Comme ça va être un peu long d’expliquer la vitesse d’obturation, l’ouverture et leur rapport, je continue d’abord par les
caractéristiques techniques des boîtiers.
Le plus simple, je pense, est de détailler une fiche technique choisie au hasard
...celle du Canon 50D
- Capteur : CMOS 15,1 Mpix (15,5 Mpix au total), format 3:2 (22,3 x 14,9 mm)Le capteur est l’équivalent de la bonne vieille pellicule. Le nombre de pixels qu’il contient est devenu un important instrument marketing. Je crois qu’il ne faut pas trop focaliser dessus ce nombre car dès qu’on a 8 à 10 Millions de pixels, on peut imprimer en A3 alors à moins de vouloir faire des posters à tout va... Cependant, il ne faut pas écarter le fait qu’avec plus de pixels, on peut réaliser un recadrage plus serré et du coup un zoom numérique plus conséquent.
Le format est généralement de 3/2 dans les reflex numériques (format photo traditionnel de 10x15 cm) mais Olympus notamment utilise des capteurs au format 4/3 (comme les APN compacts, l’image a le même format qu’un écran informatique, enfin les anciens...).
La taille du capteur, elle influe directement sur la qualité de l’image et la propension à gérer plus ou moins bien le bruit numérique (plus il est grand moins il y a de bruit car chaque pixel est plus gros et capte mieux la lumière, en général...). Les appareils amateurs sont donc au format APS-C qui comme vous le voyez est plus petit que le fameux 24x36 (36 x 24 mm) des argentiques et des reflex full-frame (appareils bien plus chers). C’est, comme je le disais plus haut, ce qui implique un coefficient multiplicateur aux objectif montés sur le boitier.
Voilà trois tailles de capteur :
- Monture : baïonnette EF/EF-S, coefficient multiplicateur de focale égal à 1,6x Il s’agit en fait du format de l’arrière des objectifs qui se montent sur le reflex. Un objectif Canon ne se monte donc pas sur un reflex Sony...
Il semble qu’il existe tout de même des bagues d’adaptation mais je crois qu’elles font perdre systématiquement tous les automatismes (AutoFocus, enregistrement des caractéristiques de l’objectif,...).
C’est du coup un élément non négligeable dans le choix d’une marque et ce qui m’a convaincu (en plus de l’opportunité de prendre celui de Luke) d’avoir un Canon pour le parc d’objectifs très important et le nombre de possesseurs et donc d’objectifs d’occasion (ce qui doit être la même chose pour Nikon...)
Exemple de baïonnette Canon (c’est la partie en métal gris) sur le boitier
...et sur l’objectif
- Stabilisation : non On parle là de la stabilisation du capteur, sur le boitier donc. Le but bien connu maintenant est de permettre d’éviter le flou de bougé du photographe. J’en dirai plus lorsque j’aurai le courage de parler de la vitesse d’obturation et de l’ouverture.
Certaines marques ont donc fait le choix d’intégrer la stabilisation au boitier (Pentax, Sony,
je ne sais pas pour Olympus) et d’autres ont choisi de l’intégrer aux objectifs (Canon, Nikon).
Du coup, si elle est intégrée, tous vos objectifs seront « stabilisés » alors qu’il faudra acquérir des objectifs stabilisés (souvent plus cher que leur équivalent non stabilisés) pour en profiter si elle n’est pas intégrée.
- Antipoussière : oui, par vibration du filtre passe-bas Depuis quelques temps, les fabricants ont équipés leurs appareils de techniques destinées à éviter que des poussières ne restent sur le capteur apparaissant alors sur les photos. En effet, les objectifs étant interchangeable, la chambre où se situe le capteur n’est pas étanche et est exposée directement lors du changement d’objectif.
Le plus souvent, le capteur est protégé par un matériau antistatique et vibre à l’allumage et à l’extinction de l’appareil ou à la demande pour faire « tomber » les poussières.
Je ne crois pas qu’il existe de technique parfaite, notamment pour les poussières grasses plus collantes. Il est donc nécessaire de temps en temps, à l’apparition de poussières sur les images, de nettoyer le capteur (il semblerait que la technique de nettoyage avec une plume soit la moins risquée).
