnants de finir les planches : un bon ponçage final, la pose des dérives et le glassage.



Chacun d'entre nous à pu se faire un copie des 3 templates amenés par Paul J. : le fish 5'10", la 7'3", le 9'.

Au fil des discussions il m'a semblait que les plus motivés pour passer à l'acte chacun de son côté sont ceux qui habitent le plus loin de l'océan.
Assurément un bon moyen de palier le manque de surf en se canalisant sur la fabrication.
La majorité de notre groupe, est donc constituée de surfers "anonymes" qui pratiquent plus ou moins fréquemment selon l'éloignement de leur lieu de résidence.

Il y a même un parfait débutant, MS qui a fait sa première session à l'occasion de celle du vendredi. A l'occasion du dîner du samedi, il me confia que sa motivation en a été renforcée et que ce qu'il désirait c'est de surfer une planche "maison" dès le départ.

N'est-ce pas là une preuve de la simplicité de la méthode proposée par Paul J. qui veille constamment à retirer ce qui est superflus et non indispensable : dans le plus pur esprit "streamline" des designers.

D'ailleurs ces stages qu'il dispense aux 4 coins de la planète (il était en Australie quelques semaines avant de venir à Guéthary…, il poursuivra par Jersey…) lui donnent parfois de nouvelles idées pour faire évoluer sa méthode. Il nous parla notamment d'une "anodine" évolution pour réaliser le sandwich des rails…

Cette perpétuelle réflexion et la remise en question qu'elle provoque contribue à rendre accessible une méthode éprouvée.
Paul J. me confia que plusieurs centaines de planches ont déjà été réalisées sur la base de sa méthode et qu'il encourage ses stagiaires à être ingénieux.
Tant pour résoudre les embuches au cours de la construction que pour adapter les matériaux et le matériel à ceux disponibles localement.

Et la boucle se boucle d'elle-même. Les stagiaires formés qui cogitent seuls au cours de leur propre production ne manquent pas de faire un compte-rendu à Paul J. pour l'informer ou pour partager une évolution d'un procédé.
Depuis la fin de ce stage, Paul J. n'a pas cessé de communiquer avec nous par mail, en nous transférant quelques messages de stagiaires. Les bonnes idées se partagent et les bonnes pratiques aussi.
Pas étonnant de la part de ce personnage attachant et curieux du monde qui l'entoure, composé de surfers anonymes dont les différences culturelles s'effacent dès que le sujet universel du shape les rassemble !




Voici des liens externes liés au Stage de shape "Hollow" qui retranscrivent bien l'atmosphère et le point de vue de l'éternel voyageur qu'est Paul Jensen [b]
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Messagepar Bellota » Lun Juin 01, 2009 22:12

Merci Waga pour ce report bien complet ... et les planches sont vraiment super belles : BRAVO !
Ca donne envie de se lancer aussi ...

Tant que j'y suis, merci aussi à Balsa (et accessoirement à Paul Jensen) pour cette super initiative ... même pour ceux qui n'ont pas participé, ça fait rêver et ça démontre un état d'esprit "comme on les aime" !
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Messagepar danga974 » Mar Juin 02, 2009 14:18

:shock: qu'est ce que j'aimerai avoir ce don! les planches sont "biotifoule"!
working is for people who don't surf.

la théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne,
la pratique, c'est quand tout fonctionne et personne ne sait pourquoi.
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Messagepar Balsa » Mer Juin 03, 2009 21:14

Bellota a écrit:Tant que j'y suis, merci aussi à Balsa (et accessoirement à Paul Jensen) pour cette super initiative ...


Merci pour tes remerciements, mais je rappelle que je n'ai fait que proposer mon atelier comme lieu du stage, toute l'organisation est à porter au crédit de Jean-Marc (McFly). Et j'en ai profité, comme tout le monde, pour m'instruire sur cette méthode de construction. merci, surtout, à tous les participants qui ont su créer une ambiance vraiment chouette et qui donne envie de renouveler l'expérience.

j'en profite pour lancer ici un appel: il y a eu deux sweat-shirts oubliés dans l'atelier: un rouge et un gris. Si vous savez à qui c'est, faites-moi signe!
Balsa
 

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