L'après-midi de notre arrivée au village de Pérodin, nous allons filer un coup de main à nos amis pour installer des panneaux solaires sur une maison. Petit problème, lorsque l'on monte sur le toit en question, il se met à tomber quelques gouttes. Trente secondes plus tard, ce sont des trombes d'eau. Si vous n’avez jamais installé des panneaux solaires sur un toit en tôle couvert de feuilles, armé d'une échelle en bois pourri, d'un marteau, d'une poignée de clous rouillés et de fil de fer sous une pluie tropicale, vous ne savez pas ce que c'est que la glisse.
On s'en sort tant bien que mal et, trempés jusqu'aux os, on rentre se réfugier à la maison. Les sentiers sont des ruisseaux boueux, la pluie nous oblige à courir et il faut hurler pour se parler. Une pensée pour ma chérie qui était sortie en tongues sous le soleil une heure plus tôt.
A l’abri sous les tôles de notre maison, le bruit est assourdissant. Ce sera comme ça tous les après-midis, la saison des pluies vient de commencer. Pour nous qui sommes en vacances, ce sera l'heure de la sieste quotidienne.
Quand il pleut,il pleut.
Chaises qui font mal au cul si on se rate.
Pour avoir de l'eau,il faut pomper.Le jour suivant, on suit les bosseurs sur leurs chantiers, une belle promenade. Les chemins sont en terre argileuse et en pierres. Quand c'est sec, c'est poussiéreux et la pierre est polie : ça glisse. Quand c'est mouillé, c'est boueux et ça glisse.
Au long des sentiers, on croise beaucoup de monde, des écoliers en uniformes impeccables, des porteuses d'eau ou de nourriture, des paysans qui préparent leurs parcelles à la saison des pluies. Tout le monde nous gratifie d'un "Bonjour, commen nou yé, etc...". Les habitations sont très dispersées et invisibles mais il y a pourtant des dizaines de milliers d'habitants dans la zone de Pérodin.
Les chantiers sont dispersés dans les mornes. Certains sont à plusieurs heures de marche. Tout est acheminé à dos d'homme. Les outils, les matériaux, tout. Imaginez un maçon qui part a pied sur un chantier avec son demi-sac de ciment pendant qu'un autre amène le sable.
Ça se passe comme ça.
Un fruit étrange et délicieux. La consistance est poudreuse et ça donne très soif.
Au retour,nous passons au marché de Pérodin. Le matin, il y avait 2 personnes sur la place. Maintenant, il y en a des milliers.
Du tabac,sans additifs.
Même le poisson arrive jusqu'ici Petit lexique de créole Haïtien des Cahots : (il risque d'y avoir des fautes, désolé)
"Comen nou yé ?" - Comment ça va?
Réponses :
"Pa pi mal" - Pas plus mal
ou
"Nou la" - On est là
ou
"Oui !" avec un "ou" grave et long et un "i" très aigu.
"Meci empil" - Merci beaucoup.
"Bonsoir" - Bonjour (après-midi)
"Nou gran gou" - On a faim
"Bam cinq goud" - Donne moi 5 gourdes (monnaie locale,5 gourdes = 10 centimes d'€)
"Blanc !" - Interjection lancée en général par les enfants signalant que ton teint est anormalement pale. Bien que très énervante au début, je découvrirai plus tard que cette appellation n'est pas aussi irrespectueuse que je le pensais.