S'il est une chose dont je suis presque sûr, c'est qu'il vaut toujours mieux se mettre en mouvement que rester statique.
Ma petite session commença devant l'écran de mon ordi dans l'indécision la plus totale. Le vent était resté off toute la journée pour tourner NO 2 bft pile au moment de ma débauche. Les conditions attendues n'étant pas réunies, j'ai tout d'abord décidé de ne pas bouger. S'en est suivi le cercle malsain du gars qui reste devant un ordi: perte de temps sur des sites chronophages et absolument pas enrichissants, grignotage de chocolat qui finit en boulimie avec tous les maux de ventre consécutifs, esprit à moitié éveillé, corps complétement endormi et vautré dans la fainéantise...
Je ne sais par quel surcroit de vie, je me suis alors dit que je serai toujours mieux à l'eau. J'ai alors pris ma combi et mon LB pour filer vers le spot qui m'assurera de la glisse par vent de N.
Ne serait-ce que la traversée de la forêt a suffit à valider cette riche idée. Les odeurs, le corps qui s'éveille, l'esprit qui se calme...sans comparaison aucune avec une soirée devant un ordi...
Une fois sur la dune, la vue du line up californien (le vent était complètement tombé) avec quelques gars au pic et les lignes parfaitement rangées ont transformé mon lent réveil forestier en excitation juvénile. De l'extérieur, ça doit paraitre complètement débile un surfeur qui sourit comme un benêt en enfilant le haut de sa combi avec des gestes trop rapides puis court comme s'il jouait sa vie avant de rentrer dans l'eau... de l'intérieur, c'est tout sauf débile, c'est jouissif.
En terme de surfin', madre mia, j'ai adoré la longue droite à manœuvres. J'ai tâché de retarder mon bottom, de tenir les courbes et parfois d'aller taquiner le nose. Doux jésus que c'était bon !
Dire que j'aurais pu finir rempli de frustration et à moitié malade en restant devant mon ordi...j'ai préféré dire oui à la vie, comme tout surfeur qui se retrouve à l'eau et par la même occasion se retrouve Nietzschéen. Oui les surfeurs sont nietzschéens !
De retour dans la nuit, la radio a eu l'excellente initiative de retransmettre un concert d'Angus et Julia Stone et il y avait quelque chose de magique à l'écoute de private lawns après tout ce bordel cosmique qu'est le surfin'