xaviertheboy a écrit:Salut Reveil tardif ce matin et hop direction une plage d'Anglet, sur le site du volcom VQS series, de bonnes vagues bien glassy , pas un brin de vent , pour le warm up, bon feeling avec le pic et tout le monde le smile ! ..Squattage toute la journée sur le site , avec surf, bbq burritos et tequilla au programme avec les potos !! La houle a bien repris dans la nuit et on a eu un bon mètre cinquante assez propre toute la journée, malgré des prévisions de pluie et d'orage..( ce qu'on a eu mais en fin d'aprem, mais c'est resté glassy à l'eau )
Down de la journée , j'ai détruit le rail de ma 5'6" en replaquant un pti air le talon en plein sur le rail ( à 15 cm au dessus du pad )
Matt a écrit:Ouais, même avec un peu de vent, ça va le faire au montant, voire même un peu mieux au plein haut.
=WAVE= a écrit:Y’a eut du gavage dans l’air on dirait ! Bravo à tous, et Pour ma ce fut épique ce dimanche matin également !!
Depuis que je me suis installé à Ain Sebaa, c'est-à-dire depuis plus ou moins 1 ans et demie, j’entends parlé d’un spot « secret » quasiment à chaque session, ou à chaque moment passé avec des amis surfer. A chaque fois on me la décrit comme un mini pipeline, comme un vague parfaite, mais puissante, rapide, tubulaire, et qui déroule sur une dalle couverte de moule ce qui rendrait la mise à l’eau et le take off en des moments riches en sensation…
Pour mystifié d’avantage ce spot, sa réputation ne se limite pas à Ain Sebaa, ni même à Casa et sa région, puisque partout lors de mes trips surfistiques, que ce soit au nord, ou bien loin vers le sud, la simple évocation de mon quartier fait sortir de la bouche de mon interlocuteur son nom, ajouté à un petit sourire en coin.
Je découvre aussi que pas mal de revu, news, magasine, consacré au surf font mention de cette fameuse gauche, qui d’après les dire de certain, fait parti des plus belles du Maroc. Info ou intox, fait réel ou exagération ? Je ne saurai pas le dire en tout cas, une chose est sur c’est que j’ai fini par mystifier cette vague !
Et à force de m’en parler s’en jamais la voir, et d’en accroître ma curiosité, on a fini par faire naître en moi presque une légende. Jusqu’au jour où, enfin, un des amis avec qui je surfe régulièrement, après de nombreuses mises en garde, me promet de m’y emmener… Un jour.
Ce beau jour, c’était justement ce dimanche 1er mai. Après avoir passé des heures à scruter les sites de prévisions, une fenêtre semble s’ouvrir dimanche matin pour enfin me faire partager le « secret » !
Secret, secret, cette vague tout le monde la connaît, je pourrai très bien citer le nom. D’ailleurs je l’ai trouvé mentionné sur un autre forum de surf francophone… Enfait même en connaissant son nom, sa position géographique approximative, elle est quasiment impossible à trouver si personne ne daigne vous la montrer ! Stah Bouzroug ! Voilà c’est dit, et en Français cela veut dire « La terrasse de moule ». Facile à deviner pourquoi !
Alors ça y est le rendez vous et pris avec la belle, et deux amis. Je peux vous dire qu’à partir du moment ou nous avons fixé l’heure et le lieu, j’étais comme un gosse avant noël, trépignant d’impatience, et à la fois stressé comme à la veille d’un examen…
Dimanche matin, 8h, le réveil sonne, debout. Aujourd’hui j’ai un rendez vous important ! Un coup d’œil par la fenêtre, la mer est aussi sombre que le ciel menaçant, pas un souffle de vent, , mêlé à un léger brouillard, quelques gouttes de pluies, rues désertes et silencieuses, ambiance presque fantomatique… Bon…
Solide petit déjeuner, et le temps de charger les affaires dans la voiture je prends une averse digne de ce nom, aussi rapide qu’efficace pour se faire tremper… J’avais rendez vous avec l’ami Hatim à 9H, il est 9h30, tout va bien !
