25 ans, c'est pas rien... " - Qu'est-ce que tu veux pour ton anniversaire ? - Surfer..."
Ok. Ca fait plusieurs mois que j'y pense. Ca fait quelques semaines que je ne pense qu'à l'eau salée. On y est. Mon grand weekend de surf.
La veille, je fais ce qu'il y a de plus difficile lorsque je pars de chez moi: je confie mon chat à un copain...
J1 Le jour J. Nous chargeons la voiture et partons avec une bonne heure de retard, pour ne pas changer nous sommes organisé comme des tazons. Un trajet de 5h nous attend, et, comme l'étang qui appartient à la famille de Stéphane est sur la route, nous en profiterons pour y faire une pause sandwiches.
Arrivée sur IO en fin d'après-midi, on passe au studio puis direction la mer pour un premier check. L'air iodé empli mes poumons, le soleil déclinant brille sur l'océan... c'est bon d'être là. Petite virée nocturne sur la plage, on observe la faune locale.
J2 Départ tôt le matin, je n'ai rien pu manger. Arrivée sur le spot, j'enfile la combi et attrape Seven. J'enfonce mes pieds dans le sable froid... il y a déjà du monde sur le peak principal. Je m'oriente vers le nord, il n'y a personne et les séries sont bien plus petites. Trop peut-être, je ne prendrais pas une seule vague. Tête de cochon en sortant de l'eau... Je me change sur le parking et le sourire revient: ce n'est que la première session, et puis après tout je suis contente d'avoir gouté au "bleu charente".
L'après-midi, on vagabonde dans les marais...
On visite "le marais aux oiseaux"...
Début de soirée, marée haute. Le swell bien qu'un peu en vrac est plus consistant. Je me jette à l'eau, les conditions me conviennent.. mais c'est la chine. Je fais un peu bouchon derrière le peak. Je rame sur les moins grosses, je ne pars pas, mais les autres surfers n'ont pas l'air de prendre grand chose non plus. Le courant m'a bien décalée au sud. Les lignes qui arrivent derrière moi me semblent bien grosses et sombres. Il faut que je me décide. J'en choisis une, je rame fort, en surveillant le petit mur noir qui s'avance... l'eau se lève sous Seven, je rame encore un peu, la vague me prend... Mauvais réflexe, je regarde "en bas". Oh p... Un (petit) mur se dresse sous moi, je reste ébahie devant ce spectacle. Sans attendre, je goûte au wipe out. De retour à la surface, une vague qui vient de fermer arrive sur moi. Je m'empresse de récupérer Seven et m'y allonge avant que la grosse barre de mousse m'atteigne. Je glisse, saute sur les remous... Je ressens la puissance de la houle jusqu'au bord. Pas d'exploit, et peut-on vraiment appeler ça du surf? Pourtant en remontant le long de la plage j'ai le sourire jusqu'aux oreilles (au moins). Ce qui est moins drôle, c'est le monde à l'eau... qui me retiendra d'y retourner. Pas que je veuille la vague pour moi toute seule, mais entre la surpopulation et mon niveau, ça n'est pas très safe...
J3 Même spot, le matin, marée descendante. C'est moins gros et moins puissant qu'hier soir. Un petit peak désert au nord du spot, je me place très mal mais fini tout de même par prendre quelques bouts de vagues... et par réussir à me lever (pas très bien) sur des mousses. Je rame vers les autres surfers en restant néanmoins à l'écart. Je ne prends pas grand chose mis à part quelques séries sur le coin de la truffe, mais c'est bon d'être là, sentir le soleil matinal qui réchauffe le sable, l'eau saline qui refroidit l'extrémité de mes pieds...
Après un bon déjeuner, on se promène sur l'île, dans les marais, sur la cote, en se demandant de quel coté se surfe le phare...
Le soir venu, j'appelle Aramis. "Tu surfes demain ?" Rendez-vous est pris au sud à 7h30, fin de la montante.
