Ami(e)s repotiens du jour, bonjour bonjour !
Voilà un sacré bout de temps que je n’avais pas posté ici… Ca y est je romps enfin le mauvais œil, tout du moins j’espère…
Fin octobre, mon contrat au Maroc se termine sans perspective de réembauche, un déménagement à organiser, la voiture à remonter en France impérativement avant le 1er novembre pour des raisons douanières, une fois de retour au pays beaucoup de temps passé avec les amis et la famille, parce que ça reste le plus important quand même, et enfin depuis un peu moins d’une semaine, de nouveau au Maroc à la recherche d’un emploi… Bref tout ça cumulé qui fait que je n’ai pu mettre une dérive à l’eau depuis près d’un mois … Avant que le rendez vous avec l’océan soit enfin pris, en ce dimanche matin pluvieux…
Dimanche 20 Novembre, la tempête qui souffle dehors m’extirpe des bras de Morphée, la pluie frappe aux carreaux avec violence, force est d’admettre que l’appel de la couette se fait plutôt convainquant, un message à l’ami Hatim qui me confirmera que le rendez vous tiens toujours suffit à me motiver pour m’extraire du lit chaud…
10h, sous un climat me rappelant ma normandie un mois de décembre, je déambule dans les rues du centre ville de Casa, tentant désespérément de m’abriter de la pluie et de trouver un taxi qui daigne accepter que j’y case ma planche de surf... Malgré qu’on soit dimanche mêlé au temps détestable, je zigzague dans la rue qui fourmille de passant, au milieu du brouhara du traffic ultra dense et des klaxons. Ici l’horizon est barré par les immeubles ternes et crasseux, pour un gars de la campagne comme moi, c’est presque une prison à ciel ouvert, j’étouffe et à force de persuasion convainc un taxi de bien vouloir me déposer à la gare.
Enfin dans le train qui mène à Ain Sebaa, mon ancien quartier au nord du centre ville, enfin au calme également, et surtout pour la première fois depuis près de 4 semaines, je revois l’océan. Je n’ai aucune idée des conditions, mais la mer semble déchainée, sombre, à l’image du ciel. Seul point qui semble positif au premier abord, le vent très soutenu est complètement off, et permet de couronner chaque vague d’un gigantesque panache d’écume blanc contrastant considérablement avec l’horizon, toujours aussi noir.
Gare d’Ain Sebaa, je suis attendu, et retrouve la fier équipe avec qui j’avais l’habitude de surfer, Hatim, youssef, Haytam, ça fait un bien fou de les revoirs. Je m’entasse avec l’ami Hatim et 4 autres planches de surf à l’arrière de l’utilitaire, jambes croisées sur un sac à dos. Ca y est on y va enfin !
Premier arrêt sur le repli d’Ain Sebaa, ça fait du bien de retrouver le quartier, mais non sans une certaine nostalgie… J’apprends que la houle est annoncée avec 3,8m… Ca devrait fonctionner. Finalement le spot est en chantier, et loin d’être à la hauteur de nos espérances, le vent est toujours OFF, la pluie toujours ON.
De nouveau on s’entasse dans l’utilitaire direction un second spot, pour un même constat, c’est le chantier. On reprend la route toujours plus au nord, on s’entend à peine parler tant la pluie et le vent fouette la carrosserie de la voiture, je tente de distingué l’océan à travers la buée et la pluie, devine des montagnes d’eau qui déferlent au large, c’est véritablement la tempête.
Enfin sur place, à une petite 40taine de kilomètre au nord d’Ain Sebaa, non loin d’un spot dont le nom est le même que celui d’un membre du forum
on découvre la baie, plus abrité du vent et de la houle, offrant un plan d’eau pas franchement extraordinaire mais sur lequel on distingue quelques pics plus régulier et largement surfable. Bien sur personne à l’eau. Hauteur estimé, 1m2, 1m5 sur les plus grosses séries. L’eau est marron opaque, le ciel toujours plus menaçant…
Changement express sur une petite terrasse d’un épicier fermé, abrité de la pluie, et enfin déjà trempé de la tête au pied par cette douche froide tombé du ciel, nous voici sur la plage. Le temps de m’échauffer, la pluie retombe de plus belle, n’offrant même plus de visibilité à plus de 50m, et malgré le fait que je me dirige vers un pic assez régulier où la hauteur des vagues n’est pas excessive, l’accueil est loin d’être chaleureux, et c’est non sans une certaine appréhension que j’entame mes premières brasses lorsque sans moindre signe précurseur, un immense éclair vertical zèbre le ciel, illuminant l’obscurité, pile face à moi dans une explosion terrible, la foudre est tombé à moins d’un kilomètre… demi tour illico avec la première mousse qui passe et me revoilà sur la plage, sous le regard de mes collègues qui semblent plus préoccupés par les vagues que par autre chose…
Visiblement pas conscient du danger de surfer sous l’orage. Ils me font signe, ne comprennent apparemment pas mon retour sur le sable. J’attends... 5min, 10min… Pas de nouveau coup de tonnerre ni d’éclair, je suis trempé jusqu’au os par la pluie froide qui fouette le visage. Je me résigne à retourner au pic…
Ayant enfin retrouvé mes camarades, je me laisse étudier le pic, qui offre bizarrement de très belles séries au milieu de toute cette apocalypse, le violent vent off creuse considérablement les vagues, et on bénéficie d’une seconde douche froide en plus de la pluie à chaque série. Avec un bon niveau (Donc pas comme moi) il y a moyen de se caler presque systématiquement dans un minitube parfait !
Malheureusement, 4 semaines d’abstinence surfistique m’ont fait perdre des bras, prendre du poids, et le take off se fait quasiment systématiquement en aveugle à cause du vent. Bref autant les vagues sont géométriquement à ma portées, autant les conditions n’étaient pas les plus adéquats pour une reprise, et ça c’est vu sur le rendement final de la session.
Malgré tout ça, sur les 4 ou 5 vagues surfées, quel plaisirs de retrouver le surf et ces sensations ! Même si mes appuies étaient un peu frêle, une fois le take off et le bottom de validés les vagues offraient de formidables murs à manœuvres, sur lesquels je me contenterai de quelques courbes ici et la. Des visions magiques de la lèvre frétillante juste au dessus de la tête sur des séries qui n’en finissaient pas d’ouvrir !
A noter une gauche qui restera marqué dans un mon esprit, take off, bottom un peu hasardeux mais bottom quand même, je réussi à monter au sommet de la vague avant d’en redescendre, nouveau bottom avant de deviner que la section va fermer. Je ne sais pas ce qui s’est passé dans ma tête, d’autant plus que ça ne me ressemble pas, mais mon unique réflexe à été de me caler contre le mur, attraper le rail de ma planche, plongé la main dans l’eau pour me freiner et… Fermer les yeux… … …
Il s’est passé une demi-seconde sans que rien ne se passe, sans savoir si j’étais réellement dedans ou non, peut être aurai-je eut l’occasion de découvrir enfin le tunnel, mais non au lieu de ça j’ai fermé les yeux… Avant de bien évidemment prendre la sanction qui va de soit…
La session se termine, par de petites éclaircies, malheureusement pile lorsque je commence à retrouver mes marques… Tant pi il y en aura d’autre incessamment sous peu, je ressors de l’eau de nouveau sous la pluie battante mais cette fois ci avec le sourire, le surf c’est si bon !
La prochaine, samedi au plus tard inchallah, espérons plus tôt !