Suite à ce premier article sur les émissions de gaz à effet de serre du surf, un ami m'a demandé de rédiger un article plus détaillé, plus grand public, que je vous livre ici (il sera a priori publié un de ces jours). Les données me concernant datent de 2006.
Bien entendu le but ici n'est pas de faire une quelconque morale (je prends de temps en temps l'avion pour mes vacances ) mais bien de tirer les chiffres au clair de ce que représente notre impact sur la planète, et vous allez voir, pour un sport "propre" ça décoiffe
Désolé d'avance pour le pavé
Surf et écologie, quel Bilan ?
Introduction
Jeune ingénieur, je me suis un jour demandé combien me coutait ma passion, le surf. Après avoir quantifié le cout monétaire des mes déplacements, je me suis posé la question des émissions des gaz à effet de serre de ces déplacements.
Cette préoccupation s’inscrivant en fin de compte dans un questionnement plus général car la problématique du réchauffement climatique apparaît aujourd’hui enfin aux yeux de tous comme un enjeu pour le développement actuel et futur de notre société. Sans rentrer dans le détail de cette problématique, seuls sont à retenir la nécessité d’action et l’impératif d’un changement important de nos modes de consommations et comportements.
Cet enjeu ne se résume pas uniquement à certains domaines spécifiques tels que l’industrie, l’énergie ou les transports mais s’immiscent dans l’ensemble de nos comportements et habitudes de vie et de consommation. Nous avons par exemple pris l’habitude d’acheter du matériel fabriqué à l’autre bout du monde, de manger tout type de nourriture en toute saison, ou encore de parcourir le monde à une allure et une fréquence ahurissante.
Ainsi c’est donc l’ensemble de nos modes de consommations et habitudes qui sont à repenser. Nos choix et habitudes de consommations étant responsables d’impacts indirects sur l’environnement, il n’est pas possible de se soucier d’environnement sans remettre en question nos modes de consommation.
Le surf doit donc, au même titre que toutes les autres disciplines, loisirs ou arts de vivre se poser la question de sa position vis-à-vis de cette problématique du réchauffement climatique qui nous impose à tous d’agir et de modifier nos comportements.
Le surf trouve son origine dans les civilisations pacifiques et même si les origines exactes de l’apparition du premier surfeur restent floues, on peut mentionner les pêcheurs péruviens qui avec leur embarcations en totora revenaient du large debout sur leurs embarcations en profitant de l’énergie des vagues , les hawaiiens pour qui suivre des vagues debout sur une planche était une marque de prouesse ou les civilisations polynésiennes qui vraisemblablement surfaient des vagues avec leurs embarcations.
Le surf, dont l’explosion et l’éclosion ont eu lieu au 20ème siècle, est ensuite devenu aux Etats Unis à partir des années 60 un manifeste de la contre culture mais a gardé aujourd’hui cette image nature.
Comment le surf, loisir, sport, art de vivre, peu importe l’appellation ou l’investissement que chacun y consacre, se situe-t-il aujourd’hui vis-à-vis de ces enjeux climatiques mondiaux? Peut-on considérer que le surf est une pratique qui respecte complètement l’environnement ?
Quels sont les éventuelles adaptations à envisager dans un monde où l’on doit diviser par 4 nos émissions de gaz à effet de serre et où le pétrole se fait de plus en plus rare et par conséquent de plus en plus cher ?
Origine de la démarche
Ingénieur dans un bureau d’étude Energie et Environnement, j’ai choisi la ville de Bordeaux car elle constitue un bon compromis entre une côte propice au surf et au climat agréable et la nécessité dans le cadre professionnel, d’être à « vol de train » de Paris ou d’autres Collectivités importantes. Pas trop éloigné de la côte basque et à proximité des spots girondins ce qui permet d’être dans une position géographique surf « stratégique ».
Réalisant des bilans carbone pour les collectivités et les entreprises, je suis amené à voir les choses sous un angle différent, celui de l’impact carbone, ainsi pour chaque comportement, déplacements, achats, je suis capable d’en évaluer le contenu carbone.
