Si au fil du temps notre forum fouille avec le savoir de chacun les trésors du surf, s'enrichit de l'expérience des plus anciens surfers, il se doit d'accueillir les plus néophytes avec le plus grand respect. Pour cela nous nous devions d'apporter un topic clair et net, débarrassé des termes les plus techniques employés par les aficionados afin d'être accessible aux membres du forum débutants ou simplement visiteurs de passage. A mes yeux ce texte existe et je pense l'avoir trouvé bien par hasard sur le net. Après avoir pris contact avec l'auteur, Stéphane, surfer depuis plus de vingt ans à Réunion, avec qui nous partageons la même notion de partage, je met en ligne ce texte. Un simple renvoi à la page de l'auteur aurait débouché certainement sur un sujet relégué au fil du temps dans les archives du forum et un simple copier / coller sauvage n'aurait pas été honnête par rapport à l'auteur. C'est donc dans un esprit commun de partage et avec l'accord de l'auteur que nous vous proposons ce texte :
Avant de vous lancer à l'eau, il est utile de savoir comment et pourquoi une planche de surf est particulièrement adaptée à la glisse sur les vagues.
A la fin de ce chapitre, vous saurez pourquoi on surfe debout et qu'aucune autre position ne vous permettra d'utiliser tout le potentiel hydro-dynamique d'une planche de surf.
Examinons si vous le voulez bien, la formation d'une vague, théâtre futur de vos exploits.
Au départ, le plan d'eau est calme, c'est l'accalmie. Au loin, une déformation croissante de la surface de l'eau laisse à penser qu'elle se soulève en une barre, celle-ci prenant de l'ampleur à mesure qu'elle avance vers la côte.
Vous remarquez d'emblée que cette barre est identifiable, qu'elle enfle, se redresse, et commence à dessiner une paroi inclinée, l'ensemble étant pourvu d'une certaine consistance, en plus d'être doté d'une vitesse de déplacement non négligeable.
Par endroit, à son sommet, des volutes d'embruns se forment et sont arrachées, laissant derrière et au-dessus de la barre en mouvement, des panaches plus persistants à l'approche de la plage.
Il vous semble maintenant que cette barre ralentit notablement sa course et son plan incliné se creuser sensiblement en un endroit précis, y concentrant toute son énergie.
La barre, à présent, semble avoir atteint sa hauteur maximale, et comme un mur chancelant, se creuse toujours encore plus que précédemment, au même endroit, et voudrait maintenant projeter son sommet en une crêpe se déroulant vers l'avant.
La partie haute de la barre s'enroule autour d'un rouleau à pâtisserie invisible, et se projette loin devant, et termine sa course en contre-bas, au pied de cette barre que vous avez vu arriver, et qui tout à l'heure, il y a quelques secondes, n'était qu'un indistinct renflement marin.
Cette projection marine du sommet de cette barre à une certaine épaisseur et en percutant la surface de l'eau, produit un grondement sourd très impressionnant.
Vous notez au passage, fait intéressant, que ce déroulement dure un certain temps, que cette projection vers l'avant ne cesse pas, et qu'une paroi très inclinée précède de très près le déferlement. Un peu plus loin sur cette barre, il vous semble que la partie la plus molle alimente en permanence le déferlement en cours.
Enfin, l'ensemble perd de sa force et s'effondre en un train de mousse qui vient mourir sur la grève.
Vous venez d'assister à la naissance et à la mort d'une vague classique!!!... bravo.
Votre objectif est de faire corps avec la partie de la vague sans cesse en renouvellement, et ce jusqu'à ce que son énergie se dissipe et qu'il vous faille remonter à l'endroit même où il vous à semblé avoir vu naître celle que vous avez vu arriver tout à l'heure. Et ainsi de suite.
Nous avons à faire ici à deux forces distinctes, conséquentes l'une de l'autre, indissociables, et qui communément concourent à la formation d'une vague, surfable s'entend; le train de houle, qui est une une onde ondulatoire sous-marine, avançant parallèlement à la plage et le déferlement lui même; constitué par la rupture linéaire et constante de la partie haute de la vague, dont le mouvement est perpendiculaire à l'avancée du train de houle. La jonction de ces deux forces, le creux et la partie plus ouverte de la vague, sont le terrain d'évolution du surfer.
Cependant, un troisième facteur doit impérativement jouer, autrement il ne se passera rien; la géographie sous-marine.
En coupe, et en partant du bord, le fond marin doit présenter une certaine déclivité jusqu'au large. C'est la progressivité de cette déclivité qui caractérisera le type de déferlement de vague.
Plus la déclivité est faible et progressive, moins la vague sera puissante. Plus la déclivité du fond est, au contraire, forte et peu progressive, donc susceptible de présenter un brutal à-pic, plus la vague aura tendance à être soudaine et violente.
Ce n'est là qu'une généralité, d'infinies nuances cumulent ces facteurs avec plus ou moins de cohérence, ce qui confèrent aux différents types de vagues de la planète, des comportements uniques et caractéristiques.
Ce qui est recherché dans tous les cas, par les surfers du monde entier en général, c'est le caractère durable de cette manifestation très courte dans le temps.
Mais, pour qu'une vague déferle longtemps, il faut que le dessin du fond présente une dernière caractéristique; en coupe parallèle à la plage, un côté devra présenter une déclivité plus prononcée et présenter un angle caractérisé par une mixité avec une zone d'eau plus profonde, où allant vers, ce qui délimitera de façon certaine l'emplacement du déferlement initial et son comportement tout le long du train de houle.