Mais la prévention reste bien sur la meilleure alliée : il faut entre autre éviter de changer d’objectif en pleine tempête de sable
Exemple de poussières :
- Viseur : optique, pentaprisme (champ couvert 95%, grossissement de 0,95x) Voilà un point important à mon sens pour un reflex et ce qui en fait sa particularité : la visée qui « passe » à travers l’objectif.
Tout d’abord, toutes les visées ne se valent pas, à l’inverse de l’exemple du 50D, le 400D n’a qu’un pentamiroir et un grossissement de 0,8x. Résultat : la visée est moins lumineuse (qu’un pentaprisme) et surtout, l’image est plus petite.
Exemple de différents grossissements
Pour le champ, il est équivalent et se situe à 95% ce qui signifie que l’image dans le viseur est légèrement plus petite que ce qui sera photographié.
On voit donc ce qu’on photographie avec les inconvénients qui en découlent... La première surprise en venant d’un bridge est que sur un écran LCD, on voit l’image avec l’exposition et la balance des blancs choisis avant la prise de vue, ici il faut « deviner » ce que ça va donner (on ne le voit sur l’écran qu’une fois la photo capturée)...
- Visée écran LCD : oui...enfin presque (pour l’impossibilité de voir sur écran avant la prise de vue) car maintenant, la plupart des appareils proposent la visée sur écran que je ne connais pas. Il semble toutefois que la mise au point soit plus lente.
- Écran : 3 pouces (7,6 cm de diagonale), 920 000 points, luminosité réglable sur 7 niveauxIl est plutôt important car il permet de vérifier la qualité et la netteté de la photo prise et aussi de faire un premier tri si la carte mémoire est pleine. La taille et une bonne indication mais le nombre de pixels a ici son importance pour afficher une image bien définie.
- Mise au point : TTL-CT-SIR par capteur CMOS, 9 collimateurs AF de type croisé (collimateurs centraux opérationnels à f/2,8). Mise au point par détection de contraste en mode visée directeVoilà un des bonheurs du reflex, la rapidité de mise au point (lié tout de même en partie à l’objectif utilisé, il faudra parler de la technique des objectifs du coup...). L’autofocus se fait sur des collimateurs que l’on peut choisir suivant la zone de la photo que l’on veut avoir nette.
Un grand nombre de collimateurs est confortable, mais leur bon placement, notamment sur le croisement des lignes de tiers (là c’est une explication sur les astuces photo qu’il faut) est préférable.
Exemple sur le 50D
Le détail sur le type de collimateur est intéressant : les collimateurs croisés sont plus performants que les collimateurs linéiques (en ligne) car l’AF utilise le contraste pour la mise au point et comparer le contraste sur 2 ligne croisées est plus performant.
- Modes autofocus : AI Focus, One-Shot, Servo Ai, manuelIl existe différents modes pour la mise au point (chez Canon, mais ça doit être chez tous les autres pareil je suppose).
D’un côté la mise au point manuel en tournant la bague de mise au point sur l’objectif (on a alors intérêt à avoir un viseur avec un bon grossissement), de l’autre l’autofocus.
Chez Canon, le One-shot permet la mise au point lors du demi-déclenchement (par défaut) utile pour recadrer par exemple, AI-Servo fait la mise au point en continue tant que le déclencheur est à mi-course (utile pour suivre un sujet en mouvement comme les surfers) et l’AI-Focus est un peu la combinaison des deux (l’appareil gère la mise au point s’il détecte un mouvement du sujet).
C’est donc à choisir suivant ce que l’on veut photographier et la technique que l'on aime utiliser.
- Mesures d'exposition : Mesure TTL pleine ouverture sur 35 segments. Mesure évaluative (couplée à n'importe quel collimateur AF), mesure partielle (environ 9% du viseur, au centre), mesure spot (environ 3,8% du viseur, au centre), mesure moyenne à prédominance centraleC’est la méthode qu’utilise l’appareil pour calculer l’exposition (« la luminosité ») à appliquer à la prise de vue. Selon le mode choisi, il fait une « moyenne » sur toute l’image, où il ne tient compte que d’une partie de l’image plus ou moins grande.
