Mercredi 6 mai 2009
Plusieurs jours que l’on check windguru en vue d’une poussée de houle et ça se confirme pour le mercredi. 2m de swell, 17 secondes de période et une orientation Sud-Sud Ouest. Bon ce n’est pas la meilleure orientation (Sud Ouest) mais Pimentel nous offre de belles vagues bien formées depuis plusieurs jours avec cette orientation donc ça devrait le faire. Le rendez-vous est prit avec Nano à 4h30 du mat au terminal de bus à Chiclayo. En route pour Chicama que j’ai pu surfer à 1m50 parfait 10 jours auparavant avec la même taille de houle mais plus Ouest, on croise donc les doigts…
7h30, après 3 heures de trajet et une embrouille avec un mec qui essayait d’ouvrir mon sac par-dessous le siège, la combi débarque dans le port de « Puerto Malabrigo », un coup d’œil à la fenêtre, les lignes blanches que l’on aperçoit au fond nous rassure sur la présence ou non de vagues.
On saute dans une moto-taxi et nous voilà à l’auberge mythique de « l’hombre » située en haut de falaise face à la fameuse section de la vague du même non. Les vagues paraissent petites et les séries tardent mais une bonne grosse série rentre juste au moment de se changer, parfait, 1m-1m50 pour les plus grosses et ça déroule ça déroule, ça connecte depuis le point jusqu’à « l’hombre », de quoi se gaver jusqu’à une minute et plus sur la même vague pour ceux qui ont des jambes en acier.
30 minutes de marche plus tard, on rentre à l’eau au niveau du cap, une vague située plus au sud du point principal, de quoi se mettre en jambe. Pas un brin de vent mais c’est mou, on laisse donc le courant nous déporter vers le point où des murs d’eau tendus entrent à la série, c’est magnifique. Je suis encore à une vingtaine de mètres plus au sud du rocher démarquant le point quand rentre une série et personne à l’inside. Je rame la troisième vague de la série sachant pertinemment que la section est très rapide et ferme généralement à cet endroit mais tant pis, l’appel de la vague est plus fort !! Je me lève, descend la vague, bottum en backside, les rochers sur ma droite et je m’apprête déjà à balancer la planche et me jeter quand finalement l’épaule de la vague tend et tend. Je sers les fesses, derrière j’entends le claquement de la lèvre qui jette, bien tubulaire, devant la vague est chargée de sable, on est en pleine marée basse, ça speed et….ça passe !!! Par je ne sais quel miracle je passe la section avant de tomber, plus d’émotion que d’autre chose, en tentant un roller. Nano riait déjà du « pato » que j’allais me mettre et bah non! Pour me remettre de mes émotions je rame au pic en m’ouvrant bien à l’extérieur et en évitant un gars qui voulait me refaire une coupe avec un mini malibu en foirant son bottum juste devant moi. Et bien, la journée commence fort !! Bien qu’il y ait plus de 60 surfeurs aujourd’hui, la majorité des touristes étrangers, le monde n’est pas un problème à Chicama tant la vague est longue. Il y en a toujours un pour tomber où laisser la vague et te permettre de chopper une vague qui passe par là, même si tu n’es plus au point. La clé est de ne pas se désespérer à chopper les intermédiaires à l'intérieur parce que quand vient la série, tout se décale à l'extérieur et c'est 12 vagues sur la tronche sans pouvoir en prendre une. Le problème c’est plus les touristes qui se payent le luxe de louer les services à 100 $ d’un zodiac pour les ramener au pic après chaque vague, leur évitant une marche de 30 minutes sur la plage et les rochers après chaque vague. C’est bien, non seulement ça pollue, mais en plus ça te fout la rage quand toi tu rames dans le courant depuis 15 minutes pour te maintenir au pic en attendant la série et que tu les vois se jeter bêtement du bateau bien inside et chopper les meilleurs vagues de la série. Bon toi au moins tu as l’avantage du physique, quand le bateau les dépose mais que la série tarde à venir, la plupart sont incapables de rester bien placés du fait de ne rien ramer de la journée.
Revenons à nos moutons, ma deuxième vague sera prise au niveau de la section des « dos tetas », bien plus petite mais encore bien creuse, je suis super content, la nouvelle planche à l’air de parfaitement fonctionner dans ce type de conditions, ce qui présage du bon pour Lobitos dans 10 jours ! En attendant ma seconde vague, je vois Nano arriver depuis le pic et me passer sur une magnifique vague d’un mètre cinquante, rollers, floaters, cut-back, tout y passe, même le fait de se recoucher sur la planche pour se reposer quelques secondes, il la surfera jusqu’à « l’hombre », soit plus d’une minute trente secondes sur la même vague !!! De là, je le perdrai de vue et sors en me surfant deux trois vagues avant de remarcher une bonne demi-heure jusqu’au Cap. La marée monte petit à petit et le vent aussi mais le Cap fonctionne mieux ce qui permet 3 ou 4 vagues avant d’arriver au point. Cette seconde entrée ne sera pas top personnellement, pas de longues vagues, 4 ou 5 vagues jusqu’à « l’hombre » où je tombe, non pas en fin de vague puisqu’il n’y en a pas ^^, mais sur des rollers foirés ou des cut-back où je me fous trop dans la mousse.