Nécessairement s’est donc posé la question de l’impact de mon propre mode de vie.
Mes déplacements domicile - travail sont nuls, je prends toujours le train au lieu de l’avion pour mes déplacements professionnels (de l’ordre de 30 000 kilomètres par an en train), mon logement est isolé, jusqu’ici tout va bien. Et mes loisirs ? Il fallait donc réaliser un « calcul d’impact » de mes loisirs et donc du surf.
Constat sur la relation entre surf et environnement
Le surf a plutôt une image de sport nature. A première vue effectivement. On surfe en milieu naturel, on utilise la force de son propre corps pour démarrer puis manœuvrer et c’est ensuite la nature qui nous « pousse » !
C’est l’image effectivement que véhicule cette pratique. Plage, soleil, vagues donnent un côté « vert » à ce sport. Fort de cette image « propre » il est difficile pour le monde du surf d’envisager sa pratique comme possiblement négative pour l’environnement et de prendre conscience des impacts qui peuvent en découler.
Les surfeurs apparaissent souvent acteurs de combats contre les pollutions maritimes , qu’elles soient à base d’hydrocarbures, de produits toxiques ou d’insalubrité de l’eau, thèmes sur lesquels ils sont particulièrement concernés mais on peut se poser des questions sur l’efficacité de ses actions qui sont mises en place.
De nombreux acteurs de ce milieu se préoccupent de certaines de ces problématiques. On peut citer l’association Cleanshaper qui réfléchit sur de nombreuses thématiques pour des planches plus respectueuses de l’environnement, la Surfrider Foundation , qui chaque année organise le nettoyage des plages etc.
Mais il faut également se poser la question de l’impact carbone de la pratique même de l’activité par l’ensemble des surfeurs.
Le modèle du constat ne doit-il pas être dépassé au profit d’actions plus scientifiques ? Le Bilan Carbone fait partie aujourd’hui de ce corpus utilisé par les Collectivités Territoriales pour évaluer l’impact de leur activité sur le climat. Dans cet article nous proposons d’utiliser cette méthode du Bilan Carbone pour faire un petit état des lieux et poser la question de l’utilisation de ce modèle de façon plus globale pour le monde du surf.
Modèle, constat, situation objet
Regardons de plus près quels peuvent être les comportements impactant pour l’environnement dans la pratique du surf :
- Un surfeur aime surfer à des endroits différents, la où « ça marche », il se déplace donc beaucoup sur la côte
- Un surfeur aime voyager, aller à la rencontre d’autres cultures, d’autres spots, d’autres surfeurs, aux quatre coins de la planète, il prend donc l’avion pour parcourir de grandes distances
- Un surfeur a besoin de matériel pas forcément high tech mais avec des matériaux au contenu carbone et à la toxicité pour l’environnement pas forcément anodins (planches , combinaisons, wax )
L’idée est donc venue de faire un calcul personnel pour savoir dans quelle mesure le surf pouvait émettre des gaz à effet de serre. J’allais donc comptabiliser toute mon année de surf en termes de déplacements, achats de matériels etc.
Etant formé au Bilan Carbone, il ne me restait plus ensuite qu’à convertir toutes ces informations en émissions de gaz à effet de serre et de voir le résultat, ou plutôt les dégâts et à regarder ce que cela pouvait donner par rapport à deux autres idéautypes de surfeurs :
⇨ un jeune surfeur professionnel de niveau international
⇨ un surfeur « loisir » qui surfe régulièrement
Afin de regarder entre plusieurs profils de surfeurs, comment pouvaient évoluer les émissions.
Etude
Voilà les statistiques de mon année de surf 2006. De la même façon que pour un Bilan Carbone de Collectivité ou d’Entreprise, j’ai comptabilisé toutes les données me permettant d’établir le Bilan de mes émissions de gaz à effet de serre.
- 77 jours où j’ai pu surfé, sur un total de 36 spots différents, de l’Ile d’Oléron à la Côte Basque, en passant par Bali et l’Australie, sans oublier les spots girondins que proche de bordeaux que je côtoie régulièrement.