J4 Dès notre arrivée, nous montons sur la dune. La vue est idéale pour prendre des photos. Il y a déjà du monde à l'eau: c'est samedi, il fait beau et la houle est au rendez-vous. Je me prépare sur le parking, nous rencontrons le mousquetaire. Domboard et surfinggil sont de la partie, single vient de sortir. Après avoir observé les séries, nous nous jetons à l'eau. Il y a une bonne barre à passer, mais ça ne me fait pas peur, je l'ai déjà fait par le passé... (certes il y a longtemps) Les premiers mètres ne me posent pas de problème, mais arrivée à un certain point, j'ai l'impression de ramer pour rien, voire de reculer plus que je n'avance. Okayyy... Les surfrepotes sont déjà loin alors que je lutte encore contre cette maudite barre.
Peu après je vois le mousquetaire revenir vers moi... On sort de l'eau pour y rentrer à nouveau plus loin, il y a encore un sacré courant. Je rame, me prend des vagues dans la face, m'essouffle, rame encore, rame fort... les apnée m'épuisent, je m'accroche aux conseils d'Aramis, en me demandant ce que je fais là... Je n'ai pas l'impression d'avancer mais il m'encourage, "allez, t'y es presque"... En effet, je vois soudain une (petite) montagne d'eau s'élever devant moi... Nous sommes juste devant la zone d'impact. Je rame tout ce que je peux, la vague lève, lève... je comprends que je n'ai pas le temps, je plonge juste avant qu'elle ne ferme sur moi. Aramis me sourit. J'essaye de lui rendre la pareille, je ne suis pas bien sure d'y parvenir. Encore quelques vagues, il rame pour deux. Nous sommes enfin à l'abris, encore un peu de rame pour rejoindre le lineup des surfrepotes. Ca y est, j'y suis. Certainement un des plus agréables endroit au monde, derrière le peak. Je m'y sens bien. Qui plus est, avec les surfrepotes, c'est encore meilleur. Ca rigole, ça taquine. Ca encourage les copains qui partent sur les vagues. Je me repose et profite de ce moment, je sais que ça ne va pas durer.
Je me lance. Malheureusement, je ne rame pas assez fort, ne choisit pas forcément la bonne vague, je ne suis pas idéalement placée non plus... ça ne part pas. J'essaye de faire demi-tour, mais trop tard, une puissante mousse arrive sur moi et m'éloigne grandement du peak... Et m****. Je ne me sens pas capable d'y retourner, les 30 minutes pour passer la barre m"ont épuisée. Je passerai le reste de la session dans les mousses et les reformes. J'en surferai quelques unes pas trop mal, et notamment une grosse mousse sur laquelle je glisserai assez longtemps pour un long virage back.
Fin de session, Aramis s'apprête à sortir; en effet tout le monde est sorti, je les vois sur la dune. On discute en reluquant un single rouge. On va se changer, dom me donne des conseils. On passe encore quelques instants ensemble, à parler de surf et autres friponneries, j'ai pas envie de partir. Demain le timing sera serré, je ne pourrai pas me permettre une autre session. Cet après-midi, il risque d'y avoir trop de monde, et y aller seule ne me dit rien... Je suis rincée, j'ai la tête pleine d'images (et d'eau).
Nous passerons l'après-midi dans la forêt, puis sur un mini golf, à parler de la session et de notre rencontre avec les surfrepotes. Un dernier apéro sur IO pendant lequel j'enverrai les premières photos aux charentais... Puis le lendemain, nous rentrons chez nous.
Deux choses sont infinies : l'univers et la bêtise humaine. En ce qui concerne l'univers, je n'ai pas encore acquis la certitude absolue. (Albert Einstein)
Encore un chouette report! Les photos sont effectivement classe et illustrent que, au delà des quelques secondes ou minutes de glisse selon le niveau de chacun, c'est le contact avec l'eau et la nature qui nous fait du bien à la tête.
Je te souhaite de refaire une ballade océanique très vite!
Modifié en dernier par Benoua le Jeu Mai 26, 2011 16:15, modifié 1 fois.