Interview : Jérémy Ferrara de Ferrara Surfboards
Posté: Mer Avr 29, 2009 15:07
Bien que discret, Jérémy Ferrara fait partie de ces shapers qui comptent dans le petit monde du surf Français. Son récent départ de BORDEAUX pour les Landes nous donne l’occasion de rencontrer ce passionné de Shape qui fort de son passé de surfer compétiteur est devenu au fil du temps l’un de ces shapers reconnu pour sa passion et son travail. Rencontre :
Tout d’abords, je pense que l’on est obligé de parler de ton passé surfique…
J’ai été champion de France espoir de longboard en 1999 et ai été qualifié à deux championnats du monde (toujours en longboard).
Et puis il y’a cette bascule dans le monde du shape. Une révélation ou une suite logique et en douceur ?
Mon maître de surf (Cisco Arana, Brésil) m’a appris à fabriquer des wax et m’a enseigné le shape en 1999… De retour en France, j’ai fait mes planches puis quelques-unes pour des potes.
Tu peux nous raconter l’aventure de la wax de couleur ?
Comme le Shape précise des années d’expériences et de savoir faire, je me suis lancé dans la fabrication de wax artisanale... Après maintes péripéties, je me suis résigné... Cette expérience m’a permis de créer mon entreprise et de pouvoir me perfectionner en shape.
Tu viens récemment de rejoindre les Landes où tu as installé ton nouvel atelier. Pourquoi ce choix ?
Le Capbreton surf club m’a proposé un boulot d'entraineur à mi-temps, ce qui m’a permis de prendre un local dans la zone des Deux Pins. Venant de Bordeaux, me rapprocher de la mer été indispensable.
Tu n’as pas peur en quittant BORDEAUX pour une région déjà très bien fournie en shapers de devoir, en quelque sorte, repartir de zéro ?
Pas du tout, premièrement, la région n’a pratiquement pas de shaper de longboards et rétro boards, de plus, grâce à Internet, se déplacer à 150 Kms plus au sud n’est pas vraiment un frein.
Même les « grands noms » du shape français se plaignent de grosses difficultés, imputables entre autres aux productions asiatiques. Et toi, inquiets ?
Oui et non. Il est vrai que vivre du shape est vraiment très délicat. Mais les mentalités changent. Les gens commencent à préférer travailler avec un shaper local qui pourra mieux les conseiller et travailler ensemble pour adapter au mieux les planches à leurs besoins.
Dernièrement il a été question d’une sorte de « label » pour les planches françaises. Crois-tu que ce genre d’initiatives peuvent changer les choses ?
Tout dépend du label et de qui le met en place.
Ton passé de longboarder influence très certainement ta manière d’appréhender ta manière de shaper, non ?
Bien sûr. Étant moi-même longboardeur avant tout, j’ai commencé par shaper de grandes planches.
Pour te dire la vérité, shaper des shortboards (6’1- 18 ¼ »- 2 ¼ ») ne me fait pas vibrer. De plus il y a un grand nombre d’excellent shaper de shortboards en France.
Tu réalises néanmoins toutes sortes de planches. Mais shapes tu avec autant de plaisir des petits volumes ?
Tout à fait. Je prends plaisir à faire des planches pour des gens qui vont s’amuser dans l’eau. Peut importent leurs niveaux et la taille de planche qui veulent.
Les règles du Shape sont-elles les mêmes et applicables pour toutes les planches ou chaque type de planche comporte son univers propre ?
Je dirais que chaque Shaper a ses propres règles et techniques de Shape, ça propre vision de la pratique, son propre univers. De ce fait, toutes ses planches et models lui ressemblent.
Selon toi, le longboard est il une planche faite pour toutes sortes de houles ?
Tout à fait. Avec trois models de longboards tu peux surfer tous les jours. Que ce soit gros et creux ou petit et mou.
Et pour tous types de surfers ?
Le longboard est un sport à part entière. Il faut du temps et beaucoup de technique pour pouvoir commencer à vraiment taquiner.
Tu sembles attacher beaucoup d’importance à la décoration de tes planches. Comme si tu te construisais peu à peu un univers graphique…. Je me trompe ?
Je suis passionné de résines teintées. J’ai travaillé des techniques de glass différentes pour obtenir une foule d’effets. Tout est réalisable en résine. De plus, mon amie est graphiste, ça aide…
Tes clients te laissent ils souvent carte blanche pour la réalisation graphique ?
Oui. Beaucoup de personnes qui veulent une tint me laisse carte blanche ce qui n'est pas facile. En parlant ensemble, on trouve les couleurs et le style, après, c’est parti.
Peu à peu, on se rend compte que bon nombre de shapers confient le glass à d’autres passionnés, plus à l’aise et spécialisés dans cette phase technique délicate. Qu’en penses tu ?
Il faut comprendre qu’il y a trois vrai métiers dans le Shape :
shaper, glasseur, ponceur. Au U.S, il est rare que les shaper fassent aussi le glass. Idem pour les grosses productions.
