Si vous cherchiez l'office du tourisme de Lanzarote, vous êtes au mauvais endroit. Le report bisounours, ce n'est pas ici. Désolé d'avance pour ceux qui adorent surfer sur cette île, je ne veux manquer de respect à personne. Mais je ne vends pas du rêve. Je vous offre un témoignage brutal et un peu piquant.
Brutal, comme le paysage.
... y picante :
On y trouve des routes infernales bordées de lave concassée à perte de vue.
Les abords sont aussi impénétrables que la jungle de Sumatra :
La comparaison s'arrête là. Ici, c'est le Mordor, pendant des dizaines de km.
Et au bout de la route, un village,
Coincé entre volcans et tempêtes,
J'ai appris plus tard que les gens qui habitent ici ont été bannis de tous les endroits sympas de l'île. Leur crime ? Avoir laissé des vagues de série aux touristes.
Ça ne se fait pas ici. Même si le touriste est poli, même s'il attend son tour patiemment, même si il y a largement assez de vagues pour tout le monde. C'est un principe, maint fois illustré devant mes yeux durant l'unique journée de surf du trip.
En arrivant tôt, la grosse houle n'est pas encore arrivée. Pourtant, c'est super beau. Go !
La taille parfaite pour se faire plaisir sans se faire peur :
On est huit dont trois locaux, ça fait (au moins) trois abrutis de trop.
Je me mets à l'eau derrière un français à peine dégrossi. Il est accompagné d'un guide local qui lui fait prendre les bombes. Il lui gueule dessus quand il se met en danger (le mec se place n'importe comment) et me gueule dessus si j'ai le malheur de regarder ses vagues. Au bout d'un moment, le guide sort et son protégé en profite aussitôt, évidemment. Il se fout dans les rochers sur un take-off trop à l’intérieur... il est blessé, des mecs sympas le ramènent au bord.
En patientant, je me retrouve de temps en temps bien placé pour la bombe mais les canariens me taxent sans même me regarder. Il parait qu'ils font pas ça méchamment...
Comparaison n'est pas raison mais comparons quand même : vous faites le queue à la caisse de votre supermarché préféré, le type devant vous se retourne et vous dit : "bonjour". Vous vous rendez alors compte que c'est un touriste étranger. Donc, forcement, vous lui passez devant et tous les locaux font pareil. C'est pas un peu raciste ? Non, c'est normal, après tout c'est votre supermarché.
Bref. 3 heures de sessions et je sors pratiquement bredouille. Je discute avec un Bordelais en sortant, il connait bien le principe mais ça n'a pas l'air de le déranger. Il me dit que même lorsqu'il se retrouve seul au pic et prend une grosse, les locaux qui remontent mettent un point d'honneur à lui faire l’intérieur pour le faire sortir de la vague.
En sortant, il en reste des belles, malgré le vent qui forcit :
Le soir, retour sur le spot pour voir si la houle est arrivée. C'est en effet bien gros ! Les planches aussi sont beaucoup plus longues.
Petite conversation :
Le touriste : Yihaaa ! A moi la bombe !
Le local : Ahah, claro que no !
Le touriste : pousse-toi, j'ai la prio !
Le local : Nunca jamas !
Le touriste : F--- !
Le touriste : gloups !
Le local n'a absolument rien fait sur la vague qui a duré 20 secondes, sauf retarder son bottom au maximum... pour faire chier le touriste. Il n'y a que 3 personnes à l'eau...
A partir de ce moment, le vent sera trop fort pour surfer autre chose que des rougnes et je lâcherai un peu le surf pour profiter de l'île en famille. Je n'ai donc pas eu l'occasion de confirmer ou d'infirmer cette première impression.
Heureusement, l'île a d'autres intérêts. Des routes magnifiques :
Des endroits paisibles :
Un truc pratique : la vitesse du vent est inscrite sur les routes tous les matins (en nœuds, bien sûr):
Le cactus Donald Trump :
Le cactus lombric :
Le chorizo local : un sac en plastique rempli avec un genre de rillettes au poivron et fermée avec du fil à rôti. Contrairement à ce que l'inscription pourrait laisser penser, ce n'est pas fait avec du chat. Sur des tartines, c'est plutôt bon :
Personne n'échappe à la violence des éléments :
La voiture plébiscitée par les Lanzaroteños :
Un pays fait pour les moulins à vent :
Des points de vue vertigineux :
Du rêve à aller chercher :
Des falaises monumentales et spectaculaires :
Voilà, ce sera tout pour ce minireport qui n'est que le témoignage de ce que j'ai vécu ! C'était court mais bien suffisant, n'est ce pas ?