Ainsi, l'eau de la partie moins profonde s'évacue vers la partie plus profonde et si cette progressivité géographique est prononcée, cela accentuera le caractère du déferlement.
En résumé, une vague peut se présenter forte ou faible au départ, peut se renforcer ou s'affaiblir en cours de déferlement, peut également se renforcer ou s'affaiblir à l'approche de sa fin de vie. Même démarrée loin du bord, une vague peut tenir jusqu'au rivage.
On détermine donc, ici, quelques grandes familles de vague; les vagues prévisibles, les vagues longues, les vagues puissantes, les vagues linéaires, les vagues creuses.
Évidement, vous aurez sans doutes compris que le contraire existe. Vous pouvez donc avoir à faire à une vague à la formation brutale et imprévisible, elle peut être puissante ou pas, linéaire ou non, très creuse comme très plate, longue où très courte. Les combinaisons sont infinies.
Ce qui ne change jamais, et là nous parlons de spot aux fonds de rochers ou de corail, et à moins d'un tremblement de terre, susceptible de modifier considérablement la géographie du fond, l'ensemble des caractéristiques d'un spot de ce type présentera éternellement le même schéma de déferlement.
Il se peut donc, qu'à la suite d'un cataclysme géologique, un spot disparaisse, ou soit modifié de telle façon qu'il confère à l'endroit un autre type de déferlement. Tout est possible.
A l'inverse, la mouvance des bancs de sables, à cause des forts courants sous-marins qui balaient le fond, peuvent créer en quelques heures des spots magiques, qui survivent rarement à la prochaine marée.
D'autres caractéristiques déterminent l'attrait pour tel ou tel spot. L'accès, l'entrée et la sortie, ce qui tapisse le fond et le fond lui même, le potentiel de réception de diverses orientations de houle, le type de houle qui y déferle ou pas, les coefficients de marées, et la capacité à tenir les fortes houles. En effet, un spot peut être magique à une certaine taille, mais se révéler incapable de tenir de plus grosses vagues.
Enfin, dernière caractéristique, et non des moindres; la fréquentation du lieu. Un spot bondé, à cause de l'excellence du spot, n'est certes pas indiqué pour débuter. A préférer, un spot de classe moindre, mais potentiellement plus accessible aux vagues.
Ces précisions étant faîtes, passons maintenant à la planche de surf elle même, par conséquent à vous!!!...
On ne peut pas réellement parler de navigation en ce qui concerne le comportement d'une planche de surf sur une vague, en fait on se tiendra aux appuis, les vôtres, qui détermineront la tenue de votre planche au cœur d'une vague.
Une planche de surf flotte, et grâce au principe d'Archimède, plus la planche sera soumise à la partie la plus creuse de la vague, plus elle prendra de la vitesse, moins elle sera soumise à la traînée générée par l'écoulement de l'eau sous et sur les côtés.
Donc, il importe de gagner la plus grande vitesse initiale et de la garder tout du long que de subir celle de la vague. Et paradoxalement, le plat de la planche ne s'avère pas le moyen le plus sûr de l'obtenir. En effet, ce sont les manœuvres en virages qui permettent de conserver de la vitesse.
La planche est par nature flexible, son élasticité lui permet d'emmagasiner une certaine quantité d'énergie cinétique, lors d'appuis forts en descente, et de la restituer lors de la détente de ces mêmes appuis, en remontée de paroi.
Cependant, trop appuyer freine, trop s'éloigner de la partie la plus creuse produit le même résultat, détendre au mauvais moment et au mauvais endroit, causera les mêmes effets. La notion de "timing", prend ici tout son sens, et seule une pratique studieuse et patiente vous l'enseignera.
Une vague est un élément en mouvement, il en va de même de la planche sur la partie la plus creuse de la paroi de la vague. Plus les appuis sur la planche de surf seront linéaires et fluides, plus ils produiront de résultats.
Il faut bien comprendre que la notion de rupture d'appui, entraîne indubitablement perte de vitesse, et par conséquent la vague risque de vous dépasser.
On entre, ici, en plus du timing, dans ce qu'on pourrait nommer; la lecture de vague. En effet, la notion d'anticipation est d'importance, une manœuvre s'engage moins par envie que nécessité. Une manœuvre n'est jamais gratuite, et prépare la suivante, il importe donc d'appréhender l'instant suivant alors que l'on effectue tel ou tel mouvement. La pertinence du choix de ces derniers est primordial, et fera l'objet d'un chapitre ultérieur.
Le premier objectif du débutant, consiste à comprendre comment générer de la vitesse, puis de la garder. Sans vitesse, point de surf!!!...
Acquérir la notion d'appui ne se fera pas sans mal, autant vous y préparer, il s'agit d'engager toutes les parties de votre corps, dans des mouvements groupés et de détente. L'ensemble s'appelle "godiller".
Évoluer sur la paroi, aller et revenir, monter et descendre, rester au cœur de la vague, dans sa partie la plus creuse, donc génératrice du maximum de vitesse, s'en éloigner pour mieux y revenir... voila l'enjeu de la maîtrise de bons appuis. Là est la clé de figures spectaculaires, répondant aux mêmes principes, mais amplifiées.
Ne perdez pas de vue que si, certes, l'apprentissage du surf va se révéler assez ingrat au début, il ne tiendra qu'à votre progression qu'il devienne véritable source de plaisirs insoupçonnés!!!...
Merci à stéphane, ses autres articles sont disponibles via sa page d'accueil : http://www.facebook.com/group.php?v=app_2373072738&gid=23812976738