- Un voyage en Australie avec un stop à Bali
- Une nouvelle planche de surf
- Des équipements en néoprène
Les 77 jours de surf représentent à peu près 10 800 kilomètres en voiture diesel et le voyage en Australie un aller - retour en avion 38 000 kilomètres (un tour de la Terre !).
Contenu carbone d’une planche
Une planche de surf est souvent réalisée à partir d’une mousse de polyuréthane (appelé PU - facteur d’émissions de 1200 kg équivalent carbone par tonne de polyuréthane (PU), soit en équivalent CO2, 4 400 kilogrammes équivalent CO2 par tonnes de polyuréthane).
Bien entendu pour une planche, la quantité de polyuréthane est bien inférieure à une tonne. Mais cela indique tout de même que pour chaque kilo de PU dans une planche, il a été émis, 4,4 kilogramme équivalent CO2 pour construire ce PU.
Ensuite le shaper va utiliser de la toile de verre pour constituer l’enveloppe de la planche (facteur d’émissions de de 580 kg équivalent carbone par tonne de fibre de verre ), utiliser des produits chimiques (acétone etc.) pour permettre la fabrication finale de la planche.
J’ai donc estimé les émissions de gaz à effet de serre induites par la fabrication de ma planche.
On le voit pour un sport nature ça commence à faire de nombreux produits chimiques, de gasoil et de kérosène brulés.
Bilan des émissions des 3 idiotypes de surfeurs
(Pour le surfeur occasionnel, la planche et la combinaison ayant plusieurs années, elles n’auront pas été prises en compte car négligeable - on raisonne ici en flux annuel).
Bilan et répartition par usage pour chaque idiotype
On constate que le surfeur professionnel est celui qui émet le plus de gaz à effet de serre, mais que rapidement un surfeur passionné, par ses voyages, peut atteindre un seuil d’émissions significatif .
Le surfeur occasionnel possède lui un impact plus faible, notamment grâce à l’absence de voyage en avion et moins de kilomètres parcourus en avion.
Enseignements à tirer
On peut tirer plusieurs enseignements de ces résultats :
⇨ en termes d’émissions de gaz à effet de serre, les émissions dues à la fabrication de planches de surf sont négligeables devant l’usage (par usage on entend, les déplacements liés à la pratique)
⇨ le transport aérien pénalise très fortement le bilan. Un surfeur dès qu’il va voyager va augmenter très largement son bilan comme le montre l’écart entre le surfeur « passionné » et le surfeur « occasionnel » qui au final émettent à peu près autant en termes de déplacements «voiture ». Or le voyage est une partie pratique très implantée dans la pratique du surf
⇨ la pratique du surf et les transports qu’elle génère nous amène très facilement au delà des 500 kg équivalent carbone annuel que constitue le droit à émettre tous usages confondus pour un français pour ne pas avoir d’impact sur le climat (ces 500 kg éq. C incluant toutes les émissions : chauffage, transports, achats, déchets etc donc surf !)
⇨ si la pratique ne nécessite pas d’énergie et donc pas d’émissions de gaz à effet de serre, on s’aperçoit que les émissions amont pour la fabrication du matériel et surtout du transport sont très loin d’être négligeables.
Zoom sur mon Bilan carbone personnel « surf »
Mon Bilan Carbone de cette année de surf se situe aux alentours de 3 tonnes équivalent carbone (soit 11 tonnes équivalent CO2).
Les émissions moyennes d'un français étant aux alentours de 2,5 tonnes équivalent carbone, on voit bien que le surf n’est plus du tout un sport nature en tout cas pas du point de vue émissions de gaz à effet de serre. Son impact est conséquent.
Par rapport à un français moyen, mon Bilan est déjà supérieur à la moyenne sans avoir encore comptabilisé mes autres émissions : déplacements, chauffage, électricité, achats, nourriture, déchets etc !
Quand on sait que pour ne pas modifier le climat il faudrait émettre moins de 500 kilogrammes équivalent carbone par habitant, on se rend compte que le « droit à émettre » a très largement été dépassé !
Il est évident que le voyage en Australie a fortement pesé dans le Bilan des émissions puisqu’il constitue les 2/3 du bilan des émissions.