J’aime trop tout faire pour déléguer.
Il y’a un retour en force des lignes rétros en matière de Shape. Es tu sensible à ce courant ?
Surfer plus large et plus épais facilite la prise de vagues. L’influence des planches rétros dans le Shape fait énormément de bien aux mentalités et à la technique des surfeurs. Plus de courbes pour moins de prises de tête.
Dans un même esprit, depuis quelque temps, un certain intérêt pour la culture surf se renforce et se globalise. Ressens tu cet état de fait dans les demandes de tes clients ?
C’est agréable de voir arriver à l’atelier, des gens en recherche d’échange de culture. On partage des histoires, des légendes, des visions, sur l’évolution du surf et des planches.
On associe souvent le longboard à une glisse plus cool, moins radicale que celle du shortboard ? Est-ce un tord ou existe-t-il plusieurs façons de surfer une planche de plus de 9’ ?
Il y a deux écoles : classiques et progressives
Niveaux compétition, les jeunes comme Remi Arauzo, allient à merveille les deux styles. Aussi stylé et engagé en nose ride qu’en roller tail slide, et tout ça sur la même vague s’il vous plait.
Selon toi les règles du shape sont elles bien posées et inflexibles ou sont elles là justement pour être transgressées et si oui dans qu’elles mesures ?
En réalité, il n y a pas de « vrai » manières de shaper. À chacun sa sauce.
L’autre jour, avec mon ami Boris de « Spoutnik Traditionnel Surfboards », HSA, on s’est lancé dans un Shape en commun, mais impossible de le finir, nos manières de travailler sont trop différentes. D’ailleurs il me tarde de surfer la planche qu’il me fait pour mon anniv.
Travailles tu exclusivement sur commande ou as-tu un stock de planches types ?
Depuis que le nouvel atelier est monté, j’ai un mini shop ou il y a tous les models disponibles et quelque boards en test. Toutes fois, la majorité des planches vendues sont faites sur mesure.
Habiter si proche de la mer, c’est pas un danger ça pour un passionné de surf… ? Genre « Conditions parfaites, humm , je finirais demain… »
Il faut savoir faire la part des choses. Mais il n y a rien de plus agréable que de se dépoussiérer dans l’eau.
Ta dernière session ?
Hier soir, après avoir glassé quatre boards, le temps que ça sèche, on est parti avec ma copine et quelques potes se faire le sunset au Santocha… Que du bonheur…
PS: Inauguration du factory / shop ces 2 et 3 mai, n' hésitez pas à allez tester les boards le 03 aux Santochat.
Le site officiel Ferrara Surfboards:
Liste des Interviews du forum
Tout d’abords, je pense que l’on est obligé de parler de ton passé surfique…
J’ai été champion de France espoir de longboard en 1999 et ai été qualifié à deux championnats du monde (toujours en longboard).
Et puis il y’a cette bascule dans le monde du shape. Une révélation ou une suite logique et en douceur ?
Mon maître de surf (Cisco Arana, Brésil) m’a appris à fabriquer des wax et m’a enseigné le shape en 1999… De retour en France, j’ai fait mes planches puis quelques-unes pour des potes.
Tu peux nous raconter l’aventure de la wax de couleur ?
Comme le Shape précise des années d’expériences et de savoir faire, je me suis lancé dans la fabrication de wax artisanale... Après maintes péripéties, je me suis résigné... Cette expérience m’a permis de créer mon entreprise et de pouvoir me perfectionner en shape.
Tu viens récemment de rejoindre les Landes où tu as installé ton nouvel atelier. Pourquoi ce choix ?
Le Capbreton surf club m’a proposé un boulot d'entraineur à mi-temps, ce qui m’a permis de prendre un local dans la zone des Deux Pins. Venant de Bordeaux, me rapprocher de la mer été indispensable.
Tu n’as pas peur en quittant BORDEAUX pour une région déjà très bien fournie en shapers de devoir, en quelque sorte, repartir de zéro ?
Pas du tout, premièrement, la région n’a pratiquement pas de shaper de longboards et rétro boards, de plus, grâce à Internet, se déplacer à 150 Kms plus au sud n’est pas vraiment un frein.
Même les « grands noms » du shape français se plaignent de grosses difficultés, imputables entre autres aux productions asiatiques. Et toi, inquiets ?
Oui et non. Il est vrai que vivre du shape est vraiment très délicat. Mais les mentalités changent. Les gens commencent à préférer travailler avec un shaper local qui pourra mieux les conseiller et travailler ensemble pour adapter au mieux les planches à leurs besoins.
Dernièrement il a été question d’une sorte de « label » pour les planches françaises. Crois-tu que ce genre d’initiatives peuvent changer les choses ?
Tout dépend du label et de qui le met en place.
Ton passé de longboarder influence très certainement ta manière d’appréhender ta manière de shaper, non ?
