Alors 6 mois après, voici un petit récit illustré de notre passage aux Îles Cook !
Le parcours à travers le Pacifique Sud :
Polynésie : Tahiti Moorea ...Nouvelle-Calédonie : Grande Terre Île des Pins Ouvéa ...Vanuatu : Efate Tanna ...Îles Cook : Rarotonga Aitutaki
Petit point géographique vite fait...
Les Îles Cook, c'est là :
Des îles minuscules en plein Pacifique, à 4 heures de vol de la Nouvelle-Zélande mais pas très loin de la Polynésie Française, Tahiti est à une grosse heure d'avion. Administrativement c'est rattaché à la Nouvelle-Zélande et la langue officielle c'est l'anglais, mais très détaché quand même avec leur propre gouvernement. Un peu comme les TOM en France, quoi.
Les îles sont réparties en deux groupes, celles du Nord et celles du Sud. Le "Southern Group" est constitué par l'île principale Rarotonga et quelques autres assez distantes les unes des autres, ce sont les îles les plus faciles d'accès et les plus visitées (toutes proportions gardées).
Le "Northern Group" est constitué par des atolls au ras de l'eau perdus dans l'océan Pacifique, aux noms enchanteurs comme Tongareva ou Manihiki, qui vivent de la culture des huitres perlières. Elles sont super isolées, il faut 5 heures en petit avion depuis Rarotonga et les vols sont aléatoires, en moyenne un tous les mois. L'aventure ultime, un jour sûrement...
Rarotonga
Les Îles Cook, c'était notre dernière étape du périple à travers le Pacifique Sud commencé environ 5 semaines plus tôt. Une dizaine de jours pour finir en roue libre et récupérer des aventures au Vanuatu...
L'aéroport international est sur Rarontonga, on y débarque donc depuis Auckland en Nouvelle-Zélande, à 4h du mat'. On vient de passer la ligne de changement de date, c'est donc la journée la plus longue de notre vie puisqu'à cette occasion on a fait un bond de 24 heures en arrière, magie des fuseaux horaires oblige.
Bref on débarque pas très bien réveillés en pleine nuit à l'aéroport d'Avarua, la capitale des Îles Cook et la seule ville de l'île de Rarotonga. Les formalités administratives effectuées, il faut trouver un moyen de rejoindre notre hébergement de l'autre côté de l'île à une quinzaine de kilomètres, à Muri. Les autres arrivants ont tous un bus privé ou une voiture qui les attend, on reste un peu comme des abrutis au milieu de l'aérogare qui se vide complètement.
On va quand même se renseigner auprès d'une hôtesse en tenue bariolée qui dirige les quelques touristes vers des minivans pour les déposer à leurs hôtels. Elle comprend rien au nom que je lui dis, "Tiana's Beach Villas" des petits bungalows dans le jardin d'un particulier, je dois lui écrire sur une page de bouquin. Mince 5 semaines dans les îles pour en arriver-là pour communiquer, dégouté. Elle appelle alors un des chauffeurs en lui expliquant où on va et là le mec sourit l'air tout content d'avoir retrouvé deux passagers qui manquaient à sa liste. Il nous demande un truc dans un anglais qu'on ne comprend pas et auquel on répond "yes yes" trop contents de choper un moyen de transport, il nous embarque mais c'est le début d'un joyeux quiproquo.
Le chauffeur nous dépose a priori dans la bonne propriété, mais quand il va jusqu'à rentrer dans une des petites villas pour y déposer nos sacs on se pose des questions. On lui demande donc comment il peut savoir qu'on est bien dans ce bungalow-là, il répond que "le propriétaire lui a dit". Ah, ben cool. On lui paye le trajet et il nous laisse plantés au milieu de la salle à manger, bon c'est super chouette bien sûr mais justement un peu trop, on avait réservé quelque chose de bien plus petit. Lapinette s'en cogne et part finir sa nuit sur le pieu.
On se réveille avec une vue d'enfer de la terrasse, et le proprio qui nous demande qui on est et ce qu'on fout là...