Mais le voyage faisant partie intégrante de la culture surf, il y a fort à parier que de nombreux surfeurs pénalisent leurs Bilans par des voyages aux quatre coins de la planète.
Il ne faut pas non plus négliger l’impact de fabrication de a planche de surf, ici masquée sous les émissions des déplacements. Cet impact relatif dans ce Bilan ne doit pas dédouaner les acteurs de la filière de fabrication de planches de surf de réflexion sur la réduction de cet impact. Sans compter qu’au-delà de l’impact carbone des matériaux, la question de leur éco toxicité se pose.
On peut pondérer les résultats cependant car pour les déplacements en voiture, ceux-ci sont toujours effectués en covoiturage , donc les émissions pourraient être réparties par voyageur dans le véhicule (le détail du covoiturage pratiqué n’a pas été noté dans l’année d’étude).
Comment réduire ses émissions de gaz à effet de serre ?
Il existe plusieurs leviers d’actions qui permettront aux surfeurs d’envisager la poursuite de leur activité tout en se conformant aux différents objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
On peut citer plusieurs actions à mettre en œuvre avec un impact immédiat en termes d’économies de gaz à effet de serre :
• Prolonger la durée de vie de son matériel en l’entretenant régulièrement. Un shaper est parfaitement apte à réparer une planche. Une combinaison déchirée peut être raccommodée avec une perte mineure de ses propriétés de conservation de chaleur
• Le choix du surfeur dans ses achats de produits est prépondérant. Si aujourd’hui l’offre de produit « éco responsable » niveau surf n’est pas florissante, elle commence à émerger (pain de mousse et combinaisons bio, résines moins toxiques, wax biodégradable toile en chanvre), et plus la demande des surfeurs sera importante, plus ces modes de production pourront se développer
• Le recyclage de fin de vie des produits des surfeurs doit être effectué : le contenu matière (et donc carbone) des combinaisons peut être valorisée en matière première pour d’autres produits, les planches peuvent être transmises à des associations, voir des enfants de pays en difficulté, une partie de la mousse peut éventuellement être recyclée (pour les planches en polystyrène expansé)
• Le covoiturage doit devenir une habitude pour chaque session de surf. Bien que le surfeur soit avide de liberté pour sa session, il faut aujourd’hui qu’il revoit ce mode d’organisation et on peut penser que le côté convivial du partage des sessions peut aider à favoriser le covoiturage (ainsi que les économies financières réalisées).
• Les déplacements éloignés doivent être mieux prévus afin de passer plus de temps (jours) sur place afin de rentabiliser les émissions du déplacement. Faire un aller retour dans la journée pour faire 400 kilomètres et aller surfer depuis bordeaux dans le pays basque représente un taux d’émissions par heure de surf important qui sera difficilement compatible avec objectif de facteur 4 de réduction des émissions.
• Les voyages autour du monde des surfeurs seront à termes organisés autrement. Si aujourd’hui il coute sensiblement la même chose au surfeur d’aller passer 2 fois une semaine au Maroc en voyage dans une année, le prix de l’énergie futur rendra ce type de déplacement très onéreux. Il faut donc chercher à regrouper en un voyage l’ensemble des trips d’une année. Ainsi le surfeur partira de préférence une seule fois au Maroc mais pour 15 jours.
• On peut aussi supposer que les déplacements en Australie, Polynésie, et autres destinations lointaines ne pourront plus être effectués annuellement mais seront réservés soit aux populations de surfeurs les plus riches, soit deviendront des voyages « décennaux » pour cause de cout prohibitif.
Il existe donc de nombreux levier d’actions pour les surfeurs pour réduire dès aujourd’hui leur impact carbone sur la planète. Les surfeurs ont toujours été partisans des grandes causes écologiques, notamment lors des marées noires et il leurs faut donc assumer le besoin d’éco responsabilité et d’exemplarité qui incombe à chacun des citoyens de notre planète aujourd’hui.