Bien sûr. Étant moi-même longboardeur avant tout, j’ai commencé par shaper de grandes planches.
Pour te dire la vérité, shaper des shortboards (6’1- 18 ¼ »- 2 ¼ ») ne me fait pas vibrer. De plus il y a un grand nombre d’excellent shaper de shortboards en France.
Tu réalises néanmoins toutes sortes de planches. Mais shapes tu avec autant de plaisir des petits volumes ?
Tout à fait. Je prends plaisir à faire des planches pour des gens qui vont s’amuser dans l’eau. Peut importent leurs niveaux et la taille de planche qui veulent.
Les règles du Shape sont-elles les mêmes et applicables pour toutes les planches ou chaque type de planche comporte son univers propre ?
Je dirais que chaque Shaper a ses propres règles et techniques de Shape, ça propre vision de la pratique, son propre univers. De ce fait, toutes ses planches et models lui ressemblent.
Selon toi, le longboard est il une planche faite pour toutes sortes de houles ?
Tout à fait. Avec trois models de longboards tu peux surfer tous les jours. Que ce soit gros et creux ou petit et mou.
Et pour tous types de surfers ?
Le longboard est un sport à part entière. Il faut du temps et beaucoup de technique pour pouvoir commencer à vraiment taquiner.
Tu sembles attacher beaucoup d’importance à la décoration de tes planches. Comme si tu te construisais peu à peu un univers graphique…. Je me trompe ?
Je suis passionné de résines teintées. J’ai travaillé des techniques de glass différentes pour obtenir une foule d’effets. Tout est réalisable en résine. De plus, mon amie est graphiste, ça aide…
Tes clients te laissent ils souvent carte blanche pour la réalisation graphique ?
Oui. Beaucoup de personnes qui veulent une tint me laisse carte blanche ce qui n'est pas facile. En parlant ensemble, on trouve les couleurs et le style, après, c’est parti.
Peu à peu, on se rend compte que bon nombre de shapers confient le glass à d’autres passionnés, plus à l’aise et spécialisés dans cette phase technique délicate. Qu’en penses tu ?
Il faut comprendre qu’il y a trois vrai métiers dans le Shape :
shaper, glasseur, ponceur. Au U.S, il est rare que les shaper fassent aussi le glass. Idem pour les grosses productions.
J’aime trop tout faire pour déléguer.
Il y’a un retour en force des lignes rétros en matière de Shape. Es tu sensible à ce courant ?
Surfer plus large et plus épais facilite la prise de vagues. L’influence des planches rétros dans le Shape fait énormément de bien aux mentalités et à la technique des surfeurs. Plus de courbes pour moins de prises de tête.
Dans un même esprit, depuis quelque temps, un certain intérêt pour la culture surf se renforce et se globalise. Ressens tu cet état de fait dans les demandes de tes clients ?
C’est agréable de voir arriver à l’atelier, des gens en recherche d’échange de culture. On partage des histoires, des légendes, des visions, sur l’évolution du surf et des planches.
On associe souvent le longboard à une glisse plus cool, moins radicale que celle du shortboard ? Est-ce un tord ou existe-t-il plusieurs façons de surfer une planche de plus de 9’ ?
Il y a deux écoles : classiques et progressives
Niveaux compétition, les jeunes comme Remi Arauzo, allient à merveille les deux styles. Aussi stylé et engagé en nose ride qu’en roller tail slide, et tout ça sur la même vague s’il vous plait.
Selon toi les règles du shape sont elles bien posées et inflexibles ou sont elles là justement pour être transgressées et si oui dans qu’elles mesures ?
En réalité, il n y a pas de « vrai » manières de shaper. À chacun sa sauce.
L’autre jour, avec mon ami Boris de « Spoutnik Traditionnel Surfboards », HSA, on s’est lancé dans un Shape en commun, mais impossible de le finir, nos manières de travailler sont trop différentes. D’ailleurs il me tarde de surfer la planche qu’il me fait pour mon anniv.
Travailles tu exclusivement sur commande ou as-tu un stock de planches types ?
Depuis que le nouvel atelier est monté, j’ai un mini shop ou il y a tous les models disponibles et quelque boards en test. Toutes fois, la majorité des planches vendues sont faites sur mesure.
Habiter si proche de la mer, c’est pas un danger ça pour un passionné de surf… ? Genre « Conditions parfaites, humm , je finirais demain… »
Il faut savoir faire la part des choses. Mais il n y a rien de plus agréable que de se dépoussiérer dans l’eau.
Ta dernière session ?
Hier soir, après avoir glassé quatre boards, le temps que ça sèche, on est parti avec ma copine et quelques potes se faire le sunset au Santocha… Que du bonheur…
PS: Inauguration du factory / shop ces 2 et 3 mai, n' hésitez pas à allez tester les boards le 03 aux Santochat.
Le site officiel Ferrara Surfboards:
Liste des Interviews du forum