On lui explique comment on est arrivés en lui filant le papier qui atteste de notre réservation... Effectivement on n'est pas dans la bonne villa, notre bungalow est juste à côté mais en fait tout aussi sympa, on s'est pas planté de beaucoup. Le proprio est cool t'façons. Par contre un qui s'est planté c'est le taxi de l'aéroport, en nous prenant pour quelqu'un d'autre qui eux ont dû rester en rade là-bas, tant pis pour eux fallait pas aller aux chiottes en descendant de l'avion.
Premier petit déj sur notre terrasse...
Premiers objectifs : louer un scooter et assurer le ravitaillement en nourriture pour quelques jours. Il faut retourner à Avarua, la "capitale", pour que dans un premier temps j'obtienne le permis de conduire des Îles Cook, indispensable pour possèder un véhicule motorisé ici même si ce n'est qu'un petit deux-roues, nos permis internationaux ne suffisent pas.
Après quelques paperasses et un tour examinatoire de pâté de maison en scooter sous l'oeil d'un agent de police, c'est dans la poche. Lapinette sera uniquement passagère, pas très motivée pour piloter un scooter dans ce pays où l'on roule à gauche et où les casques n'existent pas...
Ensuite ben pendant nos quelques jours sur Rarotonga, c'est rythme plongée (le lagon est à approximativement trois mètres de notre bungalow), plage, plongée, plage.
On a des canoës à dispo, qui nous permettent de nous balader partout dans l'immense lagon pour en explorer tous les coins avec le masque, jusqu'à la barrière de corail, autour des îlots...
Comme la plupart des îles du Southern Group, Rarotonga est une île "haute" (à la différence des atolls) avec l'intérieur de l'île occupé par les montagnes recouvertes par la jungle.
Au fur et à mesure, on découvre des parties du récif complètement dingues qui dépassent tout ce qu'on avait vu jusque là que ce soit en Polynésie ou en Nouvelle-Calédo... La visibilité est incroyable, la multitude de poissons hallucinante. On y passe des heures et des heures sans jamais se lasser...
Les poissons sont absolument pas farouches, au contraire ils nous tournent autour en permanence pour nous picorer les palmes ou les doigts... Par moments on nage au milieu de bancs super denses, les poissons s'écartent pour nous laisser le passage au milieu mais ne s'enfuient absolument pas, c'est surréaliste !
Je déniche un vieux skim en bois dans le garage du proprio, ça restera sans doute le coin le plus paradisiaque où j'en aurais fait.
Ce qui m'empêche pas de me raper assez vite le rable dans les patates de corail près du bord...
Le dernier jour à Rarotonga, on fait une rencontre extraordinaire dans le lagon, en croisant une immense raie-aigle.
J'en avais aperçu deux plus petites les jours précédents, une depuis le canoë et une autre de loin en plongeant, les deux s'étaient évanouies dans le grand bleu avant que j'ai pu faire quoi que ce soit...
Celle-ci est bien plus coopérative et nous tourne quelques temps autour, en se laissant photographier. Magique...
Et sinon, une scène de la vie locale qui nous a marqué...
Au coucher du soleil, les habitants vont se baigner dans le lagon et y prennent l'apéro. Sauf qu'ils se fournissent en amuse-gueules sur place, à savoir en rori (c'est le nom Maori des oloturies, les grosses limaces de mer) qui à vrai dire sont pas franchement appétissants.
La curieuse technique de dégustation consiste à presser comme un tube de dentifrice la limace fraîchement ramassée au fond du lagon, et d'avaler la substance qui en sort par un de ses orifices. Infect... Il paraît que la bestiole se remet ensuite sans mal de ce traitement un peu vigoureux, et est prête à resservir quelques jours plus tard.
Il paraît aussi que c'est grâce à ces limaces que les lagons des îles Cook où elles abondent sont si translucides, car elles y filtrent l'eau de ses impuretés...
Après ces journées paisibles sur Rarotonga on s'est envolé pour quelques jours sur une autre île de l'archipel, Aitutaki. Là-bas c'est vraiment le paradis sur terre et sous l'eau, même ce qui précède peut paraître fade à côté et ça fera l'objet de la suite de ce petit récit...
Au fait, Rarotonga figure au volume 2 du Stormrider Guide. C'est vrai quoi, on est sur un forum de surf.