Analyse
Si les surfeurs ne sont pas responsables à eux seuls du réchauffement climatique, il serait faux de croire que cette activité est dénuée d’impacts. Le surf, sport en mouvement par excellence, se traduit également par des déplacements aux échelles locales et mondiales non négligeables.
De même si la pratique en elle-même sur site n’émets pas de gaz à effet de serre , les matériaux utilisés pour la pratique (de la planche en matériaux fortement émetteurs aux combinaisons qui viennent du bout du monde et à base de matériaux issus des produits pétroliers) représentent également des émissions imputables au surf, même si elles n’ont pas lieu directement à l’endroit où la session de surf se déroule.
Il faut garder à l’esprit que 85% des émissions de gaz à effet de serre sont dues à des consommations d’hydrocarbures . Émettre des gaz à effet de serre, c’est donc quelque part dans la chaine, consommer des hydrocarbures. Moins il y aura de pétrole plus celui-ci sera cher. Ce qui veut dire également qu’un loisir qui consomme beaucoup de produits dérivés du pétrole pour ses matériaux ou beaucoup d’hydrocarbures pour ses déplacements est un loisir qui sera vulnérable financièrement face à une hausse importante des hydrocarbures.
Dans un monde où le baril de pétrole a dépassé les 140 dollars (juin 2008), plus personne aujourd’hui ne peut contester que le pic du pétrole approche et qu’il va falloir commencer à imaginer une société « décarbonée ». Même si aujourd’hui le prix du baril est redescendu, la tendance longue à la hausse est incontestable.
La capacité du monde du surf à analyser l’impact de sa pratique peut-être un outil aussi en direction d’autres sports, d’autres activités sociales pour évaluer leurs propres impacts.
La problématique réchauffement climatique n’est pas imputable uniquement aux industriels aux transports ou aux individus mais malheureusement à l’ensemble de ces acteurs. Chacun ayant sa part de responsabilité. La nécessité d’action, de remise en question et de réflexion impose à l’ensemble des secteurs d’activités, autant professionnels que de loisir, de réfléchir aux leviers à leur disposition pour réduire leur propre impact.
L’ensemble des acteurs de cette discipline doivent donc aujourd’hui se poser la question de l’impact de leur pratique, en termes d’émissions de gaz à effet de serre, mais également d’une façon plus globale. L’objectif de cette réflexion devant mener à une prise de conscience et à une modification des comportements pour faire du surf un sport vraiment écologique, y compris d’un point de vue climatique.
Dans un monde qui doit diviser ses émissions de gaz à effet de serre par 4 et dont le prix du pétrole a presque dépassé les 150$, il y a fort à parier que le surfeur, bien que ça soit contraire à sa culture, va avoir tendance à se sédentariser, ou tout du moins sa mobilité se trouvera réduite.
C’est donc un changement culturel profond que risque de connaître la communauté surf si celle-ci veut vraiment respecter l’image d’activité nature qu’on lui attribut.
Les surfeurs possèdent aujourd’hui la chance de pouvoir envisager l’avenir sereinement puisque leur pratique d’un point de vue fondamentale ne sera pas remise en cause par les enjeux du réchauffement climatique mais plutôt la façon dont elle est effectuée aujourd’hui (on pourra toujours surfer mais les habitudes seront a priori différentes de ceux d’aujourd’hui). Il leurs faut toutefois assumer le côté nature qu’on leur attribut en adoptant des comportements, des modes de consommations et des modes de déplacements plus éco responsables. Ils pourront alors encore plus légitimement se poster en témoin du milieu naturel dans lequel ils évoluent.
On constate qu’une large majorité des pratiquants de surf n’appartiennent pas à une fédération et que si nous souhaitons efficacement évaluer le Bilan Carbone et l’empreinte écologique véritable des pratiquants sur les milieux naturels, il est intéressant de prendre en considération la spécificité de cette communauté à la fois réelle (de l’ordre de 150 000 pratiquants pour moins de 40 000 licenciés à la Fédération Française de Surf ) et virtuelle car les surfeurs communiquent beaucoup en réseau. Ces systèmes réticulaires de communication doivent selon nous être les outils appropriés de la mise en œuvre de cette démarche à une échelle plus globale.