Les dix premiers mois de 2014 ne furent pas joyeux : très gros soucis financiers, une thèse et un mémoire à rédiger et soutenir, une forte suspicion de cancer, puis 3 mois de travail intense de juin à août (genre, 8h30-21h30 tous les jours).
Vacances le 1er septembre, une intervention chirurgicale assez lourde prévue pour le 8 septembre à Paris, un trip s'imposait. Pas de surf depuis le début de l'année, -6 kg (quasiment 10% de mon poids) perdus en muscles, la reprise s'annonçait funky. Surtout que les préviz annonçaient sur la pointe bretonne un swell solide et long. Ni une ni deux, je contacte un mec sur Facebook, coloc d'une copine, il fait du bug mais il est motivé, je passe le prendre et zou. Un pote à lui, bug lui aussi, nous rejoindra sur le spot ou nous arrivons à 1h du mat pour une courte nuit, parce que ça commence doucement à l'aube. Pas un nuage, pas un pet de vent, il fait bon, tous les voyants sont au vert. Une boite de pistache plus tard, tout le monde roupille sous les étoiles.
Après une nuit agréable dans la voiture (ce break est dément), tout fleure bon.
Les gars sont cools, l'ambiance est parfaite. Les ongles sont coupés, la combar enfilée, échauffement soigneux... C'est parti, et étonnamment, ça passe bien malgré la disette de 10 mois!
Ça surfera jusqu'au soir, mais pas pour moi.
Tout d'abord c'est super venté onshore toute l'aprem, le vent ne tournant avec le thermique que vers 20h, trop tard pour nettoyer le foutoir, et surtout je suis relativement estomaqué d'avoir les épaules intactes, et je me réserve pour le train de houle qui déboule le lendemain : 2m50, 16s, faible offshore et soleil...
Bien m'en aura pris, puisque le lendemain, la houle est là, c'est costaud, je prends quelques gauches bien grasses... Avant de me vautrer bien comme il faut. Je prends la tambouille, je fais surface, je chope mon leash. Mmm... Où est mon leash? Je me retourne, et je vois mon longboard voler à 2m de haut dans le shorebreak... Je suis sur le pic du fond, je n'ai plus de board, des paquets de 2m50 en moyenne me tombent sur la tronche toutes les 16 secondes... La matinée va être longue. J'entame le retour à la nage, plongeant méthodiquement sous les séries en essayant de garder mon souffle, je prends mon temps. Je ne pense qu'à une chose : ne pas boire la tasse en remontant, chaque fois, sans quoi cette expérience pour l'instant très flippante pourrait virer au pas drôle du tout. Je guette le moindre LB ou SUP qui pourrait passer, pour prendre un taxi salvateur, mais que dalle : je me suis déporté sur la gauche avec ma vague, il y a du jus, je suis aussi éloigné du pic que du bord. C'est la misère absolue. Je finis par croiser un SB sympa qui me demande si ça va aller, je lui réponds "on verra bien", il lit dans mes yeux que pas vraiment. Il me dit qu'il va me chercher ma board, je me dis qu'il doit picoler, je ne vois pas trop comment il compte faire l'AR avec, ou alors en laissant la sienne, mais en combien de temps... Bref, il file, je me dis qu'au moins quelqu'un est alerté, et je continue ma séance de natation, le passage final sera violent. Mais ça passe, après 20 minutes de galère.
Le soir, idem, je n'y retourne pas, un peu calmé sans doute, et le vent s'est de nouveau mis dedans, c'est assez dégueu. Les bugs y retournent, eux, ils s'en foutent un peu, tant que ça jette un minimum. Leur coloc les a rejoints, débutante... Elle repartira de ce trip surfeuse, ou je ne m'appelle pas comme je m'appelle
Le surf continue, même si ça ferme et que c'est passablement clapoteux. Mais avec le niveau que je n'ai pas, ça reste tout à fait potable :
Où l'on voit que ça brasse bien derrière, la série fantôme qui nettoie le "pic"...
De bien belles visions avec le soleil couchant :
Un peu de monde, mais une belle lumière :
Je me finis avec un sublime coucher de soleil... Life is good again
Le soir, popote, schnaps, Sprout sur l'ordi et récits débiles, comme d'hab... Qu'est-ce que c'est bon.
Demain, je la mets au surf. Ca s'annonce parfait, la houle retombe à un 1m80 plus réaliste, 12s, parfaitement offshore. J'ai croisé un forumiste local qui m'a conseillé un BB plus au nord. "Ouais mais moi j'aime bien ici!". "Ca marchera là-bas. J'dis ça j'dis rien". OK!
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