Planche sur le toit, et zou, un petit kilomètre plus loin on quitte la route côtière pour s’engager à travers l’un des nombreux douars d’Ain Sebaa, avant de débarquer sur une petite place caché derrière les cabanes et les usines, qui surplombe une grande dalle rocheuse complètement chaotique, et au bout… l’océan !!
Et dans l’océan normalement, quelque part au milieu du (J’aurai aimé dire grand bleu) grand gris sombre, quelque part se cache et déroule cette fameuse perle nommé Stah Bouzroug !
L’ami Hatim, plutôt d’un air déconcerté, me montre plus ou moins l’endroit, ou la vague est censé apparaître, mais au lieu de ça, un immense flat, suivi de quelque mousse qui viennent se briser sur les rochers… « Merde c’est flat » Bonjour la déception…
« On fait quoi ?... » « Ben déjà on attends Abdelhadi, et on va voir, ça va peut être rentré… » Nouvelle averse, on attends sagement les yeux rivés sur la zone, à travers la buée qui s’installe gentiment dans la voiture…
Et la ça y est, une masse sombre se lève à l’horizon, malgré l’absence de contraste on devine un train de houle en train de prendre forme et s’élevé doucement, avant que la première vague arrivé à son sommet, viennent s’abattre dans une explosion d’eau de mer en son centre et dérouler de part et d’autre… « Beh on dirai que ça rentre ?! » « Ouai ouai on dirai bien » Difficile à évaluer la taille à cette distance, d’ailleurs à quelle distance se trouve t’elle ? Je dirai largement plus de 500m… Je sais pas trop.
Abdelhadi arrive, trempé lui aussi, et on fonce au local de l’asso quelques centaines de mètre plus au nord pour choper le matos et se changer avant de revenir de nouveau sur la petite place.
Stah bouzroug portant bien son nom, Hatim et moi on enfile des chaussons histoire de limiter les risques de coupures. Ce n’est pas le cas d’Abdelhadi, lui habite face au spot, et est trop habitué, pas la peine.
Première épreuve de la session, Abdelhadi à décider d’y aller en courant, et malgré le fait qu’il soit pied nu lui, et ben il est loin d’être facile à suivre, et nous voilà Hatim et moi, tentant de ne pas trop se faire distancer à travers cette immense dalle rocheuse qui s’étend sur plusieurs centaines de mètre, aux multiples pièges tels que trous, oursins, moules, et surtout recouvert d’une algue qui rend chaque pierre plus glissante qu’une patinoire.
Quelques minutes plus tard, personne n’est encore blessé, parfait, première épreuve réussi pour tout le monde, et nous voici arrivé au bout, face à l’océan, et il reste une cinquantaine de mètre à faire en équilibre sur une espèce de digue large d’à peine 10cm et s’enfonçant dans la mer au bout de laquelle s’effectuera la mise à l’eau.
Au bout de cette petite digue, dans un équilibre franchement précaire, imaginez les vagues venant la frappé, mêlé au fait que vous n’avez que 10 petits centimètres pour garder l’équilibre, et ajouté à ça une couche d’algue ultra glissante, bref tous les éléments sont réunis pour vous faire vous casser la figure dans les minutes qui suivent, alors on ne tarde pas, on s’y jette et direction… Direction par la la, la bas oui, plus ou moins, j’ai encore du mal à voir comment on peut repérer la vague à cette distance, mais Abdelhadi semble très bien savoir ou allé, alors bien évidement je le suis de près, tout du moins au début.
Première mise en garde, des le départ, malgré les reformes qui nous arrivent systématiquement dessus, on me fait comprendre qu’il ne faut surtout pas faire de gros canards, resté le plus possible à la surface, car c’est plein de patates disséminés un peu partout… Bon de quoi me rajouter encore un chouya de pression…
Seconde épreuve, c’est parti, à ce moment la sans encore le savoir, pour…20min de rame… direction le plein large ! Ca me parait tellement long que je fini par me demander ou est ce qu’on va comme ça, une chose est sur c’est qu’on s’éloigne considérablement de la côte ! Jusqu’au moment ou, Abdelhadi qui a prit une bonne centaine de mètre d’avance sur moi, fait brusquement demie tour pour revenir de mon côté, et que j’aperçois derrière lui une immense masse sombre se lever et prendre forme, un véritable mur d’eau qui n’en fini pas de lever ! Le premier truc que je me suis dit c’est que ce mec n’est pas humain, vu les 20min de rame qu’on vient de se faire (Qui si ça se trouve n’était que 10min mais ça m’a paru tellement long que bon…) La seconde chose qui me vient à l’esprit c’est que la taille de la vague n’a absolument rien à voir vu du bord, et que pour mon petit niveau c’est juste trop… Trop, mais vraiment trop gros !!...
