Ami(es) repotiens du jour bonjour bonjour !!
Ca faisait un sacré bout de temps que je n’étais pas passé vous compter mes péripéties surfistiques, alors je vais tacher de me rattrapé ce dimanche avec cette 7ème session de l’année. (Je suis loin des 2 à 3 sessions par semaine de l’année dernière…)
Pour informations, toutes les photos qui illustrent mon report sont tirés du net.
Pour vous remettre dans le contexte, il faut dire que ma vie est un peu houleuse en ce moment (Sans vouloir faire de mauvais jeu de mot hein), pas de boulot, pas d’appart’, plus de voiture, à squatter le canapé du salon de la belle sœur en centre ville de Casablanca, bref mes habitudes marines ont été quelques peu bouleversés, les sessions moins régulières, et malheureusement souvent trop dépendantes de mes compagnons... Lorsqu’au bout de 3mois et demie il a fallu partir, ma douce et moi nous nous sommes orienté vers Rabat, étant donné qu’elle y travaille.
Du coup depuis deux semaines nous voici installé dans la capitale Marocaine. Chose qui n’est pas pour me déplaire étant donné qu’elle pourrait s’apparenter à une petite ville de province, calme, sans trop de trafic, à l’architecture plutôt cohérente mêlant authenticité Marocaine et coloniale du milieu du siècle. Bref elle n’a de capitale que le nom, loin du brouhara, du stress, et de l’anarchie olfactive et visuelle permanente de Casa. Et puis la ville ne m’est pas inconnu pour autant, je la connais même plutôt bien pour y avoir habité quelques mois.
Jusqu’à ce matin je n’avais jamais surfé à Rabat, pourtant je savais d’hors et déjà ou aller, mais sans connaître les conditions nécessaires aux fonctionnements des spots. Du coup durant ces deux dernières semaines, je suis parti à plusieurs reprises faire du repérage.
Ce matin, c’était le grand jour, j’allais tester enfin les vagues rabatis, sans trop savoir à quoi m’attendre exactement, la houle est annoncé à 2m toute la journée. En temps normal, avec une houle prévue à cette taille, surfer un spot que je ne connais pas, qui plus est seul, m’aurait peut être convaincu de rester au lit, mais la plage étant à l’embouchure du Bouregreg (Le fleuve séparant les villes de Rabat et de Salé), elle est protégée par deux grandes digues permettant aux bateaux de pêcheurs d’entrer de sortir même par gros temps, et donc je me dis qu’il doit bien y avoir un coin de plage qui sert de replis si jamais la partie exposée à la houle sature.
La seule et unique chose que je sais, c’est que le spot marcherait plutôt à marée basse, prévu à 11h ce matin. 10h30, je quitte mon appartement, j’ai calculé 30 à 40min de marche pour me rendre sur la plage. Traverser d’une partie du centre ville à l’architecture mi-orientale mi-coloniale, face à moi l’immense muraille pourpre qui entoure la médina (Le souk si vous préférez) et de son dédale de ruelles, mélange de couleur ocre, d’odeur, parfois du cuire des tanneurs, parfois des grillades de poissons ou de viandes, les commerçant criant leurs prix, bref un peu d’authenticité qui rappelle bien le nord de l’Afrique que j’avais presque oublié à force de vivre à Casablanca.
L’une des entrée de la Médina :
Je sors enfin de la médina via la rue des consules, où l’on trouve essentiellement des tanneurs, quoi qu’un peu trop touristique elle a su gardé beaucoup de charme, entièrement couverte par une arche en fer forgé, elle débouche directement sur la Kasbah des oudayas, une espèce de forteresse moyenâgeuse, et surplombant assez majestueusement le Bouregreg ainsi que la mer. J’approche enfin du but, la plage se trouve en contrebas. Ca tombe bien le soleil cogne fort se matin, et les températures sont nettement en hausse, je commence à piquer une bonne suée. Arrivé enfin au pied des remparts, on a une vue panoramique sur les spots, et le fait d’être en hauteur offre un aperçut parfait sur chaque pic.
La rue des consules :
La Kasbah des oudayas :
La plage en elle-même est saturée par une école de surf et une dizaine de bodyboarders dans un shorebreak qui ferme 9 fois sur 10 et qui ne dépasse pas les 80cm… La digue au Sud fait office de point break où s’enroule une petite gauche très longue, qui doit être pleine de potentiel par grosse houle, mais qui pour le coup n’offre que des séries qui doivent à peine arrivé à la taille.
La plage de la Kasbah :
Plus au centre de l’embouchure, pour ainsi dire carrément dans l’oued, j’aperçois 8 silhouettes. J’attends… un train de houle fait son apparition entre les deux digues, semble se concentré vers le centre, s’élève, s’élève, les 8 silhouettes s’agitent, se placent, l’un d’eux commence à partir, la vague s’effondre derrière lui, et déroule dans une symétrie parfaite, une droite, une gauche. C’est beau, j’estime la taille à un gros mètre 50 mais pas très creux donc qui semble relativement simple. 5 ou 6 vagues déferlent chacune à leur tour, puis c’est de nouveau le calme plat. Je fonce jusqu’à la plage, bien décidé à surfer cette vague.