- Modes d'exposition : Auto, auto créatif, portrait, paysage, prise de vues rapprochée, sport, portrait de nuit, flash débrayé, programme, priorité à la vitesse, priorité à l'ouverture, manuel, priorité à la profondeur de champ, personnalisé (x2)C’est la petite roulette qui permet de quitter le mode tout auto où l’appareil choisi tout pour vous vers des modes semi-auto voir entièrement manuel (sur le dessus à droite de l'exemple ci-dessous).
- Vitesse d'obturation : 30 - 1/8000 s, pose B, synchro flash 1/250 s Je détaillerai plus tard pourquoi ça se règle mais ce paramètre indique que l’on peut aller de 30s à 1/8000 s.
La pose B permet de dépasser les 30s (en maintenant le déclencheur appuyé ou avec une télécommande en effectuant un premier déclenchement pour lancer la prise de vue et un second pour la clôturer).
La synchro flash indique la vitesse maximale de prise de vue au flash interne.
- Motorisation : 6,3 i/s sur 90 vues JPeg ou 16 vues Raw (CR2)C’est le nombre de photos prisent par seconde et au maximum sur une rafale (forcément très intéressant en surf
)
- Sensibilité ISO : AUTO, 100-3200 ISO par incrément de 1/3 IL, mode H1 : 6400 ISOn, H2 : 12800 ISOJe détaillerai également la sensibilité mais il est intéressant de pouvoir atteindre de haut Isos et encore plus de les atteindre sans trop détériorer la qualité d’image (hausse du bruit numérique en augmentant cette valeur).
- Mémoire : 1 emplacement Compact Flash compatible UDMASuivant les marques, le type de mémoire peut-être différent.
- Format image : Raw : RAW, sRAW1, sRAW2 (14 bits, Canon original RAW 2ème édition), Raw + JPeg, JPeg : 4752 x 3168 pixelsCe sont les formats informatiques d’enregistrement des fichiers sur la carte et la résolution maxi.
Les RAW sont des fichiers bruts de capteurs qu’il faudra développer pour les afficher sur tous les postes. Leur intérêt est notamment d’être codé sur plus de 8 bits (cas des JPEG) et de permettre un meilleur post-traitement avec un logiciel de retouche photo.
- Alimentation : Batterie Li-ion rechargeable BP-511ALà tout le monde a compris je pense...
- Flash : oui, intégré. Nombre guide 13 (100 ISO, m)Et oui, certains reflex n’ont pas de flash. Il est possible aussi d’ajouter un flash type cobra mais je n’y connais absolument rien donc j’en dirais pas plus.
Pour le nombre guide, plus il est grand plus le flash est puissant. C’est en fait une multiplication de l’ouverture et de la distance avec le sujet.
Exemple : si on ouvre à f/2 (que j’expliquerai plus tard), le sujet peut être situé à 6,5m pour 100 Iso.
- Connexion : USB 2, mini-HDMI, sortie vidéo, télécommande, synchro syncLà ça semble clair, la synchro sync c’est pour brancher d’autres flash il me semble.
- Dimensions : 145,5 x 107,8 x 73,5 mm
- Poids : 856 g (avec batterie, carte, courroie) Dimensions et poids ne sont pas à négliger d’autant plus que les objectifs peuvent être assez légers comme très lourds. Certains préfèreront des « petits » reflex d’autres des plus grands et plus lourds, c’est à prendre en main en magasin à mon avis pour se faire une idée.
Mais autour du coup ou dans le sac, c’est toujours vite lourd et encombrant...
- Logiciels : ZoomBrowser EX / ImageBrowser, Digital Photo Professional, PhotoStitch, EOS Utility (incluant Remote Capture, WFT utility*, Original Data Security Tools*), Picture Style EditorLes appareils sont souvent livrés avec une ribambelle de logiciels, j’avoue rarement les utiliser si ce n’est, chez Canon, celui qui permet de piloter le boitier depuis un PC.
Bon j'ai du faire à peu près le tour et finalement c'est assez long aussi