C’est pas la panique, mais… Mais presque… D’ailleurs mes compagnons me font remarquer que je suis devenu bien silencieux et que je tire une sale tronche…
Les séries intermédiaires doivent faire un bon mètre 5, sinon toutes les 15/20min on le droit à une série avoisinant les 2m. Ce n’est pas tant la taille qui m’impressionne le plus, c’est surtout la verticalité du mur qu’offre la vague, et cette lèvre qui jette si loin, ce tube, ce bruit… Et cette ambiance, assez fantomatique, alternant averse et brouillard, le ciel sombre, l’eau noire, la distance par rapport à la côte, l’impression d’être au milieu de rien, et ces pêcheurs la, à quelques mètres de nous. Ils partent sur une bouée, le plus souvent une chambre à air de camion, partent loin au large, avec une canne. La ils sont 4 ou 5, tous vêtues d’un ciré kaki, avec une grande capuche qui cache leur visage. Ils ne font quasiment pas un geste, et attendent… Ceux la, me donne l’impression d’être des espèces de fantômes immobiles, et puis ça colle bien avec l’ambiance… Bon… Me voilà au pic, et force et d’admettre que j’en mène vraiment pas large… Mais alors pas du tout…
Nouvelle série… Et quand je vous parle de murs, la métaphore est vraiment bien choisie !! Mes deux compagnons s’excitent, se place, se regarde, moi je dois rester pétrifié quelques secondes en voyant ces remparts d’eau débouler sur moi… A vrai dire, je flippe, comme rarement j’ai flippé… Alors je prends la poudre d’escampette, je rame tout ce que je peux direction plein nord pour éviter de justesse la machine à laver… Et… Et j’attends… J’attends, j’ai peur c’est claire, j’ai peur, je regarde le large, surveille, inquiet, puis je regarde la côte, loin, et j’ai comme une envie de revenir au bord et tout laisser tomber… Pi après tout j’ai rien à prouver à personne…
Bon mais je reste quand même, et force est d’admettre que je prends plaisirs à voir surfer Hatim et Abdelhadi qui prennent de véritables bombes !!
A force de me demander de les rejoindre, je fini par céder, et me voici de retour au pic… Non sans appréhension… Ils ont beau m’expliquer que je ne risque pas grand-chose, l’énorme tunnel qui déroule face à nous me terrorise…
Au pic ok, n’empêche qu’à chaque nouvelle série, je préfère le canard au take off…
Et puis bon, mes deux compagnons, merci à eux, tentent autant qu’ils peuvent de me motiver à partir… Alors ok, nouvelle étape, aux prochaines séries je « tente » de partir… Je « tente » faut le dire vite car j’y mets franchement de la mauvaise volonté, ou disons que j’ai tout simplement la trouille, et par manque d’engagement, je ferai que des faux départs…
La je vous passe les détails sur les séries fantômes qui débarquent à plusieurs reprises, le genre de série ou il n’y a plus que l’instinct de survie qui dirige le corps, en mode je lâche tout, et nage aussi profond que je peux…. Le genre de série où de ma vie, je n’ai pas souvenir avoir été autant chahuté et être resté aussi longtemps coincé sous la surface de l’eau… Je vous raconte pas mon état de stress à ce moment la , je suis vraiment mal… Et pourtant je sais que perdre son sang froid serait la pire des choses… Les séries fantômes passent et repassent… Je tente de rester calme, ça passe… ça passe…
Voilà ça fait bien une heure maintenant que je joue au bouchon sans prendre de vague, et j’arrive enfin à prendre sur moi pour y mettre un peu de volonté sur mes départs… Toutes mes tentatives se solderont par des échecs, souvent du à un manque d’engagement lorsque se découvre le gouffre qui creuse sous moi…
Heureusement dans tout ça, je peux compter sur les conseils de mes deux camarades, et enfin, sur les encouragements, presque devenu autoritaires d’Abdelhadi, je donne enfin tout ce que je peux sur l’une des séries…