La vague en question, qui était nettement plus grosse aujourd’hui :
Les pieds dans l’eau, une nouvelle série déferle, ça parait déjà plus gros que vu de là haut. Arrivé au pic cheveux secs, je me place à bonne distance des 8 surfers déjà présents. Timides bonjours ou discrets signes de main, je me sens un peu dévisagé, je ne connais pas l’attitude des locaux ici, je ne sais pas encore si je suis vraiment le bienvenu, mais pour l’instant je ne subit pas de ragassage. En même temps de la où je suis, je ne risque franchement pas de prendre de vague, ou l’épaule est trop petite, ou la vague est déjà prise… Du coup au bout de 15min, et remarquant que personnes ne s’est réellement placé pile sur le pic, je tente audacieusement de m’y rendre. Me voici complètement à l’inter’, et j’ai l’embarras du choix entre la gauche quasi déserte et la droite. Pas de remarques de mes acolytes… Bon… En outre j’admire le panorama qui faut l’admettre est superbe, on est surplombé par la Kasbah, et ses impressionnants remparts, on devine la tour Hassan en arrière plan ainsi que le mausolée Mohammed V. Et puis histoire de rendre l’endroit encore un peu plus atypique, régulièrement, le pic est traversé dans un sens, ou dans l’autre, par des petits bateaux de pêcheurs bleus, nous saluant à chaque passage.
Vu du Pic :
Une série intermédiaire s’offre à moi, c’est pas très creux mais déroule tout de même un joli mur à manœuvres, je me retrouve idéalement placé, je me dis qu’il faut que j’assure, des fois que je sois tombé sur le genre de mec qui vous mette dehors si vous gâché une vague. Ca part tout seul, take off, bottom, j’enchaine deux trois petites courbes avant que la vague ne ramollisse. Ca y est j’ai démystifié comme on dit la vague de Rabat. La je remarque que la gauche emmène sur la plage de Salé, et que la droite par contre, remonte littéralement le fleuve, vient buter contre la berge et remonte le Bouregreg cette fois ci en gauche ! Pas banal ! Par contre le retour au pic n’est pas chose aisé car un fort courant vous fait remonter le fleuve. Moi de mon côté ça y est j’ai le sourire, il m’en faut peu !
Après des interminables minutes à lutter contre le courant me voici de retour au pic. Une nouvelle série se présente
, nettement plus costaud cette fois ci, on doit avoisiner les 2m. Je me retrouve un peu par hasard idéalement placé, j’entends derrière moi : « Sir sir sir !!!!!! » traduisible par « Fonce fonce fonce !!! » m’étant clairement adressé ! Honnêtement j’ai eut peur de prendre une raclée, j’ai décliné la vague, j’entends le mec gueuler derrière moi… la j’ai merdé… D’autant plus qu’en la voyant dérouler de dos elle semblait en fait largement jouable, mais force est d’admettre que j’ai été impressionné par la taille…
J’entends le type gueuler à mon sujet, il s’adresse à un autre surfer, qui semble vouloir le calmer mais visiblement ça ne lui a pas du tout plu que je « gâche » cette superbe vague en la refusant… Je suis en train de me dire que la session est peut être fini pour moi… Le plus calme des deux voyant que je suis tourné dans sa direction, me dit plutôt gentiment que j’aurai du partir sur cette vague. Je m’excuse, lui dit sincèrement que j’ai eut peur, que je débute, mais qu’il avait raison, j’aurai du… Ma sincérité a eut l’air de leur plaire, le type qui gueulait me dit que c’est pas grave, que je ne crains rien, il n’y a que du sable. Visiblement j’ai le droit à une seconde chance, ouf !
La seconde chance est arrivée d’ailleurs plus vite que prévu, la même série que la précédente fais son apparition, je suis idéalement placé, les deux types me regardent et me lancent de nouveaux « Sir sir siiiiir !!! » Honnêtement je le sentais pas, mais alors pas du tout, ils n’auraient pas été la, j’aurai laissé passer, mais la j’avais le droit à une seconde chance, si je tentais pas de partir sur cette série, ça serait sans doute la fin de la session pour moi… Alors bon j’ai donné tout ce que je pouvais, me suis retrouvé au sommet, c’était déjà trop tard pour faire marche arrière, à ma gauche la vague commençait déjà à fermer, à moi droite s’offrait un sacré mur, me forçant à ne pas regarder en bas, take off, je me suis senti littéralement tombé, sans quitter la lèvre des yeux, qui me dominait largement, bottom et ça y est j’étais sur le mur, quasiment plus rien à faire, j’ai placé quelques courbes ici et la, la vague est longue, puis ferme en venant butter sur la berge de l’oued, à gauche ça ouvre, je repars dans l’autre sens avant qu’elle ne ramollisse enfin et stoppe ma course.
J’ai un sourire jusqu’aux oreilles, ça y est je pourrai limite m’arrêter la ! Le type qui gueulait a prit la vague suivante, il me sourit, c’est bon j’ai peut être gagné le droit de rester. En tentant de remonter au pic en luttant contre le courant, il me fait signe de ramer vers la berge opposer puis vers le pic. Effectivement le courant est nettement moins fort de ce côté, je viens de gagner un tuyau en prime !
De retour au pic, le second type me demande comment s’était ? Bien évidemment c’était génial ! Il sourit, la bonne humeur est de retour sur le pic, et chacun s’encourage mutuellement à chaque nouvelle série.
La houle à l’air de grossir, le courant aussi, il devient de plus en plus difficile de sortir de l’oued, le manque d’activité de ces derniers moi m’accable physiquement. Je reprendrais quelques vagues, tenterais quelques manœuvres, placerais encore quelques courbes, prendrait quelques roustes aussi quand même, avant de quitter le groupe.
Fin de session, un énorme sourire aux lèvres, les conditions s’annoncent à peu près identique pour demain, j’y retournerai c’est certain.
Au final je retiens donc une super session, le spot est top, vivement les prochaines !
oui tu avais quelle planche ?
je patiente 15 mn puis dégouté 
, je rentre, me change (grand avantage, le matos est sec) mange une crêpe sur le chemin du retour en regardant la fin du match de rugby. Pas seul dans ce cas, mais ça réconforte pas son homme.