Finalement je retrouve Nano sur la plage, heureux comme un gosse. 20 minutes de marche, cette fois ci j’entrerai juste derrière le point et Nano à la Cruz. Après une bonne série lorsque l’on ramait pour rejoindre le pic, plus rien, 10 minutes à lutter contre le courant pour rester bien situé à l’inside en insultant intérieurement les mecs qui descendent du zodiac en saturant le pic … Finalement Nano partira de nouveau en voyage en choppant une vague fantôme qu’il partagera avec un autre surfeur. Finalement la série arrive, je mets de côté l’appréhension que j’avais de me mettre bien à l’inside avec tout ce monde et c’est mieux comme ça! Une bonne série rentre et là le pied !! Une vague à l’épaule ultra tendue, plus de 30 secondes sur la vague à voir tout défiler sur les côtés, montée descente, section qui creuse, une autre plus molle avant de tomber de fatigue. Suivront deux autres vagues de la même durée jusqu’à « l’hombre » ! Sur la deuxième, trop rapide, la section me ferme dessus et je tape la planche en remontant à la surface, inquiet d’avoir enfoncé la planche sur le flat mais je ne vois rien. En ramant la troisième, qui sera la meilleure, la plus rapide et creuse, je sens un trou sur le rail au niveau de la main droite. Pas grave, le plaisir d’avoir surfé ces 3 vagues si booooooonnes me fait absolument oublier de rager pour le pet sur la nouvel planche alors qu’elle sortait justement d’une autre petite répa.
Je remonte à l’auberge en courant pour foutre un bout de tape sur la planche et c’est reparti !! La faim se fait sentir et la quatrième entrée ne sera pas top, la marée est trop haute et le plan d’eau moins propre. En remontant de nouveau à l’auberge par le village, je tombe sur une mamie allongée au milieu de la rue, en pleine crise d’épilepsie, c’est là que j’aurai bien aimé avoir eu une formation basique de secourisme…ne voulant pas faire de bêtise, je me contente de lui mettre la tête sur le côté histoire qu’elle ne s’étouffe pas et laisse faire les gens plus compétents.
Un bon gros « lomo saltado », plat typique péruvien à base de petits bouts de viandes, tomates, oignons, piments, frites et riz, en guise de déjeuner et me voila le ventre bien plein, paré pour la digestion. Discussion avec les touristes de passages déjà rencontrés pour certains sur d’autres plages, petite sieste, observation des kite surfs qui se gavent dans les vagues maintenant que le vent off shore souffle au taquet et c’est reparti. En marchant, au niveau du pic, on observera comment deux surfeuses basques frôleront la correctionnelle dans les rochers en se prenant une grosse série sur la tronche en pleine entrée. Finalement, elles sortiront par une petite crique sans bobos. Avec Nano, on préfère marcher plus quitte à marcher sur les cailloux sans bottes et rentrer plus loin, pour éviter tout type de mésaventure de ce type. A quoi bon prendre un risque inutile ?!!
De nouveau au pic, le vent off shore souffle au taquet et chaque vague qui passe est une douche assurée quand tu es derrière. Le vent fait clapoter le plan d’eau, te souffle dans les oreilles, heureusement la casquette mise pour me protéger du soleil ultra puissant limite un peu les éclaboussures dans la tronche. Le courant est au taquet, les vagues sont longues à venir et le vent te frêne une fois que tu es debout. Hummm, le lomo me pèse et l’idée de remarcher 30 minutes me feront rejoindre prématurément l’auberge après une seule entrée et quelques bouts de vagues pas fameux. Je préfère me changer, ranger les affaires tranquillement là-haut en attendant Nano. Il surfera une bonne heure et demie de plus, la marée descendant faisant réapparaitre de magnifiques vagues avec l’off shore, me faisant regretter d’avoir été paresseux sur ce coup. Pô grave, c’est le jeu ma pauve lucette !! Nano revient, bien fatigué mais heureux d’avoir pu enfin tester sa cuatro hybride à Chicama, c’est qu’à 55 balais il envoie encore le bougre !!! Remballage à 16h30, retour jusqu’à Paijan en discutant avec les deux espagnoles qui repartaient à Pacasmayo. Apparemment là-bas ça envoyait fort, 2m50 bien tassé et une cinquantaine de brésiliens au pic…un jour normal de swell au Faro dorénavant… 3h de bus plus tard, après 2h de discours évangélistique (ça rappellera un voyage à Chicama à Zitoune , mais cette fois-ci je suis resté calme Olive, il parlait de frutologie ! ), arrivée à Chiclayo, un dernier colectivo jusqu’à Pimentel et 22h au lit, la banane scotchée sur le visage et la planche chez le shaper.
Quelques photos pour illustrer le récit:
"EL hombre", l'unique, le vrai!
L'"hospedaje el Hombre"
Autoroute sur la section d' "el Hombre"
Série le matin au niveau des "dos tetas"
Section "El hombre" vu depuis l'auberge
Le point au fond, et la section de las "dos tetas" au premier plan
Surf and Kite sur l' "Hombre"
Autoroute version tubulaire sur l' "Hombre"
Gobage de section en Kite à Mach5
Le spot venté l'après-midi
"El Hombre" venté dans l'aprem