Dans mon immense gratitude, j'ai accepté une nouvelle fois de passer les vacances de la Toussaint sur les bords de cette belle Mer Méditerranée. Autant vous dire que je m'étais préparé au pire. Au programme, masque tuba, planche en mousse, ...j'ai même failli acheter un stand up gonflable mais je me suis repris in-extremis.
J - 1 mois : Frénétiquement je mate toutes les heures les sites de prévisions. Je sais, cela ne sert à rien car les vagues sont difficiles à prévoir dans cette zone.
J - 1 semaine : Un coup de surf semble possible. J'attends confirmation
J -1 j : Le possible se transforme en fort probable avec 3 jours de surf et possiblement une 1/2 matinée toute petite. Je bazarde toutes les conneries cités plus haut et je charge les shortboards et 2 bugs pour les monstres. Ça va les calmer.
3 jours de surf, tel est mon objectif.
J1 du swell : Découverte
J'arrive de nuit sur le spot visé via un chemin accidenté et fortement boisé. Dans la pénombre, je raye allègrement le van. Ça c'est fait !
La première vision des vagues méditerranéenne est assez convaincante. J’ai toujours était dubitatif du surf en Méd mais là, force de constater, qu'un certain potentiel existe réellement. C’est énorme, clean, avec un gros vent offshore. C’est la claque !
Assez vite me rejoigne des medeux en trip. Après ce moment euphorique, la raison revient doucement….C’est difficilement surfable. La vague déplace beaucoup d'eau et le vent full full off shore doit compliquer énormément le take off. Au fond, c’est très massif. Les collègues décident d’aller voir un spot plus protégé et de revenir dans le coin cet après midi.
Ma femme, est encore toute nauséeuse (mal de mer) et décuve péniblement dans le van tandis que les enfants apprivoisent leur terrain de jeu. Je décide de temporiser un peu et de profiter des vacances qui commencent a peine en pensant que le spot allait se caler.
En fin de matinée, ma femme retrouve quelques couleurs et constatant que le spot se dégrade de plus en plus, nous décidons d’aller voir plus loin. Dommage avec quelques encervelés y'aurais eu moyen...
Le deuxième spot visé supporte la grosse houle mais le supporte un peu trop à mon gout. Sûr que c'est beau mais ce n’est pas mon truc. Je ne savait pas qu’on faisant des planche si longue !
Par contre plus au sud je décèle un pic beaucoup plus intéressant.
Une droite/gauche assez creuse au pied de la falaise avec 2 surfeurs. C'est forcément mes nouveaux amis médeux. Je fonce les rejoindre en me frayant un chemin dans le maquis et désescaladant une ravine, en me pétant la gueule sur les gros blocs....putain mais par ou ils sont passés !
La vague casse sur une dalle rocheuse et ouvre principalement en gauche mais sur les séries une droite décale. Point de medeux mais des locaux plutôt tolérants même si je sens une certaine tension lié visiblement à ma présence. Je patiente gentiment le temps qu'il s’acclimate a moi. 20 secondes devraient suffire car une grosse série et je suis le premier dessus. Je décide de partir en droite pour ne pas revendiquer ma priorité sur la gauche. La vague part mollement puis tout s'accélère sur la dalle. Vraiment sympa cette vague à manœuvre. A mon retour le local me baragouine un truc « Schiacciamo la merda e basta » que je traduis en « tu surfes comme un dieu mais fais attention à la droite qui finie sur une dalle infestée d’oursins ». Je le remercie avec mon air bêta.
La vague est vraiment fun et offre des bons murs pour manœuvrer. Jamais plus je ne me moquerais des vagues de méditerranée.
Le local qui faisait le tendu s’est bien calmé. Il est souvent mal placé, manque cruellement de vitesse sur la première section et décide de surfer plus à l’épaule, beaucoup plus bas que moi. Je ne l’emmerde pas et lui non plus. J’enchaine les gauches préférentiellement même si je me retente une droite sur la grosse série.
Puis la houle baisse et j'enchaine sur cette vague qui concentre plus. C’est plus moyen mais je profite pleinement.
En soirée je me tate pour cette vague ...mais non, n'est pas Pelou qui veut.