La je me retrouve bien trop rapidement au sommet de ce qui me semble être un rempart, la tête en bas, et déjà bien trop engagé pour envisager n’importe quoi d’autre qu’un take off… J’ai l’impression d’être suspendu par les pieds du premier étage d’un immeuble, tant par la hauteur que par la verticalité de la pente, un coup d’œil à droite, la vague s’enroule déjà dans un tube énorme à la géométrie parfaite à quelques mètres de moi, à gauche, j’ai une palissade de deux mètres quasiment à la verticale, et dans un espèce d’instinct je fait mon take off… La je sais pas trop décrire les sensations, mais je suis partie tout droit, un vrai missile, la descente ma remonté le cœur, j’ai plus qu’un but, sortir de la, énorme shoot d’adrénaline, j’ai même pas tenté le bottom, j’ai tiré très légèrement en biais dans la pente, presque senti le vent dans les oreilles tant j’avais l’impression d’allé vite, sensation vraiment unique, je crois même que j’ai crié pendant la descente… Hurlé tout ce que j’avais dans les poumons pour extérioriser se trop plein de sensations fortes, avant que … Beh avant que bien évidemment la section me rattrape et me mette méchamment au tapis… Forcément sans faire de bottom ça pouvait difficilement se passer autrement… Autant vous dire que j’ai dégusté comme jamais je crois que j’ai dégusté… Après quelques trop longues secondes passés sous l’eau, je fais enfin surface, j’ai encore crié, de joie, ça y est, c’était moche mais j’ai démystifié Stah Bouzroug !!
Retour au pic, mes compagnons me félicitent, je suis aux anges !!
Sauf que ça fait déjà deux bonnes heures qu’on est à l’eau, que le vent commence à se lever, bref qu’il est bientôt temps de rentrer… Mais je m’en fou, je suis juste trop heureux d’avoir passé se cap, certes c’était pas du grand surf, mais pour moi, c’est déjà quelques choses !!
J’arriverai à prendre une seconde vague, une intermédiaire, une petite intermédiaire même, un chouya molle, histoire de bon, remonter un peu la moyenne, mais la première restera gravé dans mon esprit !
On décide enfin de rentrer, de nouveau on essuie une averse, c’est parti pour 10 ou 15bonnes minutes de rames avant de pouvoir choper une reforme qui emmènera gentiment jusque sur la dalle, où la encore il faudra faire preuve d’équilibre pour ne pas se casser quelques choses.
Ca y est de retour au bord, des images plein la tête, une envie folle d’y retourner, de tenter de se lâcher d’avantage, une seule vague de prise, un tout droit plutôt ridicule mais qui suffit à m’envoyer au septième ciel ! IL pleut des cordes, retour à la voiture, épuisé, mais le sourire pour tout le monde…
J’ai rêver presque tout le reste de l’aprèm’ de cette foutu vague, Hatim m’a donné un coup de fil en fin de journée pour me proposer d’y retourner lundi matin, mais boulot oblige, j’attendrai la prochaine !!
Edit : Faute de photo d'hier, je vous mets quelques clichés trouvés sur le net, (c'est pour vous dire comme le spot est connu) histoire de donner une idée un peu plus précise de la bête... ALors pour bon nombre d'entre vous ce serai sans doute un formidable terrain de jeu, voir de l'échauffement, mais... Pas pour moi... PAs encore...
Tibok a écrit:Ca a l'air bien chouette effectivement !!! Tu a trouvé ton terrain de jeu pour tes prochaines sessions !!!
fafa a écrit:Ah oui annecdote pour Aramis : étant tout seul au début, j'ai vu des mouettes se taper des rides au raz de l'eau sur les murs des vagues, hallucinant !!! Limite à tuber !!!! Trop beau !!!!
Elle piquait quand ça commençait à friser puis longeait la vague au raz de l'eau, comme si elle me disait "eh oui moi aussi je sais faire"
Terrible !!
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